Bernadette Lafont (1938-2013)

Publié le par lefilmdujour

Bernadette Lafont (1938-2013)

Gérard Blain et Bernadette Lafont dans Les mistons (Truffaut, 1957) (image : www.toulecine.com)

L'actrice française Bernadette Lafont est décédée le 25 juillet 2013 des suites d’un malaise cardiaque à l’âge de 74 ans. Avec son franc-parler et sa célèbre gouaille, Bernadette Lafont avait débuté au cinéma par hasard. C’est par l’intermédiaire (et au corps défendant) de Gérard Blain, rencontré inopinément alors que celui-ci répétait une pièce dans les arènes de Nîmes, que l’alors toute jeune fille fit ses premiers pas devant une caméra. Mariée en 1957 avec l’acteur qui sortait d’un divorce difficile avec la comédienne Estella Blain, elle fut présentée à François Truffaut qui l’embaucha sur le champ pour le rôle principal de son court-métrage Les mistons (1957).
Bernadette Lafont (1938-2013)

L'actrice dans Les bonnes femmes (Chabrol, 1959) (image : www.toulecine.com)

Souvent dans des rôles de jeunes femmes naturelles, libres et passablement provocantes, Bernadette Lafont deviendra, sans l’avoir prévu, l’une des égéries de la Nouvelle Vague en jouant pour Claude Chabrol (Le beau Serge, 1958 ; A double tour, 1959 ; Les bonnes femmes, 1959 ; Les godelureaux, 1960), Jacques Doniol-Valcroze (L’eau à la bouche, 1960) ou Claude de Givray (Tire-au-flanc 62, 1961). Mais elle ne retrouvera Truffaut qu’en 1972 pour Une belle fille comme moi.
Bernadette Lafont (1938-2013)

Jean-Pierre Léaud et Bernadette Lafont dans La maman et la putain (Eustache, 1973) (image : www.toutlecine.com)

Tournant aussi dans des films dits du « samedi soir » aux côtés, en particulier, d’Eddie Constantine (Me faire ça à moi, Grimblat, 1960 ; Les femmes d’abord, André, 1962), l’actrice s’orienta à la fin des années 1960 vers des œuvres plus difficiles ou signées par de jeunes auteurs : Le révélateur (1967) de Philippe Garrel, L’amour, c’est gai, l’amour c’est triste (1969) de Jean-Daniel Pollet, l’inoubliable Fiancée du pirate (1969) de Nelly Kaplan, Valparaiso, Valparaiso (1970) de Pascal Aubier, Out One : Spectre (1970) de Jacques Rivette, Les gants blancs du diable (1972) de Laszlo Szabo ou, bien évidemment, La maman et la putain (1973) de Jean Eustache. En 1969, Bernadette Lafont avait joué dans Paul sous la direction de son deuxième mari, le sculpteur hongrois Diourka Medveczky épousé en 1959, qui en fit sa muse et dont elle aura trois enfants en trois ans : Pauline, disparue tragiquement en 1988, Élisabeth et David.
Bernadette Lafont (1938-2013)

Avec Mireille Darc dans L'ordinateur des pompes funèbres (Pirès, 1975) (image: www.toutlecine.com)

La comédienne, qui enchaîna aussi au cinéma un certain nombre de nanars et de comédies oubliables (et oubliées) dans les années 1970 et 1980, avait retrouvé le chemin de la popularité grâce à Claude Miller (L’effrontée, 1985), César de la meilleure actrice dans un second rôle à la clé, Claude Chabrol (Inspecteur Lavardin, 1985 ; Masques, 1987) et Jean-Pierre Mocky (Les saisons du plaisir, 1987 ; Une nuit à l’Assemblée nationale, 1987 ; Ville à vendre, 1991). A l’affiche d’une trentaine de longs métrages entre 1990 et 2012, Bernadette Lafont avait encore récemment marqué les spectateurs dans le rôle d’une des deux grands-mères du Skylab (2010) de Julie Delpy (l’autre étant Emmanuelle Riva) et dans celui de la mamie dealeuse dans Paulette (2012) de Jérôme Enrico, succès populaire de cette année 2013.
Bernadette Lafont (1938-2013)

Entre Charlotte Gainsbourg et Julie Glenn dans L'effrontée (Miller, 1985) (image: www.toutlecine.com)

Publié dans Claps de fin

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