Marie-José Nat (1940-2019)

Publié le par lefilmdujour

Elle avait donné la réplique au cinéma à Jean Gabin, Brigitte Bardot, Robert Hossein, Jean Sorel, Jean-Claude Brialy, Jacques Charrier, Jean-Louis Trintignant, Jean Marais, Mireille Darc, Victor Lanoux et Jean-Pierre Mocky. Elle avait été une vedette de la télévision dans les années 1970 avec, notamment, la saga des Gens de Mogador, parcours d’une famille aristocratique du sud de la France sur trois générations (avec aussi Marie-France Pisier et Brigitte Fossey). La comédienne Marie-José Nat est décédée le 10 octobre 2019 à l’âge de 79 ans.

Marie-José Nat et Jean-Claude Drouot dans Les Gens de Mogador

Née d’une mère corse et d’un père kabyle, Marie-José Nat passe par le roman-photo avant de débuter au cinéma en 1956. Cette année-là elle est aux génériques de Crime et châtiment de Georges Lampin, Club de femmes de Ralph Habib, Quelle sacrée soirée de Robert Vernay et Arènes joyeuses de Maurice de Canonge. Mais ce n’est qu’en 1959 que cette beauté brune marque vraiment les spectateurs en incarnant la fille de Jean Gabin dans Rue des prairies de Denys de la Patellière.

Elle tourne ensuite pour Henri-Georges Clouzot dans La Vérité (1960), où elle est la rivale de Brigitte Bardot dans le cœur de Sami Frey, pour René Clair dans un sketch de La Française et l’amour (1960), pour Gérard Oury dans le film policier La Menace (1960), adapté d’un roman de Frédéric Dard, pour Alexandre Astruc dans L’Education sentimentale (1961), adapté de Flaubert, pour André Cayatte dans La vie conjugale (1963), pour Claude Autant-Lara dans La Vie d’une femme en blanc (1965).

Sa rencontre avec le réalisateur Michel Drach, qu’elle épouse en 1964 (elle avait été précédemment mariée à l’acteur Roger Dumas), donne naissance à trois garçons (David, Julien et Aurélien Drach) et à plusieurs films : Amélie ou le temps d’aimer (1960), La Bonne occase (1964), Safari diamants (1966), Elise ou la vraie vie (1969), Les Violons du bal (1973), Le Passé simple (1977).

Elise ou la vraie vie, dans lequel Marie-José Nat tient sans doute son meilleur rôle, conte l’histoire d’amour d’une jeune ouvrière d’usine avec un militant algérien du FLN et fait scandale à sa sortie alors que la guerre d’Algérie restait encore taboue. Avec Les Violons du bal, histoire autobiographique sur l’enfance de Michel Drach, l’actrice décroche le prix d’interprétation au festival de Cannes 1974. Sur le tournage du Passé simple, elle rencontre Victor Lanoux qui va partager sa vie pendant plusieurs années.

Marie-José Nat s’essaie aussi au péplum dans la coproduction franco-roumaine Les Guerriers (Nicolaescu, 1967) avec Pierre Brice et Georges Marchal, travaille avec le réalisateur algérien Ahmed Rachedi (L’Opium et le bâton, 1970), côtoie la star de la blaxploitation Richard Roundtree (Baraka à Beyrouth, 1971), se glisse dans une adaptation du roman d’Alberto Moravia La Désobéissance (Lado, 1981) avec Stefania Sandrelli et Teresa Ann Savoy, tourne avec la réalisatrice hongroise Márta Mészáros (Une mère, une fille, 1981), s’engage dans un film fantastique signé Jean-Pierre Mocky (Litan, la cité des spectres verts, 1981).

Au cinéma on avait vu Marie-José Nat pour la dernière fois dans Le Cadeau d’Elena (Graziani, 2003) avec Michel Duchaussoy, Vahina Giocante et Stéphane Rideau. A la télévision, la comédienne était en 2015 au générique des Blessures de l’île.

Marie-José Nat avait épousé en 2005 l’écrivain, peintre et parolier Serge Rezvani, auteur notamment des célèbres Le Tourbillon (de la vie) et J’ai la mémoire qui flanche, interprétées par Jeanne Moreau.

Publié dans Claps de fin

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