Le Film du jour n°149 : Les surprises d'une nuit de noces

Publié le par lefilmdujour

Le Film du jour n°149 : Les surprises d'une nuit de noces
Un film français de Jean VALLEE (1951) avec André Claveau, Jacqueline Porel, Georgette Plana, Geo Pomel, Pierre Stéphen, Colette Rippert...
Désolé pour les coquines et les coquins, le Film d'aujourd'hui, malgré son titre équivoque, ne flirte ni de loin ni de près pas avec l'érotisme. Rien de salé, de croustillant ou d'émoustillant ne se cache derrière Les surprises d'une nuit de noces. Le fait que figure au générique la chanteuse Georgette Plana (qui ne nous en voudra pas si l'on susurre qu'elle n'a pas représenté le summum du sexy) y est peut-être pour quelque chose...

Georgette Plana dans ses oeuvres vocales

Comment ça, Georgette Plana, ça ne vous dit rien ? Vous n'avez donc jamais fait partie des convives invités à un repas de mariage et sommés, après moult libations, de beugler en chœur "Riquita, jolie fleur de Java", "E viva l'Espana" ou "C'est la java bleue".
Née en 1917 et décédée le 10 mars 2013, Georgette Plana, réputée pour son timbre de voix gouailleur, a très peu tourné pour le cinéma en dehors du film précité. Elle s'est vu toutefois confier un petit rôle dans La femme à l'orchidée (Leboursier, 1952) aux côtés de l'actrice d'origine argentine Thilda Thamar. Elle apparaît également dans Elle court, elle court, la banlieue (Pirès, 1973), film avec Marthe Keller et Jacques Higelin, et dans Divine (Delouche, 1975) avec Danielle Darrieux en vedette.

André Claveau grand gagnant du concours Eurovision de la chanson 1958

André Claveau (1911-2003), le héros des Surprises d'une nuit de noces, est aussi un chanteur à la longue vie (décidément, pousser la chansonnette, ça conserve...). Sa carrière dans la chanson commence dans les années 1930. Surnommé "le prince de la chanson de charme" (en mots d'aujourd'hui, on dirait "plus ringard, tu meurs"), il accumule les succès de la Libération jusqu'à la fin des années 60. Titres les plus célèbres : "Marjolaine" et, surtout, "Bon anniversaire, nos vœux les plus sincères, etc.".
André Claveau a chanté cette ritournelle au cinéma dans Un jour avec vous (Jean-René Legrand, 1952), un film qui a sombré dans l'oubli le plus total, alors que la chanson, elle, a survécu. Sur grand écran, on l'a vu dans une dizaine de longs métrages dont le plus connu, et de très loin, reste French Cancan (1954) de Jean Renoir.

André Claveau interprète le chanteur Paul Delmet dans French Cancan de Jean Renoir

André Claveau - ce n'est pas le moindre de ses talents - a gagné le concours Eurovision de la chanson en 1958 pour la France avec "Dors mon amour". Il est vrai que c'était beaucoup plus facile qu'aujourd'hui. Maintenant, le plateau du Concours est envahi par des blondasses peroxydées ukrainiennes, des bellâtres imberbes russes, des adolescentes albanaises, des vieillards ingambes croates, des chanteuses suédoises quadragénaires ultra-liftées et des Islandais adeptes de la tecktonik. A l'époque, ils n'étaient que dix à participer, dont la France, la Belgique, la Suisse et le Luxembourg, bref, nous étions encore entre gens bien élevés !
Les surprises d'une nuit de noces, l'histoire : Muriel (Jacqueline Porel) est la femme de Paul, mais c'est aussi la maîtresse de son associé Albert. Jacky (André Claveau) est un chanteur de charme et ne supporte plus les assiduités de sa trop ardente camériste Ginette (Georgette Plana). Il rencontre Muriel qui lui fait de l’œil et décide d'enlever la jeune femme. Celle-ci divorce... mais se marie avec Albert... sans tout à fait rompre avec Paul. Vous l'aurez compris en lisant ces quelques lignes : le film n'a strictement aucun intérêt. C'est juste l'occasion pour André Claveau de chanter quelques chansons comme "Dame Louise", "Je vais à Costa Rica", "Dormez bien mon ange" et "Le bonheur en amour". Ne vous inquiétez pas, moi non plus, je n'ai jamais entendu parler de ces morceaux aux titres particulièrement attirants... On passe sans doute à côté de petits bijoux de la variété française...
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Jacqueline Porel

Née en 1918 et décédée le 28 avril 2012, Jacqueline Porel était la petite-fille de la grande tragédienne Réjane. Dotée d'un visage d'une pureté et d'une beauté remarquables, elle fait sa première apparition à l'écran dès 1935 dans Les beaux jours de Marc Allégret aux côtés d'autres jeunes acteurs comme Jean-Pierre Aumont (1911-2001), Simone Simon (1910-2005), Maurice Baquet (1911-2005), Jean-Louis Barrault (1910-1994) ou Corinne Luchaire (1921-1950), la seule à avoir vu sa vie écourtée (pour cause de mauvaises fréquentations durant l'Occupation).
En 1941, Jacqueline Porel côtoie Charles Trénet dans Romance de Paris (Jean Boyer), puis joue des rôles de premier plan dans La grande meute (Jean de Limur, 1944), et Tiercé à cœur (Jacques de Casenbroot, 1947) où elle partage l'affiche avec Sophie Desmarets (voir Ce soir les jupons volent).
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Jacqueline Porel (au centre) dans son deuxième film, Altitude 3200 (Benoît-Lévy & M. Epstein, 1938) (image : www.toutlecine.com)

Par la suite, étonnamment, Jacqueline Porel ne retrouvera guère de premiers rôles, même si elle est embauchée par le gratin des réalisateurs français de l'époque comme Henri Decoin (La vérité sur Bébé Donge, 1951 ; Razzia sur la chnouf, 1955), Yves Allégret (La jeune folle, 1952 ; Germinal, 1963) et Henri Verneuil (Brelan d'as, 1952).
Plus tard encore, elle figure au générique du Capitan (Hunebelle, 1960) avec Jean Marais, Bourvil et Elsa Martinelli. C'est également Jacqueline Porel qui interprète la secrétaire de Maître Guérin (Charles Vanel) dans La vérité (Clouzot, 1960) avec Brigitte Bardot, une Brigitte Bardot dont elle jouera la mère dans Le repos du guerrier (Vadim, 1962).
Un an plus tard, Jacqueline Porel est de l'aventure des deux films de La vie conjugale (André Cayatte, 1963), l'un vu par les yeux de la femme, Françoise (Marie-Josée Nat), l'autre par le regard de l'homme, Jean-Marc (Jacques Charrier). La dernière apparition de l'actrice sur grand écran date de 1977 (Une femme, un jour de Léonard Keigel) aux côtés de Caroline Cellier.
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Darry Cowl, Jacqueline Porel et Paulette Dubost dans La Française et l'amour (sketch Decoin, 1960)

Côté vie privée (ça vous intéresse, ça, hein, petits canaillous...), Jacqueline Porel fut mariée de 1941 à 1947 à l'acteur François Périer dont elle eut trois enfants : le célèbre photographe des années yéyé Jean-Marie Périer (en fait, le fils naturel de Henri Salvador, la demoiselle ayant vécu une relation passionnelle avec le chanteur avant son mariage...), l'assistant-metteur en scène Jean-Pierre Périer (décédé en 1966 à seulement 23 ans) et la journaliste Anne-Marie Périer (devenue depuis Madame Michel Sardou).
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François Périer et Jacqueline Porel (image : www.cinereves.com)

Jacqueline Porel a épousé en secondes noces l'acteur d'origine argentine Gérard Landry (vu notamment dans La bête humaine de Jean Renoir en 1938). Leur fils, le beau Marc Porel, né en 1949, fut un acteur relativement célèbre dans les années 1970. Il est notamment l'un des fils de Jean Gabin dans Le clan des Siciliens (Verneuil, 1969) et son petit-fils dans La horse (Granier-Deferre, 1970).
On l'a vu aussi dans La route de Salina (Lautner, 1970), Un peu de soleil dans l'eau froide (Deray, 1971) ainsi que dans deux films de Visconti : Ludwig (1972), où il joue l'un des valets de pied - et de cœur - de Louis II de Bavière, et L'innocent (1976). Marc Porel a également joué le psychologue de la belle Jennifer Un été 42 O'Neill dans L'emmurée vivante (1977) de Lucio Fulci. Malheureusement, Marc Porel est décédé jeune, à seulement 34 ans.

Publié dans Titres rigolos

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