Mylène Demongeot (1935-2022)

Publié le par lefilmdujour

Pour les spectateurs les plus jeunes, elle était Laurette Pic, l’épouse de Jacky Pic (Claude Brasseur, disparu en 2020), tous deux vieux habitués du camping Les Flots bleus dans la trilogie Camping (2005), Camping 2 (2009) et Camping 3 (2015) de Fabien Onteniente.

Les un peu moins jeunes se rappellent d’elle dans le rôle ténébreux de Milady de Winter dans les deux époques des Trois mousquetaires (1961) de Bernard Borderie avec Gérard Barray en D’Artagnan et Georges Descrières en Athos, et dans celui de la fiancée du journaliste Fandor (Jean Marais) dans Fantômas (1964), Fantômas se déchaîne (1965) et Fantômas contre Scotland Yard (1966) d’André Hunebelle avec Louis de Funès en commissaire Juve.

Et les plus anciens se souviennent qu’elle avait été dans les années 1950 une jeune première, parfois présentée comme la rivale de Brigitte Bardot, propulsée sur le devant de la scène par sa composition d’ingénue écervelée face à Henri Vidal dans Sois belle et tais-toi (1957) de Marc Allégret.

Gérard Barray et Mylène Demongeot dans Les Trois Mousquetaires (1961)

L’actrice et productrice Mylène Demongeot est décédée le 1er décembre 2022 à l’âge de 87 ans.

Mylène Demongeot avait commencé sa carrière au cinéma par des petits rôles en posant parallèlement pour des photos publicitaires. On la voit notamment dans Futures vedettes (1954) de Marc Allégret où Jean Marais et Brigitte Bardot tiennent le haut de l’affiche. C’est le rôle d’Abigail dans Les Sorcières de Salem (1956), réalisé par Raymond Rouleau, qui la révèle aux côtés de Simone Signoret et Yves Montand.

Yves Montand et Mylène Demongeot dans Les Sorcières de Salem (1956)

Pour ne pas qu’on la catalogue en rivale de BB suite au succès de Sois belle et tais-toi, Mylène Demongeot multiplie les emplois dans des productions étrangères ou des coproductions européennes.

Elle joue avec Jean Seberg dans Bonjour tristesse (1957), adaptation du roman de Françoise Sagan signée Otto Preminger, tourne aux côtés de Dirk Bogarde dans le western anglais atypique Le Cavalier noir (1960) de Roy Ward Baker, se frotte dans les péplums au musclé Steve Reeves (La Bataille de Marathon, Jacques Tourneur, 1959), au classieux Roger Moore (L’Enlèvement des Sabines, de Richard Pottier, 1961) et au beau Jeffrey Hunter (L’Or des Césars, André de Toth, 1962) et travaille avec de grands réalisateurs italiens comme Mauro Bolognini (Les Garçons, 1959) ou Dino Risi (L’Inassouvie, 1960).

Mylène Demongeot et Steve Reeves dans La bataille de Marathon (1959)

Dans les années 1960, tout en tournant dans des films très populaires (Les Trois mousquetaires ; Fantômas ; Furia à Bahia pour OSS117, 1965, d’André Hunebelle…), Mylène Demongeot se glisse aussi avec élégance dans les marivaudages de Michel Deville (A cause, à cause d’une femme, 1962 ; L’Appartement des filles, 1963). Elle donne aussi la réplique à Jean-Paul Belmondo dans Tendre voyou (1966) de Jean Becker.

Jean Marais, Louis de Funès et Mylène Demongeot dans Fantômas contre Scotland Yard (1966)

Mariée depuis 1958 au photographe Henri Coste, Mylène Demongeot rencontre en 1966 lors d’un tournage pour la télévision Marc Simenon, futur réalisateur et fils de l’écrivain Georges Simenon. C’est le grand amour et ils se marient en 1968. Tout en continuant une carrière théâtrale, l’actrice met alors sa carrière cinématographique au second plan et les deux tourtereaux se lancent dans la production de films.

Dans les années 1970 et 1980, Mylène Demongeot fait des apparitions, jouent quelques seconds rôles ici ou là au cinéma (Tenue de soirée, Bertrand Blier, 1985) et tourne aussi dans certains films réalisés par Marc Simenon comme L’Explosion (1970), Par le sang des autres (1973) et Signé Furax (1980).

Après le décès de son mari en 1999, on revoit la comédienne plus régulièrement au cinéma. On citera bien évidemment la trilogie Camping, mais, dans des rôles parfois dramatiques, elle est aussi filmée par Olivier Marchal (36, quai des Orfèvres, 2004), Jacques Fieschi (La Californie, 2005), Éric Emmanuel-Schmitt (Oscar et la dame rose, 2009), Hiner Saleem (Les Toits de Paris, 2006 ; Si tu meurs, je te tue, 2010), Emmanuelle Bercot (Elle s’en va, 2012), Martin Provost (Sage Femme, 2016)… On avait encore vu Mylène Demongeot sur grand écran début 2022 dans le film de Thomas Gilou tourné en 2020, Maison de retraite, aux côtés de Gérard Depardieu, Daniel Prévost, Jean-Luc Bideau, Marthe Villalonga, Firmine Richard et Liliane Rovère.

Mylène Demongeot et Claude Brasseur dans la trilogie "Camping"

Mylène Demongeot et Claude Brasseur dans la trilogie "Camping"

Publié dans Claps de fin

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J
Belle actrice, talentueuse. Elle va nous manquer, félicitations pour cet article hommage.
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D
Bonsoir, il est regrettable que la télévision, sauf erreur de ma part, n'ait pas rendu hommage à cette actrice que j'appréciais beaucoup. Dans son dernier film, Maison de retraite, elle était très bien et elle assumait son âge. Bonne soirée.
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R
formidable actrice , elle nous laisse que de bon souvenirs
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