Marc’O (1927-2025)
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De son vrai nom Marc-Gilbert Guillaumin, l’écrivain, metteur en scène, dramaturge et cinéaste français Marc’O est décédé le 11 juin 2025 à l’âge de 98 ans.
Figure du Saint-Germain-des-Prés de l’après-guerre, il côtoie Boris Vian, fréquente le mouvement lettriste (Isidore Idou, Guy Debord…) et produit le film Traité de bave et d’éternité, écrit et réalisé par Isodore Idou en 1951, œuvre reposant sur le principe du montage "discrépant" qui consiste en une disjonction totale entre le son et l’image, traités de manière autonome sans aucune relation signifiante.
Cette phase destructive du cinéma est nommée cinéma "ciselant", dont le cinéma discrépant n’est que la première étape et qui sera approfondi la même année par Maurice Lemaître (Le Film est déjà commencé ?), puis l’année suivante par Gil J Wolman (L’Anticoncept) et Guy Debord (Hurlements en faveur de Sade) dont les scénarios sont publiés par Marc’O au sein de l’unique numéro de Ion, sorti en avril 1952.
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Marc’O réalise lui-même son premier long métrage, le film expérimental fantastique Closed Vision (1953) soutenu par Jean Cocteau et Luis Buñuel. Closed Vision est décrit comme la représentation cinématographique et poétique de soixante minutes de la vie intérieure d’un homme qui se promène à Cannes, sur la Croisette.
Se tournant alors vers le théâtre expérimental, Marc’O révèle des acteurs comme Bulle Ogier, Jean-Pierre Kalfon, Pierre Clémenti, Philippe Bruneau, Valérie Lagrange, Jacques Higelin, Élisabeth Wiener… En 1966, sa pièce Les Idoles rencontre un grand succès et est portée à l’écran en 1967 avec le concours de Jean Eustache et d’André Téchiné. Après mai 68, Marc’O vit en Italie puis, de retour en France, il décline ses pratiques entre la scène, l’écrit et la vidéo. On citera notamment Flashes rouges (1978) réalisé avec Geneviève Hervé pour l'image, opéra-rock avec Catherine Ringer.