Gene Hackman (1930-2025)

Publié le par lefilmdujour

Popeye – A l’écoute – Vague scélérate – Oscar – Président des États-Unis. Cinq qualificatifs qui pourraient circonscrire grossièrement la carrière au cinéma de Gene Hackman.

"Popeye" pour Jimmy « Popeye » Doyle, le policier du service des stupéfiants qu’il incarne dans French Connection (1971) de William Friedkin et French Connection 2 (1974) de John Frankenheimer. "A l’écoute" comme l’as de la filature et de la surveillance Harry Caul qu’il campe dans Conversation secrète (1974) de Francis Ford Coppola, Palme d'or au festival de Cannes. "Vague scélérate" comme celle qui renverse le paquebot dans L’Aventure du Poséidon (1972) de Ronald Neame où son personnage mène un petit groupe de survivants jusqu’à la salle des machines. "Oscar" pour ses deux statuettes remportées, celle de meilleur acteur pour French Connection et celle de meilleur acteur dans un second rôle pour le western crépusculaire Impitoyable (1992) de Clint Eastwood. "Président des États-Unis" pour le rôle qu’il tient dans Les Pleins pouvoirs (1996) de Clint Eastwood encore. 

Gene Hackman dans French Connection (1971)

Né la même année que Steve McQueen, Clint Eastwood, Gena Rowlands, Sean Connery et Richard Harris pour ne parler que des Anglo-saxons, l’acteur américain Gene Hackman est décédé aux alentours du 18 février 2025 à l’âge de 95 ans. Son corps sans vie ainsi que celui de sa femme avaient été découverts le 26 février dans leur villa isolée. (Selon les légistes, Betsy Arakawa est décédée une semaine avant l’acteur qui, désorienté par une maladie avancée, est mort faute de soins que lui prodiguait quotidiennement son épouse.) 

Gene Hackman et Warren Beatty dans Bonnie and Clyde (1967)

Au cours d’une carrière couvrant près de six décennies, Gene Hackman aura joué dans près de 80 longs métrages tournés pour le cinéma entre Le Maniaque à la mitraillette (1961) de Burt Balaban et Bienvenue à Mooseport (2003) de Donald Petrie. « Je voulais être acteur, mais j’avais toujours été persuadé que pour ça, il fallait être beau gosse », aurait dit un jour Gene Hackman. Ce n’est donc que la trentaine passée qu’il se lance dans la carrière d’acteur, tout d’abord essentiellement à la télévision. Mais on le remarque dès les années 1960 sur grand écran en mari violent dans Lilith (1964) de Robert Rossen, puis dans Bonnie and Clyde (1967) d’Arthur Penn en acolyte du célèbre duo de criminels incarné par Warren Beatty et Faye Dunaway. (Il y décroche une nomination à l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle.) 

A partir de French Connection, la carrière de Gene Hackman s’emballe et il enchaîne les films de premier plan tout au long des années 1970. Outre Conversation secrète (photo ci-contre), on citera L’Épouvantail (1972) de Jerry Schatzberg, Palme d'or au festival de Cannes qui conte l’histoire d’une amitié entre deux vagabonds, La Fugue (1974) d’Arthur Penn, La Chevauchée sauvage (1974) de Richard Brooks, La Théorie des dominos (1976) de Stanley Kramer, la saga des Superman où en Lex Luthor, il est l’ennemi juré du superhéros campé par Christopher Reeve (Superman, 1978 ; Superman II, l’aventure continue, 1980 ; Superman 4, 1987)… 

Gene Hackman et Al Pacino dans L’Épouvantail (1972)

Rien que dans les années 1980, Gene Hackman joue dans une vingtaine de longs métrages : films de guerre (Under Fire, 1982, de Roger Spottiswoode ; Retour vers l’enfer, 1983, de Ted Kotcheff), comédies (Soleil d’automne, 1984, de Bud Yorkin), films d’espionnage (Target, 1985, d’Arthur Penn), satires politiques (Les Coulisses du pouvoir, 1986, de Sidney Lumet), thrillers (Eureka, 1983, de Nicholas Roeg ; Sens unique, 1987, de Roger Donaldson ; Opération Crépuscule, 1989, d’Andrew Davis), drames (Mississippi Burning, 1988, d’Alan Parker, film qui lui vaut une nouvelle nomination à l’Oscar du meilleur acteur). En 1988, Woody Allen confie à Gene Hackman un rôle dans Une autre femme, où il est le meilleur ami du mari du personnage incarné par Gena Rowlands.

Gene Hackman et Willem Dafoe dans Mississippi Burning (1988)

Toujours aussi demandé dans les années 1990, Gene Hackman tourne pour Clint Eastwood (Impitoyable ; Les Pleins pouvoirs), Sydney Pollack (La Firme, 1993, avec Tom Cruise), Walter Hill (Geronimo, 1993), Lawrence Kasdan (Wyatt Earp, 1994, avec Kevin Costner dans le rôle-titre), Sam Raimi (Mort ou vif, 1995, avec Sharon Stone), Tony Scott (USS Alabama, 1995 ; Ennemi d’état, 1998), Barry Sonnenfeld (Get Shorty, 1995)… 

Denzel Washington et Gene Hackman dans USS Alabama (1995)

Dans The Birdcage (1995) de Mike Nichols, l’acteur reprend le rôle tenu par Michel Galabru dans La Cage aux folles (1977) d’Édouard Molinaro et dans Suspicion (1999) de Stephen Hopkins, il revêt le costume endossé par Michel Serrault dans Garde à vue (1981) de Claude Miller. 

En 2004, Gene Hackman avait annoncé mettre fin à sa carrière après avoir tourné notamment dans La Famille Tenenbaum (2001) de Wes Anderson sur l'insistance de son agent et du réalisateur.

Publié dans Claps de fin

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