Le Film du jour n°140 : Tuez-les tous... et revenez seul !
/image%2F0933726%2F20241101%2Fob_5ac0ae_film-du-jour-n-140.jpg)
Titre original : Ammazzali tutte e torna solo
Un film italien d'Enzo G. CASTELLARI (1968) avec Chuck Connors, Frank Wolff, Franco Citti, Leo Anchoriz, Giovanni Cianfriglia (alias Ken Wood)...
Voilà un bon moment que votre rubrique préférée n'avait pas traîné son Stetson du côté du western-spaghetti. Notre dernière incursion dans le genre remonte à Je vais... je tire... et je reviens (1967), long métrage signé par l'Italien Enzo G. Castellari. Coïncidence, ce même réalisateur est aussi à l'origine de ce Tuez-les tous... et revenez seul ! mis en boîte un an plus tard. Belle constance dans l'inspiration et dans le titre à connotation fleur bleue... Et la fleur bleue, ça nous plaît au Film du jour !
Tuez-les tous... et revenez seul !, l'histoire : Pendant la guerre de Sécession, le capitaine Lynch (Frank Wolff), bonhomme en charge du contre-espionnage sudiste, confie une mission impossible à un commando de têtes brûlées emmené par Clyde (Chuck Connors). (Ça vous rappelle Les 12 salopards ? C'est normal...). Ces messieurs doivent s'emparer de l'or nordiste caché dans une poudrière. Tous les membres de cette fine équipe, on s'en doute, ne sont mus que par des intérêts personnels et tout ce beau monde va finir par s'entretuer... Qui conservera l'or ? Le capitaine Lynch, lui, le sait...
Nous ne reviendrons pas sur la carrière du réalisateur Enzo G. Castellari que le Film du jour a évoquée en détail dans son numéro 106. Attachons-nous plutôt au casting de Tuez-les tous... et revenez seul !
/image%2F0933726%2F20241101%2Fob_adeba1_chuck-connors.jpg)
Chuck Connors
L'Américain Chuck Connors (1921-1992) est connu des amateurs de séries TV qui se rappellent de lui dans L'Homme à la carabine et Le Proscrit, diffusés à la télévision américaine respectivement à la fin des années 1950 et au milieu des années 1960. Il figure également au casting de l'incontournable saga Racines.
Athlète confirmé, Chuck Connors joue dès la fin des années 1940 dans des équipes mythiques de baseball américaines comme les Boston Celtics, les Brooklyn Dodgers et les Chicago Cubs. Repéré pour sa musculature avantageuse et sa bonne bouille d'Américain élevé au grain, il débute devant une caméra en 1952 dans Mademoiselle Gagne-tout (Cukor), un film du tandem Katharine Hepburn-Spencer Tracy.
Gregory Peck et Chuck Connors dans La Femme modèle (Minnelli, 1956)
Chuck Connors va alors enchaîner les longs métrages pour le cinéma, essentiellement américain. Titres les plus connus : Le Bagarreur du Pacifique (Lubin, 1953) avec Burt Lancaster, La Femme modèle (Minnelli, 1956) avec Gregory Peck et Lauren Bacall, Les Grands espaces (Wyler, 1958) avec Gregory Peck et Charlton Heston, Pousse-toi, chérie (Gordon, 1963) avec James Garner et Doris Day, Soleil vert (Fleischer, 1973) avec Charlton Heston.
/image%2F0933726%2F20241101%2Fob_6ee24a_soleil-vert.jpg)
Charlton Heston et Chuck Connors dans Soleil vert (Fleischer, 1973)
Mais Chuck Connors est parfois en tête d'affiche. C'est le cas dans Géronimo (Laven, 1961), Aventure en Floride (J. Clark, 1963) où il fait copain-copain avec Flipper le dauphin, Le Capitaine Nemo et la ville sous-marine (J. Hill, 1969) avec Robert Ryan, Baraka à Beyrouth (Hessler, 1971), où il se frotte au transfuge de la blaxploitation Richard Roundtree (le fameux détective Shaft), et dans le film d'horreur Tourist trap/Le Piège (Schmoeller, 1978), où il interprète un rôle à la Boris Karloff. Chuck Connors joue aussi le rôle-titre du Détraqué (B. Gordon, 1973), où l'on suit les traces d'un fou furieux paranoïaque, poseur de bombes dans les lieux publics.
/image%2F0933726%2F20241101%2Fob_2e6bf3_le-detraque.jpg)
Chuck Connors en poseur de bombes dans Le Détraqué (B. Gordon, 1973)
L'acteur est aussi au générique du tristement célèbre Virus (1979) du réalisateur japonais culte Kinji Fukasaku, aux côtés de Glenn Ford et d'Olivia Hussey.
Dans ce film, les Américains ont mis au point un virus mortel qu'ils se font chiper par de méchants Allemands de l'Est (eh oui, le mur n'est pas encore tombé...). Ces derniers ne trouvent rien de mieux que de s'écraser avec leur avion sur une montagne, libérant le virus qui s'en va contaminer la planète. Tout le monde meurt (ou presque), même le président des États-Unis (c'est pour vous dire que c'est grave...).
/image%2F0933726%2F20241101%2Fob_2fb2d2_franco-citti.jpg)
Franco Citti dans Tuez-les tous... et revenez seul !
Au casting de Tuez-les tous... et revenez seul ! on notera également la présence assez surprenante de l'Italien Franco Citti, acteur-fétiche de Pier Paolo Pasolini.
Né en 1935, Franco Citti passe pour la première fois devant la caméra dans Accatone (Pasolini, 1961). Pour le même réalisateur, il joue dans Mamma Roma (1962), Œdipe roi (1968) où il interprète le rôle-titre, Porcherie (1969), Le Decameron (1970), Les Contes de Canterbury (1972) et Les 1001 nuits (1974).
Son frère, le metteur en scène Sergio Citti, fera également appel à lui, notamment pour Ostia (1970) et Histoires scélérates (1973). Franco Citti est également aux génériques du Parrain (1972) et du Parrain III (1990) de Coppola : on le voit évidemment dans les scènes siciliennes. C'est lui qui y profère cette réplique mémorable : "En Sicile, les femmes sont plus dangereuses que les fusils". Belle conclusion à cette rubrique !