Les décès de novembre 2010

Publié le par lefilmdujour

Le mois de novembre 2010 a décidément été meurtrier pour le monde du cinéma. Outre les actrices Jill Clayburgh et Ingrid Pitt, les acteurs Julien Guiomar et Leslie Nielsen, et le réalisateur Luis Garcia Berlanga, ont également définitivement quitté la scène :

- le 29 novembre, le réalisateur transalpin Mario Monicelli, à l'âge de 95 ans.

D'abord scénariste et assistant, ce maître de la comédie à l'italienne avait démarré sa carrière de réalisateur sous le parrainage de Steno, avec qui il coréalisa huit films, tous avec le grand comique Toto (dont Gendarmes et voleurs, 1951). C'est d'ailleurs Toto qu'on retrouve en perceur de coffres-forts dans le célèbre Pigeon (1958) où l'acteur fait partie d'une équipe de bras cassés formée notamment de Vittorio Gassman, Marcello Mastroianni et Renato Salvatori.

Philippe Noiret dans Mes chers amis (1975) de Mario Monicelli

Tout en utilisant des ressorts comiques et en flirtant souvent avec la farce, Mario Monicelli dénonce dans ses films les travers de la société et fustige les rapports de classe et les abus de pouvoir. Ses personnages restent toutefois d'une très grande humanité.

Parmi ses films les plus connus, citons La Grande guerre (1959) avec Sordi et Gassman (Lion d'or au Festival de Venise), Les Camarades (1963) avec Mastroianni, Salvatori, Bernard Blier et Annie Girardot, L'Armée Brancaleone (1966) avec Gassman, l'inoubliable Mes chers amis (1975) avec Ugo Tognazzi et Philippe Noiret, etc.

Avec plus de soixante films (documentaires et fictions) au compteur, le réalisateur avait encore tourné un long métrage en 2006 (Le rose del deserto avec Michele Placido). Souffrant d'un cancer en phase terminale, Mario Monicelli s'est donné la mort en se jetant par la fenêtre de l'hôpital où il était soigné.

Faye Dunaway dans Les yeux de Laura Mars (1978) d'Irvin Kershner

- le 27 novembre, le réalisateur américain Irvin Kershner, à l'âge de 87 ans.

C'est lui qui a signé L'Empire contre-attaque (1980), "cinquième" volet de la saga Star Wars, Jamais plus jamais (1983), ultime apparition de Sean Connery en James Bond, et Robocop II (1990).

A son actif également, un très bon thriller avec Faye Dunaway, Les Yeux de Laura Mars (1978).

Simone Valère et Jean Desailly dans Le Voyageur de la Toussaint (Daquin, 1942)

- le 11 novembre, l'actrice française Simone Valère, à l'âge de 89 ans.

Veuve de l'acteur Jean Desailly (1920-2008), le théâtre fut sa vocation principale mais elle agrémenta de sa finesse et de sa distinction plus de trente films au cinéma entre 1941 et 1972, de Premier rendez-vous (Decoin) à Un flic (Melville).

On se souviendra notamment de Simone Valère face à Pierre Fresnay dans Barry (Pottier, 1948), Gérard Philipe dans La Beauté du diable (Clair, 1949), Jean Gabin dans La Nuit est mon royaume (Lacombe, 1951) et Fernandel dans Les Vignes du seigneur (Boyer, 1958). Simone Valère et Jean Desailly s'étaient rencontrés sur le tournage du Voyageur de la Toussaint (Daquin, 1942).

- le 10 novembre, le producteur italien Dino de Laurentiis, à l'âge de 91 ans. Il fut, avec Carlo Ponti, l'un des deux grands producteurs qui imposèrent le cinéma italien sur la scène internationale au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

C'est notamment lui qui finance Riz amer (De Santis, 1949), œuvre néoréaliste avec la sublime Silvana Mangano (et ses bas noirs), actrice qui devint sa femme. On doit aussi à Dino de Laurentiis (et à Carlo Ponti, marié, lui, à Sophia Loren) le classique de Fellini La strada (1954). Après la faillite de ses studios (surnommés "Dinocitta"), le producteur s'était installé en 1972 aux Etats-Unis et avait financé (ou cofinancé) des œuvres aussi diverses que King Kong (Guillermin, 1975), Ragtime (Forman, 1981), Conan le barbare (Milius, 1981), ainsi que Dune (1984) et Blue Velvet (1986) de David Lynch.

Publié dans Claps de fin

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