Guy Bedos (1934-2020)
(Crédit : Georges Biard, CC BY-SA 3.0)
Homme de scène et comédien, Guy Bedos, que l’on avait pu apprécier au cinéma dans plus d’une trentaine de longs métrages, est décédé le 28 mai 2020 à l’âge de 85 ans.
La carrière cinématographique de Guy Bedos ne se résume pas, loin s’en faut, au rôle de Simon, le médecin hypocondriaque harcelé par sa mère excessive et vindicative (Marthe Villalonga) et ami d’Etienne (Jean Rochefort), Daniel (Claude Brasseur) et Bouly (Victor Lanoux) dans Un éléphant ça trompe énormément (1976) et Nous irons tous au paradis (1977), le diptyque culte d’Yves Robert. Yves Robert avec qui Guy Bedos avait déjà travaillé, également pour une histoire d’amitié, dans Les Copains (1964) aux côtés de Jacques Balutin, Michael Lonsdale, Christian Marin, Pierre Mondy, Philippe Noiret et Claude Rich.
Rochefort et Bedos dans Un éléphant ça trompe énormément (1976)
Le comédien avait fait sa première apparition au cinéma dans un film au titre prémonitoire, Futures vedettes (1954), où jouaient également Brigitte Bardot, Mylène Demongeot et Pascale Audret. On l’aperçoit également parmi la bande des Tricheurs (1958) de Marcel Carné aux côtés de Jacques Charrier, Laurent Terzieff, Pierre Brice et Jean-Paul Belmondo.
Mais on découvre surtout Guy Bedos dans Le Caporal épinglé (1961) de Jean Renoir, où, en camarade bègue de Jean-Pierre Cassel et Claude Rich dans un camp de prisonniers durant la Seconde Guerre mondiale, il montre déjà la quintessence d’un personnage qui deviendra le héros d’un one-man-show dans les années 1960. Un one-man-show qui connaît un très gros succès grâce aussi aux textes de Jean-Loup Dabadie (disparu quatre jours avant Guy Bedos à l’âge de 81 ans). Le cinéaste Jacques Baratier, séduit par le spectacle, réunit alors plusieurs de ses sketchs dans le film Dragées au poivre (1963) où joue aussi une certaine Sophie Daumier, qui devient à la ville la deuxième épouse de Guy Bedos.
Les deux tourtereaux, qui sont également au générique de Carambolages (1963) de Marcel Bluwal, se retrouvent tous les deux en tête d’affiche d’Aimez-vous les femmes ? (1964) de Jean Léon, une comédie sur… l’anthropophagie. Guy Bedos et Sophie Daumier formeront un duo d’humoristes dont le succès ne se démentira pas jusque en 1977, année de leur séparation, avec des sketchs aussi fameux que La Drague ou Les Vacances à Marrakech.
Guy Bedos n’en continue pas moins sa carrière au cinéma avec notamment Le Pistonné (1969) de Claude Berri où il endosse le propre rôle du réalisateur. On le voit aussi dans L’Œuf (1971) de Jean Hermann (alias Jean Vautrin) aux côtés de Marie Dubois et Bernadette Lafont, dans Le Jardin qui bascule (1974) de Guy Gilles, et donc dans l’inoubliable diptyque d’Yves Robert.
Les décennies suivantes voient Guy Bedos se consacrer à la scène où il politise de plus en plus son show. Sur grand écran, il limite ses participations. On citera Réveillon chez Bob (1984) de Denys Granier-Deferre, Il est génial Papy (1987) de Michel Drach, Le Bal des casse-pieds (1991) d’Yves Robert, Survivre avec les loups (2007 de Véra Belmont, Moi, Michel G., milliardaire, maître du monde (2010) de Stéphane Kazandjian…
Claude Rich, Pierre Richard et Guy Bedos dans Et si on vivait tous ensemble ? (2010)
Dans Et si on vivait tous ensemble ? (2010) de Stéphane Robelin, sa dernière apparition au cinéma dans un film de fiction, Guy Bedos jouait un homme de 75 ans qui, avec des amis de plus de quarante ans (joués par Geraldine Chaplin, Jane Fonda, Pierre Richard et Claude Rich), décide de partager une maison commune plutôt que de partir en maison de retraite. Une histoire d’amitié encore.