Le Film du jour n°209 : La lycéenne est dans les vaps

Publié le par lefilmdujour

Titre original : La liceale, il diavolo e l'acquasanta

Un film italien de Nando CICERO (1979) avec Gloria Guida, Tiberio Murgia, Ernest Thole, Lino Banfi, Alvaro Vitali...

Le responsable du Film du jour ne peut pas s'en empêcher. Poussé par je ne sais quelle passion inavouable, il lui faut revenir à intervalles réguliers sur la sexy-comédie à l'italienne, ce genre qui connut son heure de gloire à la fin des années 70 et au tout début des années 80, avec des personnages récurrents comme la prof, la toubib, l'infirmière, la flic ou... la lycéenne.

Ainsi, depuis la création du Film du jour, vous avez déjà eu droit à des titres hautement évocateurs comme La Zézette plaît aux marins (Tarantini, 1981), La Présidente est peu farouche (Fulci, 1976), L'Infirmière a le bistouri facile (Tarantini, 1981) et Aïe toubib... ne coupez pas (Baldanello, 1976). Dans tous ces films, on retrouve comme au patinage artistique les mêmes figures imposées : jolies filles peu farouches aux formes généreuses (interprétées par des habituées du genre comme Edwige Fenech ou Nadia Cassini), mâles hideux et frustrés (rôles dévolus à des figures comme Alvaro Vitali ou Lino Banfi), situations scabreuses, gags lourdingues et humour pouêt-pouêt. Bref, tout pour passer un moment des plus agréables, les neurones déconnectés...

Gloria Guida et Tiberio Murgia dans La lycéenne est dans les vaps (image : www.ivid.it)

A l'instar d'un Michele Massimo Tarantini (voir L'Infirmière a le bistouri facile) ou d'un Mariano Laurenti, Nando Cicero (1931-1995), à qui l'on doit La Lycéenne est dans les vaps, est un réalisateur qui s'est assez rapidement spécialisé dans la sexy-comédie. Égérie du genre, la callipyge Edwige Fenech tourna ainsi à quatre reprises sous sa direction, dans La Prof donne des leçons particulières (1975), La Toubib du régiment (1976), La Toubib aux grandes manœuvres (1977) et La Toubib prend du galon (1978).

Edwige Fenech devant la caméra de Nando Cicero, ça donne ça

Avant de passer à la réalisation en 1965, Nando Cicero avait été assistant metteur en scène de Luchino Visconti sur Nuits blanches (1957) et de Francesco Rosi sur Salvatore Giuliano (1962) et Main basse sur la ville (1963). On l'avait vu aussi comme acteur dans de petits rôles chez Visconti (Senso, 1953), Lattuada (La Steppe, 1961) ou Rossellini (Vanina Vanini, 1961).

Comme réalisateur, on lui doit aussi deux westerns-spaghettis oubliés avec George Hilton (Professionnels pour un massacre et Quand les vautours attaquent, tous deux de 1967), un autre avec Klaus Kinski (Deux fois traître, 1968), une comédie lourdingue avec le duo Franco & Ciccio (Deux Corniauds au régiment, 1971) et une pitrerie sinistre avec le seul Franco intitulée Le Roi du kung-fu (1973).

Un western-spaghetti signé Nando Cicero (image : www.encyclocine.com)

La Lycéenne est dans les vaps, l'histoire : Gloria Guida, l'actrice hyper-spécialisée dans le rôle de la lycéenne dans bon nombre de sexy-comédies des années 70, n'est pas ici LA lycéenne, mais une jeune chanteuse de vingt ans qui a bien du mal à percer dans le métier... vu qu'elle ne veut pas coucher ! Pour l'aider à repousser les avances de vieux producteurs libidineux et protéger la chasteté de la pauvre enfant, le Ciel lui envoie sur terre un ange gardien. Mais, comme c'est Gloria Guida, l'ange - qui, au premier abord, semble une folle perdue - tombe amoureux de la belle Terrienne... Évidemment, si vous n'avez jamais vu Gloria Guida, tout ça peut vous sembler très artificiel... Donc voici une photo de l'actrice pour vous faire une idée...

Gloria Guida

Née en 1955, Gloria Guida occupe un créneau situé quelque part entre "l'ingénuité puérile et la sensualité troublante" (dixit Stefano Masi et Enrico Lancia dans Les Séductrices du cinéma italien). Blonde au visage innocent, elle s'est spécialisée pendant sa courte carrière cinématographique (de 1974 à 1982) dans les rôles d'adolescentes émoustillantes. Dès son premier long métrage (La Lycéenne découvre l'amour, Imperoli, 1973), elle s'impose dans le rôle d'une lycéenne (alors qu'elle a déjà dix-huit ans), un rôle qu'elle ne quittera quasiment plus.

Gloria Guida dans La lycéenne découvre l'amour (Imperoli, 1973)

Les producteurs en profitent pour s'en mettre plein les poches en enchaînant les films dont les titres ronronnent : La Lycéenne a grandi (Amadio, 1974), A nous les lycéennes (Tarantini, 1975), La Lycéenne se marie (Andrei, 1976), Les Lycéennes redoublent (Laurenti, 1977, avec aussi Sylvain Green, un transfuge des films de Max Pecas), La Lycéenne est dans les vaps, La Lycéenne séduit ses professeurs (Laurenti, 1979), etc. Gloria Guida ne quitte le personnage de la lycéenne que pour devenir nonnette (La Novice se dévoile, Ferretti, 1975) ou infirmière (Infirmière de nuit, Laurenti, 1978), ce qui, dans le contexte de la sexy-comédie italienne, n'est pas vraiment une promotion...

Gloria Guida et Lino Banfi dans L'infirmière de nuit (Laurenti, 1978) (image : www.allocine.fr)

Dans la vie privée, l'actrice est loin de l'image de jeune fille sexy et infantile brandie sur les écrans. "Je vis dans l'attente du dimanche pour rentrer à Bologne chez maman", confie-t-elle. Un vrai bonnet de nuit ! C'est vrai qu'on a connu plus excitant dans le genre confidence...

Juste avant qu'elle ne dise adieu au grand écran, on avait quand même vu Gloria Guida dans plusieurs films éloignés des œuvrettes de la sexy-comédie, comme Les Derniers monstres (Risi, 1982) ou Avere vent'anni (Di Leo, 1978). Dans ce dernier long métrage, elle joue aux côtés de Lilli Carati, une autre pin-up souvent déshabillée dans les films italiens de la fin des années 70 ; les deux actrices y interprètent des hippies babas cools qui se retrouvent aux mains d'hommes "bien pensants" particulièrement sadiques. Lancé sur les écrans comme une bande légère et érotique, le film fut prestement retiré de l'affiche tant il choqua à l'époque le public par son dernier acte particulièrement cruel, nous apprend le magazine Mad Movies...

Lilli Carati et Gloria Guida dans Avere vent'anni (Di Leo, 1978)

En 1981, sur le tournage d'un film (Qui c'est ce mec ? de Giorgio Capitani), Gloria Guida rencontre l'acteur et chanteur Johnny Dorelli (ne me demandez pas qui c'est, je n'en sais rien, mais apparemment, ce monsieur a une grosse carrière discographique derrière lui). Elle l'épouse et abandonne, très sagement, le cinéma pour se consacrer à sa famille et à sa fille Guendalina. Johnny Dorelli, né en 1937, était alors divorcé de la très belle actrice française Catherine Spaak, fille du grand scénariste Charles Spaak. Mais que l'on se rassure, même si on ne la voit plus à l'écran, Gloria Guida, la cinquantaine fringante, a de beaux restes ! Elle est d'ailleurs réapparue en 2010 dans une série TV italienne.

Gloria Guida en 2010 (image : www.donnamoderna.com)

Gloria Guida en 2010 (image : www.donnamoderna.com)

Publié dans Titres à nanars

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