Tchéky Karyo (1953-2025)
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Les étoiles naissent, les étoiles meurent. Tchéky Karyo - qui faisait partie des 60 nouveaux acteurs du cinéma français consacrés par Des étoiles sont nées, ouvrage d’Isabelle Danel paru en 1986, est décédé le 31 octobre 2025 des suites d’un cancer à l’âge de 72 ans. Il a rejoint d’autres étoiles naissantes au début des années 1980 et disparues, depuis, précocement : Pauline Lafont (1963-1988), Marie Trintignant (1962-2003), Jacques Penot (1959-2017) et Charlotte Valandrey (1968-2022).
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Maurice Ronet et Tchéky Karyo dans La Balance (1982)
Tchéky Karyo, qui aura finalement tourné dans une centaine de films, arrive au cinéma après dix années de théâtre et se fait remarquer dès ses débuts sur grand écran en incarnant un tueur fou, trouble et ravagé dans La Balance (1982) de Bob Swaim, César du meilleur film 1983. Un rôle qui lui vaut une nomination au César du meilleur espoir.
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Pascale Ogier et Tchéky Karyo dans Les Nuits de la pleine lune (1984)
Si la stature et le visage de l’acteur le prédisposent à des rôles de méchants, de brutes ou de psychopathes, Tchéky Karyo n’en est pas moins impressionnant dans des prestations tout en retenue comme celle qu’il livre face à Pascale Ogier (1958-1984) dans Les Nuits de la pleine lune (1984) d’Éric Rohmer où il incarne un homme tendre et casanier alors que sa compagne aspire à continuer de profiter de la vie nocturne parisienne. Ou lorsqu’il incarne un ancien militant d’extrême-gauche brisé par sept ans de prison dans La Java des ombres (1983) de Romain Goupil.
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Francis Huster, Tchéky Karyo et Sophie Marceau dans L'Amour braque (1985)
Tchéky Karyo campe un braqueur un peu fou capable de tout pour la prostituée jouée par Sophie Marceau dans L’Amour braque (1985) d’Andrzej Zulawski, une prestation qui lui vaut le prix Jean-Gabin 1986.
L’Ours (1988) de Jean-Jacques Annaud, où il est un chasseur confronté à la dignité du monde animal, et Nikita (1989) de Luc Besson, où il est le recruteur et mentor de la jeune femme marginale jouée par Anne Parillaud, apportent à l’acteur une reconnaissance qui lui permet alors d’aborder une carrière internationale et de camper de nombreux seconds rôles dans des superproductions.
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Anne Parillaud et Tchéky Karyo dans Nikita (1989)
On le voit chez Mauro Bolognini (La villa del venerdi, 1991), Ridley Scott (1492 : Christophe Colomb, 1992), Michael Bay (Bad Boys, 1994), Christophe Gans (Crying Freeman, 1995), Roland Emmerich (The Patriot, 1999), Jon Amiel (Fusion – The Core, 2002), Chris Nahon (Le Baiser mortel du dragon, 2001, avec Jet Li), Neil Jordan (L’Homme de la Riviera, 2001)… Il joue même un ministre de la Défense russe dans un James Bond (GoldenEye, 1995, de Martin Campbell avec Pierce Brosnan).
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Tchéky Karyo et Mel Gibson dans The Patriot (1999)
Tchéky Karyo continue parallèlement à participer à des œuvres plus confidentielles comme L’Affût (1991) de Yannick Bellon, L’Ange noir (1994) de Jean-Claude Brisseau, Va où ton cœur te porte (1996) de Cristina Comencini, Que la lumière soit ! (1997) d’Arthur Joffé…
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Tchéky Karyo et Gaspard Ulliel dans Jacquou le croquant (2006)
Il retravaille avec Luc Besson (Jeanne d’Arc, 1998), collabore avec Gérard Corbiau (Le Roi danse, 2000, où il personnifie Molière), Jan Kounen (Dobermann, 1997 ; Blueberry, l’expérience interdite, 2002), Jean-Pierre Jeunet (Un long dimanche de fiançailles, 2003), Laurent Boutonnat (Jacquou le croquant, 2006), Paolo et Vittorio Taviani (Le Mas des alouettes, 2006), Jane Birkin (Boxes, 2006), Olivier Marchal (Les Lyonnais, 2010)….
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Ces dernières années, Tchéky Karyo avait notamment participé aux trois volets de la trilogie Belle et Sébastien, signés respectivement par Nicolas Vanier (2012), Christian Duguay (2015) et Clovis Cornillac (2017) et joué sous la direction de John Woo (The Killer, 2023), tout en travaillant régulièrement pour la télévision, en particulier dans des séries TV (No Limit, 2013 ; Section Zéro, 2016 ; The Missing, 2014-2016 ; Le Nom de la Rose, 2019 ; Baptiste, 2019-2021 ; Les Combattantes, 2022…).