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Jean Aymar de Thou dit tout : A l'aveugle
Publié le
par lefilmdujour
Xavier Palud, 2011, film sorti en salles le 7 mars 2012
À l’aveugle commence comme un thriller à la sauce « serial killer » (un cadavre horriblement mutilé est découvert dans un appartement cossu de la capitale) et, à ce titre, fait illusion une demi-heure (pas plus). L’ambiance y est agréablement glauque, les images d’un bleuté glacial, les personnages bien rendus grâce à un casting adéquat. Jacques Gamblin, qui incarne un policier au bout du rouleau et soupe-au-lait, a la dépression sexy (ce n’est pas très nouveau dans le cinéma français, cf. Daniel Auteuil dans MR73 ou Josiane Balasko dans Cette femme-là, mais ça, ce n’est pas bien grave). Lambert Wilson, quant à lui, prête sa froideur et son élégance à un accordeur de pianos aveugle et ambigu qui est mêlé (de près ou de loin, on ne le sait pas au départ) à l’affaire qui nous occupe.
Malheureusement, le scénario montre très rapidement ses limites : les meurtres (qui n’ont plus rien à voir avec ceux d’un tueur en série) s’enchaînent, la quête de l’assassin tourne rapidement en eau de boudin, et on nous assène une vague histoire d’espionnage et de ventes d’armes toute moisie comme le cinéma mondial n’en fait plus depuis les années 70 (la bande-annonce est à cet égard d’une roublardise achevée). A cause de ce scénario bâclé et cousu de fil blanc (à ce niveau, A l’aveugle est à Syriana ce que la règle de trois est à l’équation de Schrödinger), le personnage de Lambert Wilson perd rapidement toute crédibilité et sombre dans le ridicule le plus total. A fuir comme la peste ! Ah, j’oubliais, c’est Luc Besson qui a donné l’idée de base du scénario…