Michel Deville (1931-2023)
Metteur en scène de cinéma célèbre et célébré dans les années 1960, 1970 et 1980, qui fut couronné par deux Prix Louis-Delluc (pour Benjamin ou les mémoires d’un puceau, 1967, et pour La Lectrice, 1988) et par un César du meilleur réalisateur (pour Péril en la demeure, 1984), Michel Deville est décédé le 16 février 2023 à l’âge de 91 ans. Entre Une balle dans le canon (1958), policier cosigné avec Charles Gérard, et Un fil à la patte (2004), adaptation de la pièce de Feydeau avec Emmanuelle Béart et Charles Berling, Michel Deville aura réalisé plus d’une trentaine de longs métrages.
Au début de sa carrière de cinéaste, il collabore avec Nina Companeez qui signe le scénario de tous ses films entre Ce soir ou jamais (1960) avec Anna Karina et Claude Rich, jusqu’à Raphaël le débauché (1970) avec Françoise Fabian et Maurice Ronet. Les premiers films de Michel Deville sont placés sous le signe du marivaudage poétique et humoristique et réunissent des actrices particulièrement à l’aise dans ce genre comme Marina Vlady et Macha Méril (Adorable menteuse, 1961) ou Mylène Demongeot (L’Appartement des filles, 1963).
Le réalisateur fait aussi tourner Eddie Constantine (Lucky Jo, 1964), Robert Hirsch (Martin soldat, 1966), Brigitte Bardot (L’Ours et la poupée, 1969).
Le succès de Benjamin ou les mémoires d’un puceau (1967) avec Michèle Morgan, Michel Piccoli, Pierre Clémenti et Catherine Deneuve, puis celui de Raphaël le débauché, confèrent à Michel Deville une notoriété de finesse et d’élégance.
Par la suite, le cinéaste se distingue par la forme souvent originale (et parfois labyrinthique) qu’il donne aux scénarios et à la mise en scène de ses films à l’instar de La Femme en bleu (1972) avec Léa Massari et Michel Piccoli, Le Mouton enragé (1973) avec Jean-Louis Trintignant et Jean-Pierre Cassel et une pléiade d’actrices (dont Romy Schneider et Jane Birkin) et surtout Le Dossier 51 (1978) (avec l'usage de la caméra subjective), histoire d’une organisation secrète qui tente de mettre sous sa coupe un diplomate français.
Dans les années 1980 et 1990, Michel Deville travaille avec Isabelle Huppert et Jean-Louis Trintignant (Eaux profondes, 1981, inspiré d’un roman de Patricia Highsmith), Nicole Garcia, Anémone et Christophe Malavoy (Péril en la demeure), Fanny Ardant et Jeanne Moreau (Le Paltoquet, 1986), Miou-Miou (La Lectrice), Marie Trintignant et Jean-Hugues Anglade (Nuit d’été en ville, 1990), Jacques Dutronc, Mathilda May et Patrick Bruel (Toutes peines confondues, 1991), Albert Dupontel (La Maladie de Sachs, 1999)...