Anna Karina (1940-2019)

Publié le par lefilmdujour

Impossible de citer le nom d'Anna Karina sans le faire suivre aussitôt de celui de Jean-Luc Godard avec qui la comédienne vécut sept ans et tourna sept films « et demi » - Le Petit soldat (1960), Une femme est une femme (1960), Vivre sa vie (1962), Bande à part (1964), Alphaville (1964), Pierrot le fou (1965), Made in USA (1966) et le sketch Anticipation (1966) du Plus vieux métier du monde (1966). Incarnation féminine de la Nouvelle vague, celle qui fut aussi la Religieuse (1965) de Jacques Rivette est décédée le 14 décembre 2019 à l'âge de 79 ans.

Née au Danemark, Anna Karina arrive à Paris à l’âge de 17 ans et pose pour des photos et joue dans des pubs. Godard la remarque et lui propose un petit rôle dans A bout de souffle… qu’elle refuse. Il la relance pour le rôle principal de son deuxième film, Le Petit soldat. Elle accepte. Une femme est une femme lui permet d’obtenir l’Ours d’argent de la meilleure actrice au festival de Berlin. La suite fait partie de l’histoire du cinéma.

Pendant la période Godard, Anna Karina tourne aussi pour Michel Deville (Ce soir ou jamais, 1960 ; Tendres requins, 1966), Agnès Varda (Cléo de 5 à 7, 1961, dans un court métrage visionné par Corinne Marchand), Pierre Gaspard-Huit (Schéhérazade, 1962), Jacques Baratier (Dragées au poivre, 1963), Roger Vadim (La Ronde, 1963), Claude De Givray (Un mari à prix fixe, 1963), Maurice Ronet (Le voleur du Tibidabo, 1964), Jean Aurel (De l’amour, 1964 ; Lamiel, 1967), Valerio Zurlini (Des filles pour l’armée, 1965).

En 1966, la comédie musicale tournée pour la télévision Anna de Pierre Koralnik, où elle partage l’affiche avec Serge Gainsbourg et Jean-Claude Brialy, la consacre (aussi) comme chanteuse. Elle y interprète notamment une chanson de Gainsbourg devenue culte, Sous le soleil exactement

Après Godard, l’actrice travaille avec Luchino Visconti (L’Etranger, 1967), George Cukor (Justine, 1969), Tony Richardson (Chambre obscure, 1969), Volker Schlöndorff (Michael Kohlhaas, le rebelle, 1969), André Delvaux (Rendez-vous à Bray, 1971 ; L’œuvre au noir, 1988), Franco Brusati (Pain et chocolat, 1973), Benoît Jacquot (L’Assassin musicien, 1975), Werner Rainer Fassbinder (Roulette chinoise, 1976), Marta Meszaros (Comme chez nous, 1978), Pierre Granier-Deferre (L’Ami de Vincent, 1983), Jacques Richard (Ave Maria, 1983), Dennis Berry (Last Song, 1986), Raoul Ruiz (L’Île au trésor, 1986), Jonathan Demme (La Vérité sur Charlie, 2002). En 1988, Anna Karina est nommée au César de la meilleure actrice dans un second rôle pour Cayenne Palace (1987) d’Alain Maline.

Anna Karina a également signé comme réalisatrice la chronique conjugale Vivre ensemble (1972), une expérience qu’elle avait renouvelée en 2007 avec Victoria, road movie tourné au Canada sur une musique de Philippe Katerine, avec qui elle avait signé un album en 1999.

 

Anna Karina avait aussi joué dans plusieurs films fantastiques, hormis bien évidemment Alphaville de Jean-Luc Godard, comme  Jeux pervers (1968) de Guy Green avec Anthony Quinn, Michael Caine et Candice Bergen, Le temps de mourir (Farwagi, 1969) avec Bruno Cremer et Jean Rochefort, L’Alliance (1970) de Christian de Chalonge avec Jean-Claude Carrière et L’Invention de Morel (1974) d’Emidio Greco.

 

Séparée de Jean-Luc Godard en 1967, Anna Karina avait refait sa vie avec l’acteur et scénariste Pierre Fabre avant de se remarier en 1978 à l’acteur-réalisateur Daniel Duval, puis en 1982 avec le réalisateur Dennis Berry. Ce dernier lui avait consacré en 2017 un documentaire, Anna Karina, souviens-toi, présenté au festival Lumière dont elle était cette année-là l’une des invitées d’honneur.

Publié dans Claps de fin

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