Jean Chérasse (1932-2025)

Réalisateur de deux longs métrages de fiction dans les années 1960 et de documentaires remarqués diffusés dans les salles obscures (Dreyfus ou l’intolérable vérité, 1973 ; La Prise du pouvoir par Philippe Pétain, 1979), Jean-André Chérasse, ou Jean Chérasse, est décédé le 18 avril 2025 à l’âge de 92 ans. 

Ancien élève de l’Idhec (Institut des hautes études cinématographiques), Jean Chérasse est assistant réalisateur de cinéastes comme Robert Ménégoz, Joris Ivens et Claude Autant-Lara et passe à la mise en scène de longs métrages en 1961 avec La Vendetta, coproduction franco-italienne avec Francis Blanche, Louis de Funès, Jean Lefebvre et Olivier Hussenot. 

En 1962, il signe Un clair de lune à Maubeuge, film inspiré de la chanson à succès du même nom créée par Pierre Perrin, alors chauffeur de taxi (et qui y joue son propre rôle). Le film réunit à l’affiche Bernadette Lafont, Sophie Hardy, Maria Pacôme, Yvonne Clech, Claude Brasseur, Robert Manuel, Michel Serrault, Jean Carmet, Bourvil, Jacques Dufilho, Henri Salvador, Jean Richard. Un clair de lune à Maubeuge marque aussi la première apparition de Sylvie Vartan sur grand écran. 

En 1967, Jean Chérasse participe avec Abel Gance à la réalisation pour la télévision du docu-fiction Valmy ou La Naissance de la République, décliné en trois épisodes qui mêlent fiction, entretiens avec des historiens et chansons (on y voit notamment Johnny Hallyday chantant la Carmagnole). Avec Dreyfus ou l’intolérable vérité, documentaire historique et politique et prix Méliès 1975, le réalisateur raconte non seulement l’affaire proprement dite, mais explore les causes et en dessine les conséquences, toujours actuelles. Le documentaire La Prise du pouvoir par Philippe Pétain conte quant à lui, à travers l’histoire de la III^e République et la montée des périls, le lent cheminement du maréchal Pétain vers le pouvoir que lui donne en 1940 la chambre issue du Front populaire en 1936. 

Jean Chérasse signera par la suite, seul ou en collaboration, de nombreux documentaires pour la télévision jusqu’au début des années 2000 (Paris, j’écris ton nom liberté, 1984 ; Les Captifs de l’an quarante, 1985 ; Le Miroir colonial, 1988, etc.). Jean Chérasse a aussi collaboré au magazine télévisé de l’histoire Présence du passé, créé en 1965, qui se voulait « une tentative de journalisme appliqué à l’histoire ».