Philippe Clair (1930-2020)

Publié le par lefilmdujour

Longtemps détesté par le critique cinématographique officielle, le réalisateur culte de comédies potaches et de nanars à la française des années 1970 et 1980 Philippe Clair est décédé le 28 novembre 2020 à l’âge de 90 ans.  

Né au Maroc en 1930, Philippe Clair réalise son premier film en 1965. Avec pour héroïne Annie Girardot, Déclic et des claques (tout un programme déjà) reçoit le Prix de l'humour cinématographique cette même année. Durant toute la décennie 70, Philippe Clair enchaîne les comédies populaires pimentées pour certaines d'humour pied-noir et parfois couronnées par des succès au box-office. C'est notamment lui qui fait débuter les Charlots au cinéma dans La Grande java (1970) puis un certain Aldo Maccione, encore membre des Tontos, dans La Grande maffia (1971).

Richard Anconina fait également ses premiers pas cinématographiques devant la caméra de Philippe Clair, qui l'embauche dans Comment se faire réformer (1978) et qui fait à nouveau appel à lui dans Les réformés se portent bien (1979).

Il faut reconnaître que la plupart des gros succès d'Aldo Maccione au cinéma, c'est à Philippe Clair que l’acteur italien les doit, de La Grande maffia à Si tu vas à Rio, tu meurs (1987), en passant par Tais-toi quand tu parles (1981), Plus beau que moi, tu meurs (1982). Le réalisateur a même réussi à convaincre Jerry Lewis de tourner dans Par où t'es rentré, on t'a pas vu sortir (1984) ! Selon la légende, Jerry Lewis aurait néanmoins tout fait pour empêcher la diffusion du film sur le territoire américain...

L’un des films les plus "exotiques" de Philippe Clair reste cependant Le führer en folie (1973). On y voit Michel Galabru interprétant un écrivain (Monsieur Achtung...) qui parle de son dernier livre ("Hitler footballeur"...) lors d'une émission TV. Il explique à des téléspectateurs médusés que le football a joué un rôle prépondérant dans le règlement de la Seconde Guerre mondiale... Henri Tisot en Hitler et Alice Sapritch en Eva Braun valent, à eux seuls, le détour... ou pas.

Rodriguez au pays des merguez (1979) n’est pas mal non plus. Philippe Clair s'inspire de "La parodie du Cid" signée par le journaliste et écrivain Edmond Brua et écrite à la fois en vers et en langage dit "pataouète" (caractéristique du parler pied-noir). Rodrigue y devient Roro, fils du marchand de brochettes Dodièze (Don Diègue chez Corneille). Chimène est transformée en Chipette, fille du coiffeur Gongormatz (le comte de Gormas dans Le Cid, le vrai...).

On doit aussi à Philippe Clair La Brigade en folie (1972) avec Jacques Dufilho, Sim et Patrick Topaloff, Le Grand fanfaron (1975) avec Michel Galabru, Micheline Dax et Claude Melki, Ces flics étranges venus d'ailleurs (1978), Si t'as besoin de rien, fais-moi signe (1986) avec Manuel Gélin et Riton Liebman, et L'Aventure extraordinaire d'un papa peu ordinaire (1989) avec Aldo Maccione et Laura del Sol, dont l'insuccès notoire éloigna définitivement le réalisateur du cinéma.

Philippe Clair est le père du chanteur et acteur français Estéban (connu aussi sous les noms de Michael Clair et David Boring) que l'on voit enfant dans Si t'as besoin de rien, fais-moi signe et L'Aventure extraordinaire d'un papa peu ordinaire.  

Publié dans Claps de fin

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