Le Film du jour n°255 : Quatre "zizis" au garde-à-vous

Publié le par lefilmdujour

Titre original : Quattro marmittoni alle grandi manovre

Un film de Marino Girolami (sous le nom de Franco Martinelli) (1973) avec Gianfranco d’Angelo, Sergio Leonardi, Raf Luca, Angelo Pellegrino, Lino Banfi…

J’imagine déjà que certains, à la lecture de ce titre de film fortement imagé, ont ressenti une certain frisson courir le long de l’échine. Frisson de dégoût, frisson d’émotion ou frisson d’extase ? Je vous laisse face à vos propres démons… Cette œuvrette est à ranger du côté du film de bidasses bas du plafond, un genre qui a aussi connu son petit succès en France à la même époque, avec un soupçon de sexy-comédie à l'italienne où les institutrices, les policières et les infirmières sont toujours particulièrement accortes et peu farouches...

Quatre "zizis" au garde-à-vous, l’histoire : En Italie, 4 jeunes hommes sont convoqués à la caserne locale pour y effectuer leur service militaire. S'y rendant à contrecœur, les quatre amis vont tout faire pour se faire réformer...

Marino Girolami (1914-1994) est un metteur en scène transalpin particulièrement fécond qui a signé près de 80 longs métrages  et dont le domaine de prédilection était les comédies musicales, "comédies musicales sans véritables chorégraphies, où des chanteurs, victimes d'un léger embonpoint, y poussent la romance" (dixit Jean Tulard dans son Dictionnaire des réalisateurs).

Dans ce genre, on citera Le Chanteur mystérieux (1954) avec Luciano Tajoli, La Voix qui enchante (1957), La Chanson du destin (1957) et Un chant dans le désert (1959) avec Claudio Villa…   

S’il a abordé tous les genres populaires, la plupart de ses œuvres n’ont guère marqué l’histoire du cinéma et la moitié d’entre elles sont restées tranquillement cantonnées au territoire italien. Parmi les films de Marino Girolami qui ont néanmoins atteint les écrans français et qu’il signe de son vrai nom ou de divers pseudonymes en fonction du genre (Franco Martinelli, Frank Martin, Fred Wilson…), on trouve des comédies dites « à l’italienne » (Twist, lolitas et jeunes provinciaux, 1962 ; Les Italiens et les femmes, 1962 ; Les Motorisées, 1963…), quelques péplums (La colère d'Achille, 1962, avec Gordon Mitchell et Jacques Bergerac) et des westerns spaghettis (Les Sentiers de la haine, 1964, avec Rod Cameron et Patricia Viterbo ; Un colt et le diable, 1968, avec Richard Harrison et Gilbert Roland).

On lui doit aussi des giallos (African Story, 1971, avec Stephen Boyd et Marilu Tolo), des « décamérotiques » (Les Nouveaux contes érotiques de Boccace, 1972), des sexy-comédies à l'italienne assez ringardes (Le con chez les folles, 1979 ; Le con de la classe, 1981) et un film gore de série Z (La terreur des zombies, 1979).

Parmi ses hauts faits, on retiendra que Marino Girolami est le premier à avoir fait jouer Aldo Maccione devant une caméra (le western parodique Les Terreurs de l'Ouest, 1964) et qu’il a fait tourner la callipyge Edwige Fenech dans Ah ! Mon petit puceau ! (1974) et dans Marche pas sur ma virginité (1975)…  

Marino Girolami a aussi signé quelques polars urbains (ou poliziotteschi) assez réussis dont deux avec Maurizio Merli dans le rôle du commissaire Betti, un flic brutal aux méthodes expéditives confrontés aux truands et au crime organisé qui sévissent dans les années de plomb : Rome violente (1975) et Opération jaguar (1976). Le deuxième volet de la trilogie, Opération casseurs (1976), est à mettre au crédit du réalisateur Umberto Lenzi.

Marino Girolami est le père de l’acteur Ennio Girolami (qui a beaucoup travaillé avec son géniteur) et du réalisateur Enzo G. Castellari (lire le Film du jour n°106 Je vais, je tire et je reviens). Il est aussi le frère du réalisateur Romolo Guerrieri (le giallo L’Adorable corps de Deborah, 1967 ; le polar urbain La Police au service du citoyen ?, 1973).  

Publié dans Titres rigolos

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