Le Film du jour n°164 : Si t'as besoin de rien, fais-moi signe !
Un film français de Philippe CLAIR (1986) avec Manuel Gélin, Riton Liebman, Elisabeth Sender, Henri Garcin, François Perrot...
Si t'as besoin de rien... fais-moi signe ! appartient à la liste des films de Philippe Clair dont le titre, au non-sens évident, est censé faire rire... tout du moins ceux qui s'esclaffent encore à la blague ô combien hilarante : "Comment vas-tu ? yau de poêle !" Oui, je sais, moi aussi, j'ai du mal à m'en remettre à chaque fois...
Nous devons ainsi à Philippe Clair des joyeusetés comme Des clics et des claques (1964), Tais-toi quand tu parles (1981) et Par où t'es rentré, on t'a pas vu sortir (1986). Le monsieur, concédons-lui ça, n'a pas été le seul à perpétrer ce genre de blagounettes désopilantes. Pierre Richard, acteur et réalisateur tout à fait honorable, nous a par exemple gratifiés du célèbre Je ne sais rien mais je dirai tout (1973). L'histoire du cinéma peut aussi s'enorgueillir de titres comme Plein les poches pour pas un rond (Daert, 1978), Reste avec nous, on s'tire (Tarantini, 1981), Te marre pas, c'est pour rire ! (Besnard, 1981) ou Prends ton passe-montagne, on va à la plage (Matalon, 1983). Bon, j'arrête là, j'ai trop mal aux côtes...
Si vous souhaitez en savoir plus sur Philippe Clair, un cinéaste dont le sens du comique reste à ce jour inimitable et inimité (à part, peut-être, par Max Pecas et Jean Roucas), reportez-vous sine die aux rubriques du Film du jour consacrées à Tais-toi quand tu parles et à Rodriguez au pays des merguez.
Manuel Gélin et Riton Liebman dans Si t'as besoin de rien... fais-moi signe !
Si t'as besoin de rien, fais-moi signe, l'histoire : Après s'être perdus de vue pendant quinze ans, Charles et Daniel se retrouvent par hasard. Le premier tente de percer dans le cinéma sans grand succès, tandis que le second est resté le magouilleur qu'il était. Daniel, dont la petite amie, Sylvie, est également actrice, devient l'agent de Charles. Les trois compères vivotent tant bien que mal et l'argent vient à manquer. Charles écrit alors un scénario de film que Daniel s'empresse de soumettre à son oncle producteur (la vie est vachement bien faite, tout de même...). Bref, sachez qu'après moult péripéties particulièrement haletantes et un suspense à faire pâlir d'envie un Hitchcock au meilleur de sa forme, le film se fera et décrochera... le Lion d'or à Venise ! Eh oui, on ne se refuse rien chez Philippe Clair !
Manuel Gélin
Dans Si t'as besoin de rien, fais-moi signe, Charles est interprété par Manuel Gélin. Né en 1958 et frère de Fiona Gélin, il est le fils de Daniel Gélin et de Sylvie Hirsch, un mannequin qui fut l'épouse du grand acteur français de 1955 à 1968. C'est aussi le demi-frère de Xavier Gélin (1946-1999), dont la mère n'est autre que l'actrice française Danièle Delorme (celle-ci fut mariée à Daniel Gélin de 1945 à 1954). Il est également le demi-frère de l'actrice Maria Schneider, née en 1952 de la liaison de son père avec le mannequin Marie-Christine Schneider.
Ceci étant dit, revenons à la carrière cinématographique de Manuel Gélin... qui n'a malheureusement pas atteint des sommets. Il faut dire, à sa décharge, que sa première apparition sur grand écran fut pour L'abîme des morts-vivants (1981), sans doute l'un des plus mauvais films de l'espagnol Jesus Franco (voir Deux espionnes avec un petit slip à fleurs) et l'un des pires longs métrages consacrés à ces êtres sympathiques comme tout que sont les zombies !
Jean Lefebvre, père de Manuel Gélin dans N'oublie pas ton père au vestiaire (Balducci, 1982) (image : www.toutlecine.com)
Après un passage devant la caméra de Claude Lelouch pour Les uns et les autres (1981), Manuel Gélin enchaîne en jouant le fils de Jean Lefebvre dans un long métrage assez craignos, j'ai nommé N'oublie pas ton père au vestiaire (Balducci, 1982). Décidément, le garçon ne mettait pas tous les atouts de son côté pour faire une grande carrière au cinéma.
Après deux films de bonne facture - Le crime d'amour de Guy Gilles (1982), Le voleur de feuilles de Pierre Trabaud (1983) -, on retrouve quand même Manuel Gélin en jeune frère d'Alain Souchon dans Un été meurtrier (Jean Becker, 1983), gros succès public du début des années 80.
Malheureusement, la suite n'est pas à la hauteur : excursion dans l'érotisme de pacotille avec Joy (Bergonzelli, 1983) et Vénus (Hollison, 1984), puis retour au cinoche ringard dans Comment draguer tous les mecs (Feuillebois, 1984) avec l'inénarrable Pétronille Moss (déjà vue dans Mon curé chez les nudistes (R. Thomas, 1982), une référence !), Le facteur de Saint-Tropez (Balducci, 1985, avec Paul Préboist, curé dans le film précité) et Si t'as besoin de rien, fais-moi signe...
Manuel Gélin, Isabelle Adjani et Alain Souchon dans L'été meurtrier (Jean Becker, 1983) (image : www.toutlecine.com)