Eleonora Giorgi (1953-2025)

Dans Inferno (1979) de Dario Argento (photo ci-contre), elle incarne Sara, une jeune fille au sort funeste poignardé par un tueur ganté de noir. L’actrice italienne Eleonora Giorgi, qui avait débuté dans le giallo en jouant dans La Tarentule au ventre noir (1971) de Paolo Cavara, est décédée le 3 mars 2025 à l’âge de 71 ans. 

Vue subrepticement dans Fellini Roma (1971), Eleonora Giorgi décroche un rôle important, celui d’une jeune aristocrate envoyée au couvent après avoir refusé un mariage arrangé, dans Une histoire du XVII^e siècle (a.k.a. Le Journal intime d’une nonne) (1973) de Domenico Paolella aux côtés de Catherine Spaak et de Suzy Kendall. 

La même année, elle côtoie Ornella Muti dans Les Passionnées (1973) de Gianluigi Calderone ; elle y joue le rôle de la jeune maîtresse d’un dentiste (Gabriele Ferzetti) qui n’est autre que le père de sa meilleure amie… Le film a maille à partir avec la censure pour des scènes de nu… Pour enfoncer le clou, Eleonora Giorgi pose dans le plus simple appareil dans l’édition italienne de la revue Playboy. 

Eleonora Giorgi et Ornella Muti dans Les Passionnées (1973)

On voit aussi l’actrice dans En 2000, il conviendra de bien faire l’amour (1975) de Pasquale Festa Campanile, la comédie Ça fait tilt ! (1977) de André Hunebelle (avec Bernard Menez) et le néo-polar italien Les Féroces (1976) de Romolo Guerrieri. 

Eleonora Giorgi en une de la version italienne de Playboy en 1974

Eleonora Giorgi s’oriente toutefois dans un registre plus dramatique en travaillant sous la direction de réalisateurs comme Giuliano Montaldo (L’agnese va a morire, 1976, avec Ingrid Thulin), Alberto Lattuada (Cœur de chien, 1976, avec Max von Sydow), Eriprando Visconti (Caresses bourgeoises, 1977, avec Marc Porel et Claude Jade), Damiano Damiani (Un homme à genoux, 1979, avec Giuliano Gemma), Franco Brusati (Oublier Venise, 1979, avec Erland Josephson)… 

Elle tient un double rôle face à Nino Manfredi (photo ci-contre) dans la comédie Nu de femme (1981), réalisé par l’acteur, et donne la réplique à Marcello Mastroianni dans Derrière la porte (1982) de Liliana Cavani. 

En 1982, Eleonora Giorgi se voit couronnée du David di Donatello de la meilleure actrice (l’équivalent italien des César) pour son rôle dans la comédie Borotalco (1982) de l’acteur et réalisateur Carlo Verdone. 

Eleonora Giorgi avait mis entre parenthèses sa carrière d’actrice en 1988 avant de revenir à la télévision à partir de 1996, de réaliser deux films dans les années 2000, de travailler au théâtre et de retourner dans trois longs métrages en 2016 et 2017. Elle avait annoncé en novembre 2023 à la télévision qu’elle était atteinte d’un cancer du pancréas.