Émilie Dequenne (1981-2025)
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Décédée le 16 mars 2025 à l'âge de 43 ans, Émilie Dequenne déboula dans la vie des cinéphiles avec Rosetta (1999) des frères Dardenne, Palme d’or au festival de Cannes, histoire d’une jeune fille déclassée viscéralement acharnée à trouver un travail et à mener une vie « normale ». Le rôle lui vaut le prix d’interprétation à Cannes (ex-æquo avec Sandrine Caneele, l'actrice principale de L'Humanité de Bruno Dumont), ainsi qu'une nomination au César du meilleur espoir féminin et une place tout à fait particulière dans l’imaginaire des spectateurs.
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Jean-Pierre Bacri et Émilie Dequenne dans Une femme de ménage (2002)
Dans la foulée, signe de l’éclectisme de la jeune comédienne, Émilie Dequenne s’insère sans problème dans l'action du Pacte des loups (2000), superproduction signée Christophe Gans où elle est Marianne de Morangias, respectivement fille et sœur des personnages joués par Jean Yanne et Vincent Cassel. Elle se glisse aussi avec succès dans l’univers de Claude Berri avec Une femme de ménage (2002), où elle campe une jeune Parisienne qui partage quelques heures de ménage, puis l’appartement d’un quinquagénaire interprété par Jean-Pierre Bacri.
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Vont suivre une trentaine de longs métrages tournés pour le cinéma et des prestations remarquables et remarquées où Émilie Dequenne a pu donner la réplique à Sandrine Bonnaire, Catherine Deneuve, Omar Sharif, Tahar Rahim, Niels Arestrup, André Dussolier, Roschdy Zem...
L'actrice est remarquable dans L’Équipier (2003) de Philippe Lioret (nomination au César du meilleur espoir féminin), La Fille du RER (2008) d'André Téchiné (prix d’interprétation au festival de Taormine pour le rôle d’une jeune fille qui déclare faussement avoir été victime d’une agression à caractère antisémite dans le RER) et A perdre la raison (2011) de Joachim Lafosse (prix d’interprétation de la section Un certain regard du festival de Cannes pour le rôle d’une mère infanticide).
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Émilie Dequenne est également formidable dans Pas son genre (2013) de Lucas Belvaux (une nomination au César de la meilleure actrice pour le rôle d’une coiffeuse d’Arras dont s’éprend un professeur de philosophie germanopratin), Au revoir là-haut (2016) d'Albert Dupontel, Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait (2019) d'Emmanuel Mouret (César de la meilleure actrice dans un second rôle) et Close (2021) de Lukas Dhont.
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En Belgique, pays de naissance de l'actrice, la carrière cinématographique d’Émilie Dequenne est saluée avec un Magritte de meilleure actrice pour A perdre la raison, Pas son genre et Chez nous (2016), également signé par Lucas Belvaux (l’actrice y joue une infirmière qui s’engage dans un parti d’extrême-droite), ainsi que par un Magritte de meilleure actrice dans un second rôle pour Close où elle incarne la mère d’un adolescent qui entretient une relation passionnelle perturbée avec un jeune garçon de son âge.
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Ces dernières années, on avait encore pu voir Émilie Dequenne dans Marinette (2022) de Virginie Verrier avec Garance Marillier, Complètement cramé ! (2022) de Gilles Legardinier (avec John Malkovich et Fanny Ardant), Double foyer (2022) de Claire Vassé avec Max Boublil et le film catastrophe Survivre (2023) de Frédéric Jardin.
Émilie Dequenne a aussi travaillé pour la télévision en participant à des séries TV (Kaamelott en 2004 ; Astrid et Raphaëlle en 2021 ; Année zéro en 2022, Capitaine Marleau en 2025 notamment) et en jouant dans une douzaine de téléfilms (l’actrice a notamment incarné Charlotte Corday en 2008).
Émilie Dequenne était atteinte d’un cancer rare diagnostiqué en 2023 et avait communiqué régulièrement sur l’évolution de son état de santé jusqu’en décembre 2024.