L'œil de Crazy Bug : La planète des singes : Suprématie
Un film de Matt Reeves (2016), sorti en salles le 2 août 2017
Troisième (et sans doute dernier) volet de la trilogie consacrée au chimpanzé intelligent et parlant César après La planète des singes : les origines et La planète des singes : l’affrontement, sortis respectivement en 2011 et 2014, La planète des singes : Suprématie voit César s’ériger en nouveau Moïse.
La deuxième moitié du film reprend en effet quasiment textuellement les péripéties du prophète telles que Cecil B. DeMille les tournait dans Les dix commandements au milieu des années 1950, les singes remplaçant ici les Juifs et les humains les Egyptiens. Avec un peuple réduit en esclavage, puis sauvé par un être élu et emmené vers une terre promise après destruction massive des méchants… Et César, tout comme Moïse, ne verra qu'au loin cette terre promise sans pouvoir y mettre les pieds.
Dans sa tâche, il se voit toutefois opposé à un colonel McCullough (Woody Harrelson) qui lorgne plus du côté du colonel Kurtz d’Apocalypse Now (crâne rasé, visage souvent dans la pénombre, délire de pureté…) que du pharaon d’Egypte.
Un tantinet longuet avec ses digressions pseudo-philosophiques et répétitives liées aux états d’âme d’un César fondamentalement non violent mais traversé par des bouffées de haine pour ceux qui ont tué sa famille, La planète des singes : Suprématie vaut surtout pour ses effets spéciaux et l’hyper-réalisme désormais atteint dans la représentation d’êtres fictifs (ici les singes intelligents) à partir d’acteurs bardés de capteurs et de techniques de motion capture. Le film réussit aussi avec habileté à se raccorder au film original La planète des singes tourné en 1967 avec Charlton Heston.
En tout cas, voilà un blockbuster qui s’élève un peu plus haut que les films de super-héros sans intérêt dont nous abreuvent les studios hollywoodiens.
Crazy Bug