Samantha Eggar (1939-2025)
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Prix d’interprétation féminine au festival de Cannes 1965 pour son rôle dans L’Obsédé (1965) de William Wyler, l’actrice britannique Samantha Eggar est décédée le 15 octobre 2025 à l’âge de 86 ans.
Née en 1939 en Angleterre, la jeune femme mène d'abord des études artistiques avant de faire ses premiers pas sur la scène britannique. Elle se voit notamment proposer le rôle de Lady Hamilton (qui fut, comme chacun sait, la maîtresse de Lord Nelson, le vainqueur de Trafalgar) dans une pièce écrite par Cecil Beaton. Rapidement, Samantha Eggar interprète également du Shakespeare et du Tchekhov.
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C'est en 1962 qu'elle apparaît pour la première fois sur grand écran dans un film anglais, mais c'est en 1965 qu'elle éclate au niveau international en jouant dans L'Obsédé de William Wyler aux côtés de Terence Stamp (photo ci-dessus).
Dans ce film, Samantha Eggar interprète Miranda, une jeune femme enlevée et séquestrée par un collectionneur de papillons, refoulé sexuel et psychopathe à ses heures. Dans ce huis clos de quasiment deux heures, Samantha Eggar est remarquable. Sa prestation lui vaut d'ailleurs, outre le prix d’interprétation à Cannes, un Golden Globe de la meilleure actrice et une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice.
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Cary Grant, Samantha Eggar et Jim Hutton dans Rien ne sert de courir (Walters, 1966)
Pour ne pas s'enfermer dans des rôles tragiques, Samantha Eggar s'essaie par la suite à la comédie - Rien ne sert de courir (Walters, 1966, aux côtés de Cary Grant qui signe ici sa dernière apparition au cinéma) - puis à la comédie musicale - L'Extravagant Docteur Dolittle (Fleischer, 1967), avec Rex Harrison dans le rôle-titre.
On la voit face à Sean Connery et Richard Harris dans Traître sur commande (Ritt, 1969), à l’affiche de La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil (Litvak, 1969), adaptation d’un roman de Sébastien Japrisot, ainsi qu'aux côtés de Kirk Douglas et Yul Brynner dans Le Phare du bout du monde (Billington, 1971), une œuvre adaptée du roman du même nom de Jules Verne.
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Après le giallo Overtime (1971) d'Armando Crispino en 1971, Samantha Eggar va surtout travailler pour la télévision, mais elle pointe quand même aux génériques de Sherlock Holmes attaque l’Orient-Express (1976) de Herbert Ross (elle joue l’épouse du docteur Watson incarné par Robert Duvall, photo ci-contre), de la comédie dramatique Pitié pour le prof (1976) du Canadien Silvio Narizzano), du film de guerre La Grande bataille (1977) d'Umberto Lenzi.
Samantha Eggar se retrouve aussi à nouveau face à Oliver Reed (déjà rencontré sur le plateau de La Dame dans l'auto...) dans une œuvre singulière, mais déconseillée aux âmes sensibles, de David Cronenberg : Chromosome 3 (1979).
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Samantha Eggar y est Nola, l'une des patientes d'une étrange clinique où le docteur en chef utilise une thérapie originale basée sur les "psychoprotoplasmes" (photo ci-contre). Thérapie qui permet aux malades de matérialiser leurs troubles mentaux par des excroissances organiques : plaies, pustules, surabondances dermiques, etc. Oui, mais voilà, Nola, elle n'est pas comme tout le monde : elle, elle donne vie à des créatures pas sympas du tout.
Samantha Eggar jouera encore une dizaine de longs métrages pour le cinéma, sa dernière apparition sur grand écran datant de 1999 avec un petit rôle dans Intrusion, un film de science-fiction de Rand Ravich avec Charlize Theron et Johnny Depp.
La comédienne a continué néanmoins de beaucoup tourner jusqu'en 2012 pour la télévision (notamment dans la série Commander in Chief), tout en prêtant sa voix à des films d’animation et à des jeux vidéo.