Le Film du jour n°222 : Un vice de famille
Titre original : Il vizio di famiglia
Un film italien de Mariano LAURENTI (1975) avec Edwige Fenech, Renzo Montagnani, Juliette Mayniel, Susan Scott, Gigi Ballista, Orchidea de Santis...
Alors, que dites-vous du titre du Film du jour ? Vice de famille... Fils de famille... Rien ne vaut un jeu de mots hilarant (bon, c'est vrai, l'adjectif est un peu fort) pour débuter l'été d'un bon pied.
Et comme l'auteur de ces lignes aime jouer les Pénélope, il remet une nouvelle fois son ouvrage sur le métier pour vous livrer... une petite sexy-comédie à l'italienne. Ben quoi, c'est pas ma faute si les seuls films de Mariano Laurenti qui ont bénéficié d'une distribution dans les salles françaises appartiennent à ce genre ô combien délicat.
L'affiche originale
Né en 1929, le bonhomme a quand même eu l'immense privilège de faire tourner les actrices les plus emblématiques de la sexy-comédie. Devant sa caméra se promenèrent en soutifs, porte-jarretelles, nuisettes et autres tenues légères, la sculpturale Femi Benussi (La Prof et les farceurs de l'école mixte, 1976) (lire aussi Tarzana, sexe sauvage), la pulpeuse Lilli Carati (Ma copine de la fac, 1976), l'inoubliable Edwige Fenech (Un vice de famille ; La Prof et les cancres, 1977), la mignonnette Gloria Guida (Les Lycéennes redoublent, 1977 ; Infirmière de nuit, 1978 ; La Lycéenne séduit ses professeurs, 1979) (lire aussi La Lycéenne est dans les vaps), la divine Nadia Cassini (L'Infirmière de l'hosto du régiment, 1979) et la craquante Annamaria Rizzoli (La Lycéenne fait de l’œil au proviseur, 1980) (lire aussi La baigneuse fait des vagues). Que du lourd !
Un autre fleuron de la filmographie de Mariano Laurenti
Un vice de famille, l'histoire : Que faut-il faire lorsqu'on est richissime, entouré de femmes plus belles les unes que les autres... mais que l'on est impuissant (l'histoire ne dit pas si c'est son vice unique...) ?
Et pourtant ces femmes, elles sont prêtes à tout donner, à tout offrir pour capter ne serait-ce qu'une petite part d'un fabuleux héritage. Ces dames vont faire assaut d'érotisme, d'ingéniosité, d'humour et de séduction pour parvenir à leurs fins. Le film est sorti en VHS il y a bien longtemps et la jaquette précisait qu'Edwige Fenech y est belle à damner un saint... surtout quand elle montre les siens (aujourd'hui, c'est un moment fort dans l'histoire des jeux de mots...).
Juliette Mayniel
Le Film du jour vous a déjà parlé d'Edwige Fenech et de Susan Scott (voir La Mort caresse à minuit). Il est donc grand temps d'évoquer la troisième actrice au générique d'Un vice de famille, la Française Juliette Mayniel. Une Juliette Mayniel qui perça sur les écrans à l'époque de la Nouvelle Vague.
Née en 1936 dans l'Aveyron, elle débarque à Paris à tout juste vingt ans. C'est Claude Chabrol qui la repère dans un clip publicitaire pour une célèbre marque de savon. En Juliette Mayniel, dont le visage n'est pas sans rappeler ceux d'Ingrid Bergman et de Michèle Morgan, il a trouvé celle qui va interpréter Florence, la jeune héroïne des Cousins (1958) dont les faveurs sont âprement disputées par les deux cousins du titre, joués par Jean-Claude Brialy et Gérard Blain.
Juliette Mayniel et Gérard Blain dans Les Cousins (Chabrol, 1958)
La carrière de la jeune actrice est lancée et elle enchaîne les rôles. On la croise amoureuse d'un beau capitaine (Jean-Claude Pascal) dans Pêcheur d'Islande (Schoendoerffer, 1959), transposition moderne du roman de Pierre Loti, puis Julette Mayniel joue une étudiante, malheureusement victime du machiavélique docteur Génessier (Pierre Brasseur), dans Les Yeux sans visage (Franju, 1960).
Cette même année 1960, elle décroche l'Ours d'argent de la meilleure actrice au Festival de Berlin pour son interprétation d'une Française déportée en Allemagne pour le travail obligatoire dans Je ne voulais pas être un nazi de Wolfgang Staudte (1960). On la retrouve ensuite chez Jean-Pierre Mocky en jeune épouse dans Un couple (1960), où le réalisateur évoque - sujet tabou et mini-scandale à l'époque - la mésentente sexuelle de jeunes mariés, le tout sur des dialogues de Raymond Queneau.
En 1961, Juliette Mayniel, comme beaucoup d'autres de ses consœurs, file vers Cinecitta où les péplums se filment à la pelle. Elle tombe, cinématographiquement parlant, dans les bras du musclé Steve Reeves, héros de La Guerre de Troie (Ferroni, 1961). Chabrol se rappelle alors à son bon souvenir et lui confie coup sur coup deux rôles, l'un dans Ophélia (1962), où elle se refuse à jouer l'Ophélie que son fiancé, dont l'esprit embrumé confond la vraie vie et le drame de Hamlet, veut lui voir endosser, l'autre dans Landru (1962), où elle interprète l'une des disparues, victimes du célèbre criminel (Charles Denner).
Juliette Mayniel, tête d'affiche de Ophélia (1962) de Claude Chabrol
Juliette Mayniel retourne dès 1963 de l'autre côté des Alpes pour continuer sa carrière italienne (mais la plupart des films qu'elle tourne alors ne sont pas distribués en France). L'actrice n'a néanmoins pas tout perdu puisqu'elle va vivre une grande histoire d'amour avec l'acteur Vittorio Gassman et donner naissance en 1965 à un fils, Alessandro Gassman, aujourd'hui acteur (Harem en 1996, Le Transporteur 2 en 2004, Caos Calmo en 2008).
Les seuls longs métrages transalpins de Juliette Mayniel qui parviennent jusqu'aux écrans français à cette époque ont pour noms Et si on faisait l'amour ? (Caprioli, 1969) et, donc, Un vice de famille... Pas de quoi se relever la nuit ! Son ultime apparition au cinéma date (déjà...) de 1982. On la voit subrepticement dans Di padre in figlio, un film documentaire écrit et interprété par Vittorio et Alessandro Gassman qui y jouent leurs propres rôles.