John Kerr (1931-2013)

Publié le par lefilmdujour

Connu essentiellement pour le rôle du jeune homme romantique et équivoque qu’il tient face à son homonyme Deborah Kerr dans Thé et sympathie (1956) de Vincente Minnelli, un rôle qu’il a d’abord interprété sur les planches, l’acteur américain John Kerr est décédé le 2 février 2013 à l’âge de 81 ans.

Fils de deux acteurs de Broadway (Geoffrey Kerr et June Walker) et petit-fils de l’acteur britannique Frederick Kerr (le vieux baron Frankenstein dans le film de James Whale réalisé en 1931), John Kerr fait ses premiers pas de comédien sur scène en 1953 dès sa sortie d’Harvard.

Dès 1954, il se fait remarquer sous la direction d’Elia Kazan dans le rôle de Tim Lee, l’étudiant homosexuel de la pièce de Robert Anderson, Thé et sympathie, rôle qui lui vaut un Tony Award et qu’il reprend tout naturellement dans l’adaptation cinématographique réalisée en 1956 par Vincente Minnelli. Sa prestation sur grand écran lui permet de décrocher en 1957 le Golden Globe du meilleur espoir, tout comme, excusez du peu, Paul Newman et Anthony Perkins. John Kerr avait déjà joué pour Minnelli un an plus tôt dans La Toile d’araignée (1955). Il y incarne avec sincérité et sobriété un jeune peintre déséquilibré, pensionnaire d’une clinique psychiatrique avant-gardiste dirigée par Richard Widmark.

Deborah Kerr et John Kerr dans Thé et sympathie (1956)

L’acteur, qui mène une carrière solide à la télévision jusqu’au milieu des années 1970, ne se produit que rarement sur grand écran. Il donne la réplique à Leslie Caron dans Gaby (Bernhardt, 1955), se glisse au milieu de Mel Ferrer, Michèle Morgan et Pier Angeli dans Les Vendanges (Hayden, 1967), interprète un héros tragique dans la comédie musicale South Pacific (Logan, 1957), joue un pilote d’avion dans Alerte en plein ciel (Pevney, 1960), long métrage précurseur des films-catastrophes aéronautiques, affronte Vincent Price et Barbara Steele dans La Chambre des tortures (Corman, 1961), figure au générique de Traquées par les Japs (a.k.a. Échappées de l’enfer jaune) (Webb, 1961) et apparaît subrepticement dans la scène du sermon sur la montagne (il n’est même pas crédité) dans Le Roi des rois (N. Ray, 1961). Et puis c’est tout…

John Kerr et Leslie Caron lors d'un hommage à l'actrice en 2008 (© Stephen Shugerman/Getty Images North America)

Faut dire que John Kerr avait d’autres intérêts dans la vie. Un temps attiré par la mise en scène, il préféra reprendre des études de droit au milieu des années 1960 et il exerça ses talents d’avocat de 1970 à 2000. Marié deux fois, John Kerr avait trois enfants de son premier mariage.

Publié dans Claps de fin

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