Le Film du jour n°103 : Ah ! Dieu, que la guerre est jolie

Publié le par lefilmdujour

Le Film du jour n°103 : Ah ! Dieu, que la guerre est jolie
Titre original : Oh ! What a Lovely War
Un film britannique de Richard ATTENBOROUGH (1969) avec Dirk Bogarde, Phyllis Calvert, John Gielgud, John Mills, Kenneth More, Laurence Olivier, Jack Hawkins, Michael Redgrave, Vanessa Redgrave, Ralph Richardson, Maggie Smith, Jean-Pierre Cassel, Susannah York...
Satire féroce de la Première Guerre mondiale - et, plus généralement, de toutes les guerres -, Ah ! Dieu que la guerre est jolie ! fut d'abord un spectacle musical radiophonique avant d'être adapté au théâtre en 1963 par Joan Littlewood. La pièce connut un tel succès qu'elle fut portée à l'écran en 1969 par Richard Attenborough avec un casting "all-star" rassemblant tout ce que la Grande-Bretagne comptait à l'époque de vedettes de la scène et du grand écran.
Le Film du jour n°103 : Ah ! Dieu, que la guerre est jolie
Ah ! Dieu que la guerre est jolie !, l'histoire : Sous forme de pamphlet grinçant et antimilitariste, le film enchaîne une série de sketches opposant les souffrances des soldats et les mondanités des états-majors pendant la Première Guerre mondiale. On y suit les (més)aventures des membres de la famille Smith envoyés au front en chantant, pendant que les généraux et hommes politiques dansent des quadrilles endiablés. Dans les tranchées, on continue de chanter et, quand les soldats reviennent de l'enfer, on les remet vite en état d'y retourner... toujours en chantant !
Plusieurs épisodes connus de la Première Guerre mondiale sont mis en scène dans le film, dont l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo et le fameux Noël partagé par les soldats britanniques et allemands dans le no man's land. Un épisode qui fut récemment remis au goût du jour hexagonal par le réalisateur français Christian Carion dans Joyeux Noël (2005).
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Richard Attenborough

Ne me dites pas que vous n'avez jamais entendu parler de Richard Attenborough, le réalisateur de Ah ! Dieu que le guerre est jolie ! Sir Richard Attenborough plus exactement ! Même si vous êtes d'une nullité crasse en histoire du cinéma, vous l'avez certainement vu au moins une fois sur grand écran. C'est en effet lui qui interprète le professeur John Hammond, le créateur des bébêtes préhistoriques dans Jurassic Park (Spielberg, 1993) et Le monde perdu (Spielberg, 1997).
Le Film du jour n°103 : Ah ! Dieu, que la guerre est jolie

Jeff Goldblum, Richard Attenborough, Laura Dern et Sam Neill dans Jurassic Park (Spielberg, 1993) (image : www.toutlecine.com)

Car, bien avant de passer à la réalisation, Richard Attenborough, né en 1923 et décédé le 24 août 2014, a d'abord été un acteur, membre de l'Académie royale d'art dramatique de Londres.
Il débute sa carrière en 1941 en jouant un jeune marin dans l'un des grands classiques du cinéma britannique, Ceux qui servent en mer (Noel Coward et David Lean). On le voit par la suite dans une cinquantaine de longs métrages, en général des films de guerre et des fresques historiques emblématiques de la production british des années 50. Parmi ceux-ci, citons Une question de vie ou de mort (Powell et Pressburger, 1945), Commando sur Saint-Nazaire (Bennett, 1952), Dunkerque (Norman, 1958), Les diables du désert (Green, 1959), etc.
En 1959, Richard Attenborough fonde, avec le réalisateur Bryan Forbes, la société de production Beaver Films Ltd. Il n'en continue pas moins à se distinguer dans de puissants rôles dramatiques : un travailleur refusant l'autorité des syndicats dans Le silence de la colère (Green, 1960) et un mari dominé par sa femme dans Le rideau de brume (Forbes, 1964).
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Richard Attenborough acteur dans le rôle-titre de L'étrangleur de Rillington Place (Fleischer, 1971) (image : www.toutlecine.com)

Richard Attenborough est alors sollicité par le cinéma américain, toujours en quête de bonnes bouilles d'Anglais. Il est l'un des prisonniers de La grande évasion (Sturges, 1963), où le héros est joué par Steve McQueen, un marin hésitant entre le service et l'amour dans La canonnière du Yang-Tsé (Wise, 1966), toujours avec McQueen, et le sadique de service dans l'excellent Étrangleur de Rillington Place (Fleischer, 1971). En 1969, Richard Attenborough s'essaie à la mise en scène. Ah ! Dieu que la guerre est jolie ! est son premier film en tant que réalisateur. Ce fut à l'époque un beau scandale...
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Simon Ward joue un Churchill jeune dans Les griffes du lion (1972), second film réalisé par Richard Attenborough

Pour son film suivant, notre homme rentre dans le rang, si l'on peut dire, en contant la jeunesse de Churchill sur un ton quasi hagiographique dans Les griffes du lion (1972). Retour à la guerre, mais la Seconde cette fois-ci, avec Un pont trop loin (1977), long métrage qui narre l'épisode peu glorieux de l'opération Market Garden. Opération qui, en septembre 1944, en raison de la rivalité entre l'américain Patton et le britannique Montgomery, coûta la vie, sans résultats, à 17 000 soldats... Dans ce film, la distribution est là encore quatre étoiles : Dirk Bogarde, James Caan, Michael Caine, Sean Connery, Edward Fox, Elliot Gould, Anthony Hopkins, Hardy Kruger, Laurence Olivier, Robert Redford, Liv Ullman, Maximilian Shell...
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Anthony Hopkins ventriloque vampé par sa marionnette dans Magic (1978) de Richard Attenborough (image : www.toutlecine.com)

Après une bande semi-fantastique assez réussie (Magic, 1978, avec un Anthony Hopkins en ventriloque perturbé agissant sous l'emprise de sa marionnette), Richard Attenborough signe le film qui reste aujourd'hui son plus grand succès : Gandhi (1982). Il y décroche l'Oscar du meilleur réalisateur et l'Oscar du meilleur film, tandis que Ben Kingsley, qui interprète le Mahatma, rafle l'Oscar du meilleur acteur.
Se succèderont ensuite Chorus Line (1986), mise en images de la comédie musicale du même nom avec Michael Douglas, Cry Freedom (1987), film contre l'apartheid sud-africain un peu mou du genou avec Kevin Kline et Denzel Washington, Chaplin (1992), biographie plan-plan de Charlot avec Robert Downey Jr. et Geraldine Chaplin (qui y joue sa propre grand-mère) et Les ombres du cœur (1994), avec, à nouveau Anthony Hopkins, cette fois-ci en brillant professeur d'Oxford, célibataire endurci, qui tombe amoureux d'une jeune romancière juive américaine (Debra Winger).
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Avec Gandhi (1982), Richard Attenborough décrocha l'Oscar du meilleur réalisateur

Le temps d'aimer (1996), film qui conte les aventures amoureuses d'Hemingway sur le front en 1918, et Grey Owl, celui qui rêvait d'être Indien (1999) avec Pierce Brosnan n'ont guère eu de retentissements. Le deuxième n'a d'ailleurs pas bénéficié d'une sortie sur grand écran dans l'Hexagone.
Son dernier long métrage (Closing the Ring) est sorti fin 2007 aux États-Unis. Au générique, deux vieux de la vieille : Shirley MacLaine et Christopher Plummer. Le sujet : la recherche, cinquante ans plus tard, de la propriétaire d'une bague remise à une Irlandaise par un pilote de bombardier américain s'étant écrasé sur Belfast le 1er juin 1944. La guerre, toujours la guerre... Ça vous excite ? Ben, faudra trouver le film en DVD !

Publié dans Titres étranges

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