Le Film du jour n°90 : Si elle dit oui... je ne dis pas non !

Publié le par lefilmdujour

Un film français de Claude VITAL (1982) avec Mireille Darc, Pierre Mondy, Paul Freeman, Jean-François Garreaud, Robert Dalban, Mado Maurin...

Ce n'est pas faire injure à "la grande sauterelle" que d'insinuer que Si elle dit oui... je ne dis pas non ! n'a rien apporté à la gloire de Mireille Darc, actrice et coscénariste de ce long métrage !!! Cette œuvrette est le dernier film réalisé pour le cinéma par Claude Vital, né en 1933. Assistant-réalisateur attitré de Georges Lautner (grosso modo de Marche ou crève en 1959 jusqu'à Il était une fois un flic en 1971), Claude Vital a signé six longs métrages pour le grand écran.

Outre deux bluettes produites par Marcel Dassault (pas très bon signe ça...) - Le temps des vacances (1978) et Une merveilleuse journée (1980) -, on lui doit OK Patron (1973) avec Jacques Dutronc en représentant en croix miraculeuses (et Mireille Darc), une énième adaptation du Chasseur de chez Maxim's (1976) avec Michel Galabru, et Le maestro (1976) avec Jean Lefebvre.

Henri Guybet, Jacques Dutronc et Jean Luisi dans OK Patron (Vital, 1973), un film supervisé par Lautner (image : www.toutlecine.com)

Si elle dit oui... je ne dis pas non ! l'histoire : Lorsque Marcel Thiébault, quinquagénaire sentimental, est viré par sa maîtresse au petit matin et qu'il se retrouve en chaussettes et en caleçon sur le palier, la tasse de café à la main, il se sent très mal. Il décide d'en finir avec la vie et quoi de mieux pour se suicider que la chambre de ce petit hôtel à Deauville où il a connu son dernier amour ?

Oui, mais voilà, la fameuse chambre est déjà squattée par Catherine Charmel, journaliste plus ou moins délaissée par Nick, homme d'affaires toujours par monts et par vaux. A la suite de divers malentendus et quiproquos, Marcel finit par raconter à Catherine sa triste histoire tout en l'embellissant. Il se fait ainsi passer pour le PDG d'une fabrique de pizzas surgelées, alors qu'il n'en est que l'un des cadres (bon sang, que c'est palpitant ! je vais finir par m'endormir...). Catherine en tire le sujet d'un article : "Marcel Thiébault, le PDG aux yeux bleus ou le suicide d'un milliardaire". Marcel arrivera-t-il à séduire Catherine malgré son mensonge ? (hou la la, quel suspense...).

Mireille Darc (image : www.allocine.fr)

De son vrai nom Mireille Aigroz, Mireille Darc naît en 1938 à Toulon. La belle monte à Paris en 1958 pour tenter sa chance. Elle débute comme mannequin et tourne d'abord pour le petit écran. C'est en 1960 qu'on découvre Mireille Darc au cinéma dans Les distractions (Jacques Dupont) où Jean-Paul Belmondo et Claude Brasseur tiennent le haut de l'affiche. Après quelques apparitions par-ci par-là, notamment dans le délirant Pouic-pouic (Girault, 1963) où elle joue la fille écervelée de Louis de Funès et de Jacqueline Maillan, Mireille Darc intègre "la bande à Lautner" dans Des pissenlits par la racine (1963) puis Les barbouzes (1964).

Dans la foulée, avec Galia (1965) et La grande sauterelle (1966), Georges Lautner confie à l'actrice des rôles de femme indépendante, moderne, libre, bien dans sa tête et dans son corps, qui la consacrent grande vedette.

Un film qui eut quelques ennuis avec la censure (image : www.encyclocine.com)

Tout en restant fidèle à la comédie, pour Lautner toujours (Ne nous fâchons pas, 1965 ; Fleur d'oseille, 1967 ; Laisse aller, c'est une valse, 1970 ; Il était une fois un flic, 1971 ; La valise, 1973), mais aussi pour Audiard (Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause, 1969), Gérard Pirès (Fantasia chez les ploucs, 1970) ou Edouard Molinaro (Le téléphone rose, 1975), Mireille Darc n'hésite pas, de temps à autre, à se frotter au cinéma d'auteur. Elle joue ainsi pour Jean-Luc Godard dans Week-end (1967) où, en compagnie de Jean Yanne, son mari dans le film, elle est témoin de l'horreur de la société de consommation et de la chute de la civilisation.

Mireille Darc et Jean Yanne agressés par la société de consommation dans Week-end (1967) de Godard

Devenue star avec Le grand blond avec une chaussure noire (Yves Robert, 1972) - et la robe au fameux décolleté dorsal hyper plongeant... -, Mireille Darc s'essaie à des œuvres plus sérieuses, sans doute sous l'influence d'Alain Delon qu'elle a rencontré en 1968 sur le tournage de Jeff de Jean Herman et qui va partager sa vie pendant toutes les années 70. On la voit ainsi dans Il n'y a pas de fumée sans feu (Cayatte, 1972), Les seins de glace (Lautner, 1973) (superbe rôle tragique...) ou L'homme pressé, d'après Paul Morand (Molinaro, 1977).

Mireille Darc et la fameuse robe au décolleté arrière vertigineux dans Le grand blond avec une chaussure noire (Robert, 1972) (image : www.toutlecine.com)

Frappée par divers coups durs (opération à cœur ouvert, accident de voiture, séparation d'avec Alain Delon, décès tragique de son compagnon, le journaliste et écrivain Pierre Barret), Mireille Darc s'éloigne des écrans au début des années 80, mais continue à jouer au théâtre et pour la télévision (ah... "Terre indigo", ah... "Les cœurs brûlés"; ah... "Les yeux d'Hélène", c'était bôôôô...).

L'actrice apparaît pour la dernière fois au cinéma en 1986 dans La vie dissolue de Gérard Floque, encore une fois sous la direction de Georges Lautner. Réalisatrice de La barbare (1988), film tiré du roman éponyme de Katherine Pancol avec, notamment, le chanteur Murray Head (quand même...), elle se consacre alors aux reportages (pour "Envoyé Spécial" et "Des racines et des ailes" notamment) et à la photographie.

Au mois d'octobre 2010, Mireille Darc, qui est décédée le 28 août 2017, et Alain Delon sont apparus ensemble dans un spot TV en faveur de l'association +de Vie !, association qui lutte pour améliorer les conditions de vie des personnes âgées hospitalisées.

Mireille Darc au festival de Cannes 2010 (image : www.wikimedia.org)

Pour conclure, je ne résiste pas à l'envie de vous livrer les paroles de la chanson-titre de Si elle dit oui... je ne dis pas non ! chantée par Fabienne Guyon (vue au cinéma dans Une chambre en ville de Jacques Demy). Un grand moment de poésie ! "Si elle te dit oui, ne lui dis pas non / A vous deux, ça peut faire une si jolie chanson / Un roman d'amour, c'est pas forcément / Une Histoire de Prince Charmant / Avec la belle au bois dormant / Si elle te dit oui après tant de non / Tu peux rouler comme un champion / Crier sur les toits que tu es le roi / Si elle te dit oui, prends garde à toi ! " Trop fort...

Publié dans Titres débiles

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