Michel Blanc (1953-2024)

Publié le par lefilmdujour

(Photo : Georges Biard CC BY-SA 3.0)

Premier membre de la troupe du Splendid à tirer sa révérence, l’acteur, scénariste et réalisateur Michel Blanc, qui a immortalisé le personnage du dragueur maladroit et gaffeur au physique « difficile » Jean-Claude Dusse dans Les Bronzés (1978) et Les Bronzés font du ski (1979) de Patrice Leconte, est décédé le 3 octobre 2024 à l’âge de 72 ans.

Comme ses camarades Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel et Bernard Moynot, Michel Blanc enchaîne d’abord les petits rôles au cinéma. Au détour d’une scène, on le voit notamment dans Que la fête commence (1974) et Des enfants gâtés (1977) de Bertrand Tavernier, La Meilleure façon de marcher (1975) de Claude Miller, Je t’aime moi non plus (1975) de Serge Gainsbourg, Le Locataire (1976) de Roman Polanski, La Tortue sur le dos (1977) de Luc Béraud...

Après les deux Bronzés, Michel Blanc tourne une série de comédies où il est souvent un hypocondriaque râleur et/ou un dragueur maladroit comme dans Viens chez moi, j’habite chez une copine (Leconte, 1980) avec Bernard Giraudeau, Ma femme s’appelle reviens (Leconte, 1981) avec Anémone, Circulez y a rien à voir (Leconte, 1982) avec Jane Birkin et Jacques Villeret ou Retenez-moi ou je fais un malheur (1983) de Michel Gérard avec… Jerry Lewis.

Il retrouve aussi (rapidement) ses collègues de la troupe du Splendid dans Le Père Noël est une ordure (Poiré, 1982) (où on entend uniquement sa voix au téléphone injurier la pauvre Thérèse) et Papy fait de la résistance (Poiré, 1983) (où il apparaît en curé de campagne).

Cette période se conclut par la première réalisation de Michel Blanc, Marche à l’ombre (1984), très gros succès populaire où il forme un duo inoubliable avec Gérard Lanvin.

L’année suivante, dans Tenue de soirée (1985) aux côtés de Miou-Miou et Gérard Depardieu, Bertrand Blier confie à l’acteur (qui se rase la moustache pour l’occasion) un rôle délicat, celui d’un homme courtisé par un autre qui s’engage dans une relation dominant/dominé, qui lui vaut le Prix d’interprétation au festival de Cannes.

En 1988, dans Monsieur Hire de Patrice Leconte, Michel Blanc reprend avec maestria, face à Sandrine Bonnaire, le rôle que tenait Michel Simon dans Panique (1946) de Julien Duvivier, celui d’un misanthrope solitaire et mal aimé de ses voisins qui tombe amoureux d’une jeune femme qui va l’amener à sa perte. Il est distingué à cette occasion par une deuxième nomination au César du meilleur acteur, après celle reçue pour Tenue de soirée.

Michel Blanc repasse devant la caméra de Bertrand Blier pour jouer le père, jeune, de Charlotte Gainsbourg dans Merci la vie (1990) puis boucle avec Grosse fatigue (1993) sa deuxième réalisation où il est à la fois lui-même et son sosie. Lors du festival de Cannes, où le film est en compétition officielle, Michel Blanc repart avec le Prix du scénario cosigné avec Jacques Audiard et Josiane Balasko.

Se consacrant surtout au théâtre dans les années 1990, il réalise en 1999 son troisième long métrage, Mauvaise passe, avec Daniel Auteuil dans le rôle principal, puis en 2002, Embrassez qui vous voudrez, une comédie chorale avec lui-même, Charlotte Rampling, Carole Bouquet, Clotilde Courau, Lou Doillon, Karin Viard (César de la meilleure actrice dans un second rôle à la clé), Jacques Dutronc, Vincent Elbaz, Sami Bouajila, Denis Podalydès et un jeune Gaspard Ulliel.

Dans les années qui suivent, Michel Blanc alterne comédies dont certaines remportent un gros succès public (Je vous trouve très beau, 2005, d’Isabelle Mergault ; Les Bronzés 3, 2005, de Patrice Leconte…) et des projets plus dramatiques comme Les Témoins (2006) d’André Téchiné (sur les années SIDA), La Fille du RER (2008) de Téchiné encore (sur une agression antisémite simulée) ou le thriller politique L’Exercice de l’Etat (2010) de Pierre Schoeller où, dans le rôle d’un directeur de cabinet, il décroche le César du meilleur acteur dans un second rôle.

Au cours des années 2010, toujours très actif en tant qu’acteur au cinéma, Michel Blanc réalise encore un cinquième long métrage (Voyez comme on danse, 2017).

On avait encore vu le comédien en 2023 dans Marie-Line et son juge de Jean-Pierre Améris aux côtés de Louanne.

On n'oubliera pas que Michel Blanc a aussi tourné sous la direction de réalisateurs étrangers comme Peter Greenaway (Prospero’s Book, 1991), Robert Altman (Prêt-à-porter, 1994) et Roberto Benigni (Le Monstre, 1994).      

Publié dans Claps de fin

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