Luis Garcia Berlanga (1921-2010)
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Artisan du renouveau du cinéma espagnol après la Seconde Guerre mondiale au même titre que Juan Antonio Bardem (le tonton de Javier), le réalisateur Luis Garcia Berlanga est décédé le 13 novembre 2010 à l'âge de 89 ans. Il souffrait depuis plusieurs années de la maladie d'Alzheimer.
« C'est une perte énorme pour le cinéma espagnol et pour toute la culture espagnole », a déclaré la ministre ibérique de la Culture, Angeles Gonzalez Sinde, sur la radio publique RNE.
Après deux films coréalisés avec Juan Antonio Bardem, Luis Garcia Berlanga lance les bases de la comédie réaliste espagnole avec Bienvenue Mr. Marshall (1952), prix international de la bonne humeur au festival de Cannes 1953 (!). Charge contre les États-Unis, le film raille aussi l'Espagne des années 1950, engluée dans la vaine attente de la modernité et du développement apportés par l'Amérique. Sous la dictature de Franco, fallait quand même le faire !
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Sans doute le long métrage le plus célèbre de Luis Garcia Berlanga
Avec Nous avions quinze ans (1953), long métrage sur les mariages arrangés, Calabuig (1956), fable sur un savant américain caché en Espagne, puis Les Jeudis miraculeux (1957), film qui raconte l'histoire d'un petit village inventant un miracle pour attirer les touristes en goguette, Luis Garcia Barlanga est sans doute l'un des meilleurs chroniqueurs des années 1950 dans la péninsule ibérique.
Dans les années 60, le cinéma de Berlanga vire vers l'humour noir... sous la menace permanente de la censure franquiste. Le Prince des pauvres (1961) critique la pratique qui consiste à inviter un pauvre au repas de Noël dans les familles catholiques. Récemment diffusé sur Ciné Cinéma Classic, Le Bourreau (1963), chef-d’œuvre dans son genre, suit les pas d'un employé de bureau (Nino Manfredi) tombé amoureux de la fille d'un bourreau et "condamné" à reprendre le métier de son beau-père...
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Michel Piccoli dans Grandeur nature (Berlanga, 1973)
Le réalisateur revient sur le devant de la scène grâce à Grandeur nature (1973) et Michel Piccoli en chirurgien dentiste amoureux fou d'une poupée, imitation parfaite d'une femme réelle... Un Michel Piccoli qui joue également dans le dernier long métrage de Berlanga, Paris-Tombouctou (1999).
Après la fin de la dictature, Luis Garcia Berlanga signe une trilogie axée autour de la vie d'une famille en butte aux changements politiques au cours de cette période charnière de l'histoire de l'Espagne contemporaine : La Carabine nationale (1978), Patrimoine national (1981) et Nacional III (1982). « Il fut surtout le chroniqueur et la conscience, bonne et mauvaise, d'un pays souillé par les traumatismes de la guerre civile, et le notaire d'une survie collective », a souligné le quotidien El Pais dans son édition en ligne (Source AFP).
Biblio : Histoire du cinéma espagnol, Jean-Claude Séguin, Cinéma 128, Nathan Université
Ci-dessous, la bande-annonce de Bienvenue Mr. Marshall :