La piqure de Sal Obscur : Un peu de soleil dans l'eau froide

Publié le par lefilmdujour

La piqure de Sal Obscur : Un peu de soleil dans l'eau froide
Jacques Deray, 1971
Difficile d’adapter les romans de Françoise Sagan au cinéma. Certains s’y sont frottés et s’y sont cassé les dents (De guerre lasse de Robert Enrico par exemple). D’autres ont su étonnamment retranscrire à l’écran la petite musique de l’écrivaine (Otto Preminger avec Bonjour tristesse et une magnifique Jean Seberg ; Alain Cavalier avec La chamade et Catherine Deneuve).
Réalisé par Jacques Deray, metteur en scène plus connu pour ses solides polars (La piscine, Borsalino, Un papillon sur l’épaule), Un peu de soleil dans l’eau froide traîne une sale réputation auprès de certains critiques outranciers (chez Télérama notamment). La sortie du film en DVD dans la collection « Les grands classiques français » de l’éditeur SNC permet de remettre les pendules à l’heure.
Plus subtil qu’il n’y paraît et joué par Marc Porel, un acteur sous-estimé à la sensibilité exacerbée et au jeu très intériorisé, le film de Jacques Deray suit les errements de cœur d’un journaliste dépressif ayant perdu le goût de tout… même de sa petite amie américaine, qui a pourtant les traits de la magnifique Barbara Bach, future Madame Ringo Starr ! Un comble... Parti se mettre au vert loin de Paris (l’occasion pour le metteur en scène de faire le portrait au vitriol d’une bourgeoisie provinciale pompidolienne confite dans son immobilisme), notre homme y rencontre une femme mariée, en quête d'absolu et prête à se sacrifier pour lui redonner le goût de la vie.
Alors que lui renaîtra pour retrouver les rails de sa superficialité, elle (Claudine Auger, six ans après son rôle de James Bond girl dans Opération tonnerre) va sévèrement payer les pots cassés. Même si l’émotion n’est pas toujours au rendez-vous, Un peu de soleil dans l’eau froide se suit sans ennui, d’autant que l’œuvre bénéficie d’un casting de seconds rôles à toute épreuve. Mentions spéciales à Judith Magre en sœur légèrement équivoque de Marc Porel et à Gérard Depardieu (dans une de ses toutes premières prestations à l’écran) en frère protecteur et jaloux de Claudine Auger. Une très belle composition musicale de Michel Legrand accompagne le tout.
Sal Obscur
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