Masahiro Shinoda (1931-2025)

Publié le par lefilmdujour

Généralement considéré comme le plus créatif des réalisateurs de la nouvelle vague japonaise, Masahiro Shinoda est décédé le 25 mars 2025 à l’âge de 94 ans. A l’instar de Nagisa Oshima et Yoshishige Yoshida, Masahiro Shinoda est l’un des principaux représentants du courant cinématographique japonais contemporain de la nouvelle vague française dénommé Shochiku nuberu bagu qui s’étend de la fin des années 1950 au milieu des années 1960. A ce titre, Assassinat (1964) de Shinoda, dont l’action se déroule dans le Japon de 1863, est généralement considéré en Europe comme un film clef de ce courant. 

Sur l’édition DVD des Introuvables diffusée en 2012 par Wild Side Video et consacrée au réalisateur, on lit : « Esthète hors du commun, le lyrisme et le dynamisme de Masahiro Shinoda n’ont épargné aucun genre, comme le film de yakusa (Fleur pâle, 1964) ou le film historique (Assassinat et La Guerre des espions, 1965). Et son adaptation de Double suicide à Amijima (1969), écrite à l’origine pour le théâtre de marionnettes bunraku par Monzaemon Chikamatsu, le Shakespeare japonais, reste le chef-d’œuvre le plus passionnant et le plus controversé du cinéma japonais par son audace formelle ». 

Masahiro Shinoda a été assistant de Yasujiro Ozu dans les années 1950 avant de devenir lui-même réalisateur en 1960. En tout et pour tout, il a réalisé 33 films dont trois ont été en compétition au festival de Cannes : Silence (1971), première adaptation au cinéma d’un classique de la littérature japonaise porté aussi à l’écran par Martin Scorsese en 2016, Himiko (1973) – du nom de la chamane-reine japonaise du même nom – et Shiraku (1995), consacré au peintre éponyme. 

Lors de l’édition 2021 du festival a été projeté dans le cadre de Cannes Classics et en version restaurée L’Étang du démon (1979), inspiré par une pièce de kabuki du romancier Kyoka Izumi. 

A noter que l’épouse de Masahiro Shinoda, l’actrice Shima Iwashita, a joué dans quasiment tous les films du réalisateur, entre Jeunesse en furie (1960) et Spy Sorge (2003) qui s’attache à l’espion soviétique Richard Sorge.

Publié dans Claps de fin

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