Claude Brasseur (1936-2020)

Publié le par lefilmdujour

Claude Brasseur a rejoint définitivement au paradis Victor Lanoux, Jean Rochefort et Guy Bedos, ses trois compères d’Un éléphant ça trompe énormément (1976) et de Nous irons tous au paradis (1977) d’Yves Robert, disparus respectivement en mai 2017, octobre 2017 et mai 2020. L’acteur, qui fut Vidocq à la télévision, Clémenceau au théâtre, le père de Sophie Marceau dans La Boum (1980) et La Boum 2 (1982) de Claude Pinoteau, Guy de Maupassant dans Maupassant (Drach, 1981), le ministre de la Police Fouché sur scène et sur grand écran (Le Souper, Molinaro, 1992) et le truculent Jacky Pic dans les trois Camping (Onteniente, 2005, 2009 et 2015), est décédé le 22 décembre 2020 à l’âge de 84 ans.

Jean Gabin et Claude Brasseur dans Rue des prairies (1959)

Fils des acteurs Pierre Brasseur et Odette Joyeux, père de l’acteur Alexandre Brasseur, Claude Brasseur a tourné dans plus de 110 films pour le cinéma et joué dans une quarantaine de pièces de théâtre. Il avait débuté au théâtre et au cinéma en 1955. Il est le fils de Jean Gabin dans Rue des prairies (1959) de Denys de la Patellière, incarne un inspecteur – et côtoie son père Pierre Brasseur – dans Les Yeux sans visage (1959) de Georges Franju, enlace Brigitte Bardot dans La Bride sur le cou (1960) de Roger Vadim, partage avec Jean-Pierre Cassel, Claude Rich et Jean Carmet la vie dans un stalag dans Le Caporal épinglé (1961) de Jean Renoir, s’acoquine avec Sami Frey et Anna Karina dans Bande à part (1964) de Jean-Luc Godard.

Anna Karina, Claude Brasseur et Sami Frey dans Bande à part (1964)

Mais c’est d'abord la télévision qui offre à Claude Brasseur ses premiers grands rôles : Rouletabille dans Le Mystère de la chambre jaune (Kerchbron, 1965), Sganarelle face à Dom Juan/Michel Piccoli dans Dom Juan ou le Festin de pierre (Bluwal, 1965) et surtout François Vidocq dans Les Nouvelles aventures de Vidocq entre 1971 et 1973.

Dans les années 1970, au cinéma, l’acteur partage le haut de l’affiche avec Marthe Keller (Un cave, 1971, de Gilles Grangier ; Le Guêpier, 1975, de Roger Pigaut), Bernadette Lafont (Une belle fille comme moi, 1972, de François Truffaut), Bulle Ogier (Bel ordure, 1973, de Jean Marbœuf), Catherine Deneuve (L’Agression, 1974, de Gérard Pirès), Annie Girardot (Il faut vivre dangereusement, 1975, de Claude Makovski), Nathalie Baye (Monsieur papa, 1977, de Philippe Monnier)… Il est aussi l’amant abandonné par Romy Schneider au début d’Une histoire simple (1978) de Claude Sautet.

Mais c’est en fait aux côtés d’Alain Delon et de Mireille Darc dans Les Seins de glace (1974) de Georges Lautner qu’il se fait véritablement remarquer au cinéma. Et il obtient la consécration, et le César du meilleur second rôle en 1977, avec Un éléphant ça trompe énormément. Le César du meilleur acteur, Claude Brasseur le décroche trois ans plus tard pour le rôle du commissaire Jacques Fush dans La Guerre des polices (1979) de Robin Davis.

Pendant les trois décennies suivantes, le comédien continuera à tourner sans interruption à raison de deux ou trois films par an, alternant comédies, polars, drames, films historiques, fables sous la direction de réalisateurs de films populaires aussi divers que Claude Pinoteau (La Boum, La Boum 2), Francis Girod (La Banquière, 1980 ; Descente aux enfers, 1986 ; Délit mineur, 1993), José Giovanni (Une robe noire pour un tueur, 1980 ; Les Loups entre eux, 1985), Philippe Labro (La Crime, 1983), Édouard Molinaro (Palace, 1984 ; Le Souper, 1992), Philippe de Broca (La Gitane, 1985), Roger Planchon (Dandin, 1987), Yves Boisset (Radio Corbeau, 1988), Jacques Rouffio (L’Orchestre rouge, 1989), Claude Berri (La Débandade, 1999), Danièle Thompson (Fauteuils d’orchestre, 2005), Jean-Jacques Annaud (Sa Majesté Minor, 2006), Jean-Pierre Mocky (Le Renard jaune, 2012)…  

Claude Brasseur tourne aussi pour des cinéastes exigeants comme à nouveau Jean-Luc Godard (Détective, 1985), Catherine Breillat (Sale comme un ange, 1990), Bertrand Blier (Un deux trois soleil, 1993 ; Les Acteurs, 1990), Dominique Cabrera (De l’autre côté de la mer, 1996 ; Le Lait de la tendresse humaine, 2001).

Et on ne peut pas oublier ces dernières années l’humanité qu’a donnée le comédien au personnage de Jacky Pic de Melun, campeur abonné à l’emplacement 17 du camping des Flots bleus dans la saga Camping et marié à Laurette, campée par Mylène Demongeot.

Son dernier rôle sur grand écran Claude Brasseur l'avait tenu sous la direction de Franck Dubosc en 2017 dans Tout le monde debout, premier long métrage signé par l'acteur et humoriste.

Publié dans Claps de fin

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