Bernard Dhéran (1926-2013)

Publié le par lefilmdujour

© LP/Frédéric Dugit

Ancien doyen de la Comédie-Française, le comédien Bernard Dhéran, qui s’est également beaucoup produit à la télévision et au cinéma, est décédé le 27 janvier 2013 à l'âge de 86 ans.

Membre de la troupe Renaud-Barrault à la fin des années 1940, Bernard Dhéran entre à la Comédie-Française en 1953 pour la quitter deux ans plus tard et y revenir en 1959 pour y rester… 30 ans. Le comédien a fait sa première incursion sur le grand écran grâce à Sacha Guitry qui lui a confié un petit rôle dans Le Diable boiteux (1948). Il retrouvé le grand Sacha sur les tournages de Si Versailles m’était conté (1953) (Bernard Dhéran y incarne Beaumarchais), Napoléon (1954) (il y est Bourienne, le confident de l’Empereur) et Si Paris nous était conté (1955) (sous les traits de Voltaire, cette fois-ci). A la même époque, le comédien tourne aussi pour René Clair (Les Belles de nuit, 1952 ; Les Grandes manœuvres, 1955).

Bernard Dhéran en comte de Villefort dans Le Comte de Monte-Cristo (Autant-Lara, 1961)

Enchaînant au cours de la seconde moitié des années 1950 des rôles dans des œuvrettes légères (Ce soir les jupons volent, Kirsanoff, 1956 ; Vacances explosives, Stengel, 1956,…), Bernard Dhéran impose également sa prestance aux génériques de nombreux films à costumes comme Christine (Gaspard-Huit, 1958), Le Bossu (Hunebelle, 1959), Katia (Siodmak, 1959), Le Capitaine Fracasse (Gaspard-Huit, 1960) ou Le Comte de Monte-Cristo (Autant-Lara, 1961). 

Un peu plus tard, on le retrouve en victime des deux ados jouées par Jeanne Goupil et Catherine Wagener dans le sulfureux Mais ne nous délivrez pas du mal (Séria, 1970), en membre de la DST dans Le Silencieux (Pinoteau, 1972), en officier dans On a retrouvé la septième compagnie (Lamoureux, 1975). 

Plus récemment, on avait encore vu Bernard Dhéran sur grand écran dans Ridicule (Leconte, 1996) et dans Ensemble, c’est tout (Berri, 2006), où il joue le père du personnage joué par Laurent Stocker.

Bernard Dhéran entre Jeanne Goupil et Catherine Wagener dans Mais ne nous délivrez pas du mal (Séria, 1970)

Bernard Dhéran était aussi une star du doublage, prêtant sa voix reconnaissable entre toutes à de célèbres acteurs comme Sean Connery, Anthony Hopkins ou Christopher Lee. Le comédien avait publié ses mémoires sous le titre incroyable de « Je vais avoir l'honneur et l'ineffable jouissance, chers vieux abonnés de la Comédie-Française, chers lecteurs, d'aiguiser ma plume d'oie et de vous asséner avec tendresse quelques truculentes histoires vécues au cours des tribulations d'un comédien ordinaire du Roy et de la République ».

Publié dans Claps de fin

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