Souleymane Cissé (1940-2025)
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Selon l’historien du cinéma Georges Sadoul, Souleymane Cissé avait « une volonté d’aborder directement les problèmes d’une société africaine d’aujourd’hui (la religion, la place de la femme, les rapports de travail) à travers des films de fiction ». Selon le Dictionnaire du cinéma – Les réalisateurs de Jean Tulard, Souleymane Cissé était « l’un des représentants les plus importants du cinéma africain, son œuvre étant une chronique, souvent critique, de sa patrie, le Mali ». Le réalisateur malien, qui avait été couronné du Prix du jury lors du festival de Cannes 1987 pour La Lumière (Yeelen), est décédé le 19 février 2025 à l’âge de 84 ans.
Souleymane Cissé tourne son premier moyen métrage en 1971, Cinq jours d’une vie, qui relate l’histoire d’un jeune qui abandonne l’école coranique pour vagabonder dans les rues. Son premier long métrage, La Jeune fille (1975), s’attache à une jeune fille muette violée par un chômeur et qui, enceinte, est rejetée par sa famille. Le film restera interdit trois ans au Mali.
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Suivront Baara (Le Travail) (1977), histoire d’un jeune ingénieur révolté par l’attitude du P-DG de son entreprise, Le Vent (1982), projeté dans la section Un certain regard lors du festival de Cannes 1982 et chronique sur la révolte des étudiants maliens face au pouvoir militaire, puis Yeelen (La Lumière), film initiatique sur le douloureux chemin que prend l’enfant pour devenir adulte.
Pour cette œuvre, Souleymane Cissé devient le premier cinéaste d’Afrique noire primé à Cannes pour un long métrage.
Le réalisateur signe ensuite Waati (Le Temps) (1994) qui retrace l’histoire d’une enfant noire d’Afrique du Sud au moment de l’apartheid qui fuit son pays, Min Yé (Dis-moi qui tu es) (2008) qui aborde le thème de la polygamie, et le documentaire O Ka (2014). Ces deux derniers films sont présentés en séance spéciale lors des festivals de Cannes 2009 et 2015 respectivement. Souleymane Cissé s’était vu attribuer le Carrosse d’or de la Quinzaine des cinéastes lors du festival de Cannes 2023 en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle au cinéma mondial.