La pépée du jour n°3 : Edwige Fenech (1948-)

Publié le par lefilmdujour

Edwige Fenech fut sans contestation la reine de la sexy-comédie à l’italienne, ce sous-genre qui fit florès de l'autre côté des Alpes de la fin des années soixante au début des années 80.

Dans ces longs métrages à la gloire de personnages fortement typés et sexuellement dominants comme la Prof, la Flic ou la Toubib, le spectateur égrillard voit se côtoyer, dans un mélange parfois indigeste, starlettes accortes et dénudées, obsédés sexuels hideux (eh oui, la sexy-comédie à l’italienne, c’est pas fait pour les dames…), gros comiques lourdauds et gags bien gras.

L'un des "chefs-d’œuvre" de la sexy-comédie à l'italienne

De 1973 (La Belle et le puceau, Dallamano) à 1980 (Les Zizis baladeurs, S. Martino), les titres de la filmographie d’Edwige Fenech ont de quoi faire saliver les plus endurcis.

La capiteuse méditerranéenne passe ainsi, avec une aisance stupéfiante, des estrades des lycées (La Prof donne des leçons particulières, Cicero, 1974 ; La Prof et les cancres, Laurenti, 1977 ; La Prof connaît la musique, Tarantini, 1978) aux cabinets médicaux des casernes transalpines (La Toubib du régiment, Cicero, 1976 ; La Toubib aux grandes manœuvres, Cicero, 1977 ; La Toubib prend du galon, Cicero, 1978).

"Vous allez passer la nuit au poste avec elle", précise aimablement la jaquette du DVD

L’actrice fait également tomber la culotte dans les gendarmeries (La Flic chez les poulets, Tarantini, 1975 ; La Flic à la police des mœurs, Tarantini, 1979), les prétoires (La Présidente est peu farouche a.k.a On a demandé la main de ma sœur, Fulci, 1976) et les taxis (La Toubib se recycle, Tarantini, 1977).

Si la sexy comédie à l’italienne n’était pas passée de mode, à ce train-là, tous les corps de métier auraient pu passer sous la c(r)oupe de notre Edwige !

Mais, avant de jouer dans ces comédies sympathiquement paillardes et de faire sauter le soutif plus souvent qu’à son tour, Edwige Fenech avait quand même eu une enfance, figurez-vous…

On donnerait à la belle Edwige le bon dieu sans confession...

Née en Algérie en 1948 d'un père industriel maltais et d'une mère italienne, Edwige Sfenek (son vrai nom) s'installe avec ses parents en métropole dans les années 1960. A seize ans, elle décroche le titre tant convoité de "Miss Mannequin Côte d’Azur" et fait sa première apparition sur les écrans en 1967 dans Toutes folles de lui de Norbert Carbonnaux (aux côtés de Robert Hirsch, Sophie Desmarets et, dans un tout petit rôle, Serge Gainsbourg).

En Italie, on lui confie dans la foulée le rôle-titre d’une « tarzânerie » de bas étage, Samoa, fille sauvage (Reed, 1967), où folâtre aussi la sexy Femi Benussi.

Mais, dans ces années soixante finissantes, ce sont surtout les Allemands qui vont tirer parti de la plastique irréprochable de mademoiselle Fenech. Franchissant le Rhin, la miss va enchaîner en l’espace de deux ou trois ans les comédies teutonnes polissonnes (non non, ce n'est pas forcément antinomique...). Le spectateur attentif peut ainsi la découvrir (dans tous les sens du terme…) dans Les Vierges folichonnes (Zachar, 1968) (d’après Balzac…), L’Auberge des plaisirs (Legrand, 1968), Oui à l'amour, non à la guerre (Antel, 1968), L’Ingénue perverse (Schröder, 1969), Les Petites chattes sont toutes gourmandes (Zachar, 1969), Les Folles nuits de la Bovary (Frott, 1969) (de quoi faire retourner Flaubert dans sa tombe), on en passe et des meilleurs...

Miss Fenech, on croirait que vous avez toujours froid... c'est bizarre

Mais c'est finalement l'Italie qui va gagner la partie et faire accéder Edwige Fenech au panthéon des pépées pulpeuses et peu farouches.

Dans un premier temps, on l’aperçoit en victime apeurée et déshabillée des gialli, ces fameux films où de pauvres filles sans défense (mais avec appas généreux) se font généralement zigouiller à l’arme blanche par un tueur aux gants noirs et au souffle lourd.

L’actrice pointe ainsi aux génériques de longs métrages comme L'Île de l'épouvante (Bava, 1970), L’Etrange vice de Madame Wardh (S. Martino, 1970), Les Rendez-vous de Satan (Ascott, 1972), L'Alliance invisible a.k.a. Toutes les couleurs du vice (S. Martino, 1972) ou Nue pour l'assassin (Bianchi, 1975). Parallèlement, elle n’hésite pas à jouer dans des films érotiques italiens en costumes (!) à l’instar de La Vie sexuelle de Don Juan (Brescia, 1970).

A visionner séance tenante ! Pour moi, c'est déjà fait...

Quoi qu’il en soit, c’est finalement la sexy comédie à l’italienne, comme nous l’avons dit au début de cette chronique, qui rendra immortelle la belle Edwige.

Et ce ne sont pas les films qu’elle a tournés avec Aldo Maccione qui démentiront cette assertion. Entre Tais-toi quand tu parles ! (Clair, 1981), Lâche-moi les jarretelles ! (L. Martino, 1977), Je suis photogénique (Risi, 1980) et Reste avec nous, on s'tire (Tarantini, 1981), il n'y a pas vraiment de quoi se relever la nuit !

Un titre de film tout en délicatesse...

Retirée du cinéma depuis le début des années 1980 (à de très rares exceptions près), Edwige Fenech est aujourd'hui productrice de films et de séries TV.

Mariée de 1971 à 1982 au réalisateur, scénariste et producteur Luciano Martino, frère du réalisateur Sergio Martino avec lequel elle a beaucoup tourné, l’actrice a vécu une relation passionnée entre 1986 et 1998 avec un certain Luca Cordero di Montezemolo, à l’époque président de Ferrari et actuellement p-dg du groupe Fiat et chef du patronat italien.

Edwige Fenech avec Eli Roth sur le tournage de Hostel II

A noter enfin qu’Edwige Fenech a fait une apparition en forme de clin d’œil dans Hostel: part II (2007), le film d'horreur d'Eli Roth (sur la photo ci-contre) où, toujours pimpante à près de 60 ans, la dame interprète une… prof !

Ci-dessous, Edwige Fenech (dans ses œuvres) :

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