Le Film du jour n°5 : La Zézette plaît aux marins

Publié le par lefilmdujour

Titre original : La dottoressa preferisce i marinai

Un film italien de Michele Massimo TARANTINI (1981) avec Alvaro Vitali, Paola Senatore, Gianni Ciardo, Marisa Mell...

A l'instar de Lady Frankenstein, cette obsédée sexuelle qui n'avait rien à voir avec une bande X, La Zézette plaît aux marins ne s'apparente pas à la catégorie fort bien pourvue du porno. Car la Zézette, comme le Z majuscule l'indique sans équivoque, est ici une dame (éventuellement épouse X...) et non pas ce à quoi votre esprit coquin a tout de suite pensé.

Le film appartient au genre italien de la sexy-comédie qui fit florès de l'autre côté des Alpes de la fin des années soixante au début des années 80 avec des personnages récurrents comme la Toubib, la Flic, la Prof, la Lycéenne, etc. Michele Massimo Tarantini, le réalisateur de La Zézette plaît aux marins, est d'ailleurs un spécialiste du genre. C'est à lui que l'on doit des titres aussi évocateurs que La Flic chez les poulets (1975), La Toubib se recycle (1977), La Prof connaît la musique (1978), La Flic à la police des mœurs (1979) et Reste avec nous, on s'tire (1981), tous avec la sublime Edwige Fenech. C'est lui également le responsable de L'Infirmière a le bistouri facile (1981) avec la tout aussi magnifique Nadia Cassini. La Zézette plaît aux marins eut l'insigne honneur, excusez du peu, d'être projeté à la Cinémathèque française en février 2005 lors d'une soirée organisée en hommage à Alvaro Vitali.

La Zézette plaît aux marins, l'histoire (selon le site de la Cinémathèque française) : Deux laveurs de carreaux (Alvaro et son compère Gianni Ciardo) sont poursuivis par un tueur du KGB dans les couloirs d'un grand hôtel. Ils y croisent des maris cocus, des épouses nymphomanes, des garçons d'étage maladroits, des candidats au suicide et des malades souffrant d'aérophagie aux effets spectaculaires. Travestissement, maladresse, pétomanie, lubricité, etc. : les composantes essentielles de l'art "vitalien" sont au rendez-vous de ce divertissement à apprécier sans modération à condition de laisser son cerveau au vestiaire.

Alvaro Vitali, tout en travail introspectif...

Découvert par Federico Fellini qui le fit jouer dans Satyricon, Roma, Amarcord et Les Clowns, Alvaro Vitali est la vedette masculine incontestée de la sexy-comédie à l'italienne.

Le bonhomme, qui n'est pas franchement adepte ni de la distanciation brechtienne ni de l'introspection façon Actors' Studio, vaut quand même que l'on s'y attarde un peu.

Né en 1950 et doté d'un physique difficile (1m50 les bras levés, visage mou, gros nez qui pendouille, corps en forme de bouteille de Perrier, abdos Kronenbourg), Alvaro Vitali excelle dans les rôles de l'ahuri de service, bavant sans espoir devant les appas d'Edwige Fenech, Gloria Guida, Nadia Cassini et autres Anna-Maria Rizzoli et amené à se manger des claques à longueur de films.

Marisa Mell

Dans La Zézette plaît aux marins, le spectateur reconnaîtra dans un petit rôle la magnifique Marisa Mell, dont la carrière était alors en pleine déconfiture. Née en 1939 en Autriche, l'actrice avait démarré son parcours dans le cinéma bis germanophone avec des prestations, si ce n'est remarquables, tout du moins fort remarquées, au sein d’œuvrettes comme Pépées pour l'Orient (Glück, 1959), Débauches de mineures (Leitner, 1960) (ici, on est loin de Sissi...), Les Fiancées d'Hitler (Klinger, 1960), L'Appel des oies sauvages (Heindrich, 1961), etc.

En 1964, tout juste débarquée sur la péninsule italienne, elle s'était glissée entre Virna Lisi et Marcello Mastroianni dans Casanova 70 de Mario Monicelli, transposition dans les années 1970 de la figure historique du grand séducteur. Pointant aussi, côté français, au générique de Train d'enfer (1965) de Gilles Grangier (aux côtés de Jean Marais), puis à celui d'Objectif 500 millions (1966) de Pierre Schoendoerffer (face à Bruno Cremer), Marisa Mell trouva son rôle le plus marquant dans Danger Diabolik (1967) de Mario Bava. En minijupe sexy et bottines, elle y incarne l'âme damnée de Diabolik, génie du mal en collant noir intégral particulièrement seyant...

Marisa Mell est l'âme damnée de Diabolik dans Danger Diabolik (Bava, 1967)

Marisa Mell est alors portée au pinacle des héroïnes cultes de films italiens de série B. L'actrice, qui, par ailleurs, ne rechigne pas à poser en tenue plus que légère pour les magazines coquins, multiplie les prestations dans le cinéma bis transalpin, sautant allégrement des giallos (Perversion Story de Lucio Fulci en 1969, Le Tueur à l'orchidée d'Umberto Lenzi en 1971) aux westerns (Miss Dynamite de Sergio Grieco en 1972), en passant par les polars urbains (La Guerre des gangs de Lenzi en 1972) et en échouant finalement dans des friponneries de moins en moins recommandables.

A partir du milieu des années 1970, Marisa Mell disparaît des radars des spectateurs amateurs de jolies filles et déjà attirés par d'autres poupées sur celluloïd. Elle décède d'un cancer de la gorge oubliée de tous en 1992, après une ultime apparition dans Ator l'invincible (1991), un film d'heroic fantasy particulièrement mou du genou signé Joe D'Amato.

Publié dans Titres rigolos

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article