Geneviève Page (1927-2025)

Publié le par lefilmdujour

A la voix grave et envoûtante, elle est Madame Anaïs, gérante d’une maison de rendez-vous de luxe où se rend régulièrement l’épouse insatisfaite jouée par Catherine Deneuve dans Belle de jour (1966) de Luis Buñuel. L’actrice de théâtre, de cinéma et de télévision Geneviève Page est décédée le 14 février 2025 à l’âge de 97 ans. 

Geneviève Page fait ses débuts sur scène à la Comédie-Française en 1946 puis participe à l’aventure du TNP de Jean Vilar et devient une figure du paysage théâtral français qu’elle ne quittera plus jusqu'en 2011.

Au cinéma, son nom apparaît sur l’affiche dès le début des années 1950 (Pas de pitié pour les femmes, 1950, de Christian Stengel) et elle incarne la marquise de Pompadour dans Fanfan la tulipe (1951) de Christian-Jaque, face à Gérard Philipe qu'elle retrouvera à plusieurs reprises sur les planches. 

Geneviève Page donne la réplique à Michel Simon dans L’Étrange désir de monsieur Bard (Radvanyi, 1953), Georges Marchal dans Cherchez la femme (André, 1955), Jean Marais dans Amour de poche (Kast, 1957) (photo ci-contre) et dans L’Honorable Stanislas, agent secret (Dudrumet, 1963), Paul Meurisse dans Le Majordome (Delannoy, 1964). 

Dès le milieu des années 1950, l’actrice participe à des productions internationales et fait face à Robert Mitchum dans L’Énigmatique Monsieur D. (Reynolds, 1955), Curd Jürgens dans Michel Strogoff (Gallone, 1956), David Niven dans Le Gentleman et la Parisienne (Kellino, 1956), Edmund Purdom dans Guet-apens à Tanger (Freda, 1957), Dirk Bogarde dans Le Bal des adieux (Cukor & Vidor, 1960), Sophia Loren dans Le Cid (A. Mann, 1960)… 

Geneviève Page et Dirk Bogarde dans Le Bal des adieux (1960)

Geneviève Page est la belle-sœur du personnage joué par Simone Signoret dans Le Jour et l’heure (1962) de René Clément, l’épouse de la vedette parisienne incarnée par Maurice Ronet dans Trois chambres à Manhattan (1965) de Marcel Carné, la femme du P-DG campé par Philippe Noiret dans Tendre voyou (1966) de Jean Becker, l’épouse du pilote automobile interprété par Yves Montand dans Grand prix (1966) de John Frankenheimer. 

Catherine Deneuve et Geneviève Page dans Belle de jour (1966)

Après Belle de jour, Geneviève Page tient encore quelques rôles notables au cinéma malgré un ralentissement de ses activités pour le grand écran. Elle est la comtesse Larisch, nièce de l’impératrice Élisabeth d’Autriche, compromise dans le drame de Mayerling dans Mayerling (1967) de Terence Young, la femme amnésique qui prend Sherlock Holmes pour son mari (elle cache en fait bien son jeu) dans La Vie privée de Sherlock Holmes (1970) de Billy Wilder, une veuve nymphomane dans Buffet froid (1979) de Bertrand Blier

Geneviève Page tourne aussi pour Mohammed Lakhdar-Hamina (Décembre, 1972), Claude Miller (Mortelle randonnée, 1982), Robert Altman (Beyond Therapy, 1986), Jacques Deray (Les Bois noirs, 1989), Georges Lautner (L’Inconnu dans la maison, 1992), Jean-Marc Barr (Lovers, 1999). 

Elle fait sa dernière apparition sur grand écran dans Rien que du bonheur (2002) de Denis Parent (dans le rôle de la mère du critique de cinéma joué par Bruno Solo). 

Née Geneviève Bonjean, fille du marchand d’art, antiquaire et collectionneur Georges-Paul Bonjean, la comédienne avait été entre 1959 et 1969 la belle-sœur de l’actrice Estella Blain (1930-1982) qui avait épousé en secondes noces, après avoir divorcé de l’acteur Gérard Blain, Michel Bonjean, le frère de Geneviève Page.   

Publié dans Claps de fin

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