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L'oeil de Crazy Bug : Le territoire des loups
Publié le
par lefilmdujour
Joe Carnahan, 2011, film sorti en salles le 29 février 2012
A première vue, Le territoire des loups pourrait n’être qu’une petite série B pointant dans la catégorie « survie en milieu hostile ». Le scénario tient en deux ou trois phrases. Tireur d’élite pour une compagnie pétrolière en Alaska, John Ottway (Liam Neeson) est chargé de protéger des attaques de loups (et autres animaux féroces) les ouvriers travaillant sur les pipelines. Lors d’un vol qui le ramène vers Anchorage pour un repos bien mérité, l’avion s’écrase en plein milieu de nulle part. A la tête des quelques survivants, John va tenter de rallier la civilisation malgré le froid polaire, le blizzard et… les loups. Eh oui, l’appareil s’est fracassé sur le territoire de ces prédateurs féroces et les bêtes se font passablement tirer l'oreille pour accepter les intrus…
Sans négliger les scènes d’action et de terreur, fort réussies (malgré un léger abus des effets numériques dans la représentation des loups), Joe Carnahan profite de son film pour engager une réflexion sur la mort et sur la façon la plus digne de quitter ce bas-monde. A cet égard, les discussions entre les survivants, souvent d’un intérêt très limité dans ce genre de série B, sont passionnantes, la psychologie de chaque protagoniste étant particulièrement bien fouillée. Mention spéciale évidemment à Liam Neeson, dont la personnalité profondément dépressive dans le film (l’homme ne s’est pas remis de la disparition de sa femme) résonne comme un triste écho à la vie personnelle de l’acteur (l’actrice Natasha Richardson, son épouse, est décédée tragiquement d’un accident de ski il y a deux ans). Le reste de la distribution est au diapason.
Déjà auteur d’un thriller d’excellente facture il y a dix ans (Narc avec Ray Liotta), Joe Carnahan signe avec Le territoire des loups une œuvre prenante, glaçante (forcément…) et souvent poétique. Bien amenés par analogie entre la neige immaculée du Grand Nord et la blancheur des draps où batifolent le héros et son épouse, les flash-back sont à cet égard emblématiques d’un film beaucoup plus profond qu’il n’y paraît.