Irène Papas (1929-2022)

Publié le par lefilmdujour

Internationalement connue pour avoir incarné la veuve dont s’éprend le personnage joué par Alan Bates et qui meurt lapidée dans Zorba le Grec (1964) de Michael Cacoyannis, l’actrice grecque Irène Papas est décédée le 14 septembre 2022 à l’âge de 93 ans.

Irène Papas fait ses premiers pas sur scène et devant une caméra à la fin des années 1940. Qualifiée de « cariatide vivante » et de « personnification de la beauté grecque à l’écran et sur scène », elle tourne en Italie dans la première moitié des années 1950 dans des mélodrames (Angoisse d’une mère, 1953, de Raffaello Matarazzo), des films de cape et d’épée (Les Aventures des trois mousquetaires, de Joseph Lerner, 1954 ; L’Épée gasconne, 1954, de Hugo Fregonese) et des péplums (Théodora, impératrice de Byzance, 1963, de Riccardo Freda ; Attila fléau de Dieu, 1953, de Pietro Francisci).

Alan Bates et Irène Papas dans Zorba le Grec (1964)

Vue dans le western La Loi de la prairie (1956) de Robert Wise aux côtés de James Cagney, Irène Papas acquiert une renommée internationale grâce à son rôle de résistante sans pitié dans Les Canons de Navarone (1961) de Jack-Lee Thompson, où le casting est dominé par Gregory Peck, David Niven et Anthony Quinn. Mais ce sont ses rôles dans les adaptations cinématographiques de tragédies antiques qui la consacrent.

Irène Papas dans Iphigénie (1977)

Irène Papas est Electre (Cacoyannis, 1961), Antigone (Tzavellas, 1961), Hélène dans Les Troyennes (Cacoyannis, 1970) – avec Katharine Hepburn en Hécube, Vanessa Redgrave en Andromaque et Geneviève Bujold en Cassandre, puis Clytemnestre dans Iphigénie (Cacoyannis, 1977). L’actrice incarne aussi la reine Catherine d’Aragon dans Anne des mille jours (Jarrott, 1969) face à Richard Burton en Henry VIII.

Irène Papas dans Erendira (1983)

Actrice internationale, Irène Papas travaille avec les Italiens Elio Petri (A chacun son dû, 1967) et Francesco Rosi (Le Christ s’est arrêté à Eboli, 1978 ; Chronique d’une mort annoncée, 1986),  l’Américain Martin Ritt (Les Frères siciliens, 1968), l’Américain d’origine syrienne Moustapha Akkad (Le Message, 1976 ; Le Lion du désert, 1981), le Marocain Souheil Ben Barka (Noces de sang, 1976), le Britannique Terence Young (Liés par le sang, 1979), le Mozambicain installé au Brésil Ruy Guerra (Erendira, 1983), le Portugais Manoel de Oliveira (Party, 1996 ; Inquiétude, 1997 ; Un film parlé, 2002)… Dans Z (1969) du réalisateur franco-grec, la comédienne, qui s'est engagée contre la dictature des colonels en Grèce, joue Hélène, l’épouse de l’homme politique assassiné incarné par Yves Montand (et inspiré du député Grigóris Lambrákis).

Irène Papas et Yves Montand dans Z (1969)

Irène Papas s’est aussi illustrée dans des films de genre et notamment dans des films de science-fiction (L’Effroyable machine de l’industriel NP, 1970, de Silvano Agosti), des thrillers à la sauce italienne (Meurtre par intérim, 1971, d’Umberto Lenzi ; La Longue nuit de l’exorcisme, 1972, de Lucio Fulci), des comédies un tantinet érotiques (La Bambina, 1974 d’Alberto Lattuada, où elle est la mère de Teresa Ann Savoy)…

A la télévision, l’actrice a aussi personnifié Pénélope dans L’Odyssée (1968), Séphora, la femme de Moïse (Burt Lancaster), dans la minisérie Moïse (1974), la mère de la chanteuse Linda de Suza (Souad Amidou à l’écran) dans le feuilleton La Valise en carton (1988).

Publié dans Claps de fin

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