Claude Rich (1929-2017)
Membre, avec Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle, Jean-Paul Belmondo ou Bruno Cremer, de la fameuse « bande du Conservatoire », passionné de théâtre, le comédien Claude Rich, qui avait obtenu le César du meilleur acteur pour Le souper (Molinaro, 1991), est décédé le 20 juillet 2017 à l’âge de 88 ans. Tout en menant une carrière impressionnante sur les planches, Claude Rich a tourné dans près de 90 longs métrages pour le cinéma.
Claude Rich et Louis de Funès dans Oscar (1967)
Il apparaît pour la première fois sur grand écran dans Les grandes manœuvres (1955) de René Clair et incarne des rôles de jeunes premiers tout au long des années 1960, notamment dans des comédies comme Ce soir ou jamais (Deville, 1960), Comment trouvez-vous ma sœur ? (Boisrond, 1963) ou Une veuve en or (Audiard, 1969). Il donne aussi la réplique à Lino Ventura dans Les tontons flingueurs (Lautner, 1965), à Francis Blanche dans Les compagnons de la marguerite (Mocky, 1966) et à Louis de Funès dans Oscar (Molinaro, 1967).
Claude Rich, Michael Lonsdale et Michel Bouquet dans La mariée était en noir (1968)
En 1967, Alain Resnais lui propose l'un des plus grands rôles de sa carrière dans le film de science-fiction Je t'aime, je t'aime ; il y interprète un homme voyageant dans son passé après un suicide raté. Le réalisateur l'a choisi pour son timbre de voix qu'il apprécie particulièrement. En 1968, Claude Rich est aussi l’un des hommes poursuivis par la vindicte de Jeanne Moreau dans La mariée était en noir de François Truffaut.
Claude Rich et Jean Rochefort dans Le crabe-tambour (1976)
Dans les années 1970 et 1980, Claude Rich, très engagé au théâtre, est moins présent au cinéma mais on le voit notamment dans La femme de Jean (1973) de Yannick Bellon, où il incarne un homme qui quitte son épouse après dix-huit ans de mariage. Il est aussi Pierre Bonny dans Stavisky (1973) d’Alain Resnais avec Belmondo dans le rôle-titre, le médecin-major dans Le crabe-tambour (1976) de Pierre Schoendoerffer, le commissaire de la brigade territoriale opposé au commissaire de l’antigang (Claude Brasseur) dans La guerre des polices (1979) de Robin Davis.
Claude Brasseur et Claude Rich dans Le souper (1991)
Dix ans plus tard, Claude Rich joue Talleyrand dans la pièce Le Souper de Jean-Claude Brisville, au côté du même Claude Brasseur. C’est l’adaptation cinématographique de cette pièce qui lui permet d'effectuer un retour en force au cinéma au début des années 1990, sa prestation étant récompensée par le César du meilleur acteur en 1993. Par la suite, Claude Rich participe à de nombreux films historiques comme Le colonel Chabert (Angelo, 1993), La fille de D’Artagnan (Tavernier, 1994), qui lui offre une nomination au César du meilleur acteur dans un second rôle, Le bel été 1914 (De Chalonge, 1995) ou Capitaine Conan (Tavernier, 1996) et se distingue dans des comédies à succès comme Le derrière (Lemercier, 1998), en père homo de Valérie Lemercier, La bûche (Thompson, 1999), qui lui vaut à nouveau une nomination au César du meilleur acteur dans un second rôle, ou Astérix et Obélix : mission Cléopâtre (Chabat, 2000), où il incarne le druide Panoramix.
Claude Rich et Charlotte Gainsbourg dans La bûche (1999)
Dans les années 2000, on le voit notamment dans le diptyque Le mystère de la chambre jaune (2002) / Le parfum de la dame en noir (2004) de Bruno Podalydès, en père de Sandrine Bonnaire dans Le cou de la girafe (Nebbou, 2003), en vieux monsieur octogénaire et libidineux dans Aide-toi le ciel t’aidera (Dupeyron, 2007, en père de Jean-Pierre Bacri dans la comédie de mœurs Cherchez Hortense (Bonitzer, 2011), ces deux dernières prestations lui valant encore de nouvelles nominations au César du meilleur acteur dans un second rôle.
Claude Rich avait épousé en 1959 la comédienne Catherine Rich, née en 1932, et avait trois enfants, dont l’actrice Delphine Rich.