Marie Dubois (1937-2014)
Amenée au cinéma par la Nouvelle Vague, révélée par François Truffaut, blonde aux yeux bleus qui fait chavirer le cœur de Bourvil dans La grande vadrouille (1966) de Gérard Oury, l’actrice Marie Dubois est décédée le 15 octobre 2014 à l’âge de 77 ans.
C’est à la télévision que François Truffaut remarque celle qui s’appelle encore Claudine Huzé et le réalisateur des Quatre cent coups l’embauche pour jouer la petite amie de Charles Aznavour qui finit tragiquement dans Tirez sur le pianiste (1960). Et c’est sur les conseils de Truffaut que la jeune actrice prend le nom de Marie Dubois, d’après le titre du roman éponyme de Jacques Audiberti, l’un des auteurs préférés du cinéaste.
Dans la foulée, elle joue l’amie d’Anna Karina dans Une femme est une femme (1961) de Jean-Luc Godard, réapparaît dans Jules et Jim (1961), toujours de Truffaut, et entre dans La ronde (1963) de Roger Vadim. Parallèlement Marie Dubois se fait un nom dans le cinéma populaire des années 1960, d’abord en incarnant la fille de Jean Gabin face à Franck Fernandel dans L’âge ingrat (1964) de Gilles Grangier, puis en côtoyant Lino Ventura et Bourvil dans Les grandes gueules (1965) et, enfin, en devenant la belle Juliette rencontrée pour la première fois au Guignol des Tuileries par Bourvil dans La grande vadrouille.
Bourvil et Marie Dubois dans La grande vadrouille
Marie Dubois travaille aussi pour René Clair (Les fêtes galantes, 1965) et Louis Malle (Le voleur, 1966), croise Michel Simon (Ce sacré grand-père, Poitrenaud, 1967) et Georges Chakiris (Le rouble à deux faces, E. Périer, 1968), et revient un temps dans le pur cinéma d’auteur : La maison des bories (Doniol-Valcroze, 1969), Bof, anatomie d’un livreur (Faraldo, 1970), Les arpenteurs (1971) et L’escapade (1973, deux films du réalisateur suisse Michel Soutter.
En 1974, Marie Dubois est à nouveau à l’affiche d’un grand film populaire : elle incarne l’épouse de Piccoli dans Vincent, François, Paul et les autres de Claude Sautet qu’elle retrouvera en 1983 dans Garçon ! Au générique du dernier film de Luchino Visconti (L’innocent, 1976), la comédienne reçoit en 1978 le César de la meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation de l’épouse maladivement jalouse et psychotique d’Yves Montand dans La menace (1977) d’Alain Corneau.
Marie Dubois, Yves Montand, Catherine Allégret et Gérard Depardieu dans Vincent, François, Paul et les autres
Après le tournage, atteinte par la sclérose en plaques, Marie Dubois se voit obligée de ralentir son activité cinématographique, n'apparaissant plus que dans des rôles de second plan aussi bien à la télévision qu'au cinéma. On verra encore Marie Dubois en épouse de Jean Carmet dans Il y a longtemps que je t’aime (1979) de Jean-Charles Tacchella, en épouse de Gérard Depardieu dans Mon oncle d’Amérique (1980) d’Alain Resnais, opposée à Richard Anconina dans L’intrus (Jouannet, 1984), face à Claude Brasseur et Sophie Marceau dans Descente aux enfers (Girod, 1986).
La dernière apparition de Marie Dubois, dont le décès frappe au cœur les nostalgiques d’un certain cinéma français des années 1960 et 1970, remontait à Rien ne va plus (1997) de Claude Chabrol.
Ci-dessous, un extrait du Serpent (Verneuil, 1972) avec Marie Dubois et Philippe Noiret :