Mireille Darc (1938-2017)

Publié le par lefilmdujour

La comédienne et réalisatrice Mireille Darc, qui fut La grande sauterelle chez Lautner et la compagne d’Alain Delon dans les années 1970, est décédée le 28 août 2017 à l’âge de 79 ans.

De son vrai nom Mireille Aigroz, Mireille Darc naît en 1938 à Toulon. La belle monte à Paris en 1958 pour tenter sa chance. Elle débute comme mannequin et tourne d'abord pour le petit écran. C'est en 1960 qu'on découvre Mireille Darc au cinéma dans Les distractions de Jacques Dupont où Jean-Paul Belmondo et Claude Brasseur tiennent le haut de l'affiche. Après quelques apparitions par-ci par-là, notamment dans le délirant Pouic-pouic (Girault, 1963) où elle joue la fille écervelée de Louis de Funès et de Jacqueline Maillan, Mireille Darc intègre "la bande à Lautner" dans Des pissenlits par la racine (1963) puis Les barbouzes (1964).

Dans la foulée, avec Galia (1965) et La grande sauterelle (1966), Georges Lautner confie à l'actrice des rôles de femme indépendante, moderne, libre, bien dans sa tête et dans son corps, qui la consacrent grande vedette.

Un film qui eut quelques ennuis avec la censure (image : www.encyclocine.com)

Tout en restant fidèle à la comédie, pour Lautner toujours (Ne nous fâchons pas, 1965 ; Fleur d'oseille, 1967 ; Laisse aller, c'est une valse, 1970 ; Il était une fois un flic, 1971 ; La valise, 1973), mais aussi pour Audiard (Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais... elle cause, 1969), Gérard Pirès (Fantasia chez les ploucs, 1970) ou Edouard Molinaro (Le téléphone rose, 1975), Mireille Darc n'hésite pas, de temps à autre, à se frotter au cinéma d'auteur. Elle joue ainsi pour Jean-Luc Godard dans Week-end (1967) où, en compagnie de Jean Yanne, son mari dans le film, elle est témoin de l'horreur de la société de consommation et de la chute de la civilisation.

Mireille Darc et Jean Yanne agressés par la société de consommation dans Week-end (1967) de Godard

Devenue star avec Le grand blond avec une chaussure noire (Yves Robert, 1972) - et la robe au fameux décolleté dorsal hyper plongeant... -, Mireille Darc s'essaie à des œuvres plus sérieuses, sans doute sous l'influence d'Alain Delon qu'elle a rencontré en 1968 sur le tournage de Jeff de Jean Herman et qui va partager sa vie pendant toutes les années 70. On la voit ainsi dans Il n'y a pas de fumée sans feu (Cayatte, 1972), Les seins de glace (Lautner, 1973) (superbe rôle tragique...) ou L'homme pressé, d'après Paul Morand (Molinaro, 1977).

Mireille Darc et la fameuse robe au décolleté arrière vertigineux dans Le grand blond avec une chaussure noire (Robert, 1972) (image : www.toutlecine.com)

Frappée par divers coups durs (opération à cœur ouvert, accident de voiture, séparation d'avec Alain Delon, décès tragique de son compagnon, le journaliste et écrivain Pierre Barret), Mireille Darc s'éloigne des écrans au début des années 80, mais continue à jouer au théâtre et pour la télévision (ah... "Terre indigo", ah... "Les cœurs brûlés"; ah... "Les yeux d'Hélène").

L'actrice apparaît pour la dernière fois au cinéma en 1986 dans La vie dissolue de Gérard Floque, encore une fois sous la direction de Georges Lautner. Réalisatrice de La barbare (1988), film tiré du roman éponyme de Katherine Pancol avec, notamment, le chanteur Murray Head (quand même...), elle se consacre alors aux reportages (pour "Envoyé Spécial" et "Des racines et des ailes" notamment) et à la photographie.

Au mois d'octobre 2010, Mireille Darc et Alain Delon étaient apparus ensemble dans un spot TV en faveur de l'association +de Vie !, association qui lutte pour améliorer les conditions de vie des personnes âgées hospitalisées.

Publié dans Claps de fin

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