Zombie futé n°30 : Le mort vivant
Titre original : Dead of Night
Un film de Bob Clark (1972), sorti en salles le 20 août 1975, disponible en DVD
« Le précurseur de la vague des films post-Vietnam » dit la jaquette. C’est un thème a priori intéressant pour un film de zombie. Mais on se méfie quand même. Et ça commence aussi mal qu’on pouvait le craindre. On suit deux GI perdus la nuit avec des feuilles ridicules accrochées au casque, au milieu d’une jungle vietnamienne composée… de hêtres et de chênes bien de chez nous. Viennent quelques explosions bidon et un des gars meurt en poussant des cris de goret à pouffer de rire.
On est à 1’20 et on se demande comment on va aller au bout de cette chose et en tirer une chronique éligible au Film du jour.
Et puis voilà ce qui arrive : à 1’23, on se retrouve dans la salle à manger des parents du GI mort. La famille mange un gigot en évoquant le malheureux et devinez quoi… le père et la mère ne sont autres que John Marley et Lynn Carlin. Nom d’une pipe en bois, les époux Forst de Faces !
Faces !! Le meilleur film de Cassavetes, soit (possiblement) le meilleur film du monde.
Sacré nom ! Les époux Forst ! Tout nous revient. Lui n’a pas changé d’un iota. Elle fait un peu plus âgée que dans Faces. Au début, on est un peu gêné tellement on est resté amoureux de son visage et de sa choucroute super sexy. Allez, je vous l’avoue tout de go, Lynn Carlin dans Faces, pour moi, c’est la beauté faite femme. L’apparente faiblesse, le rire forcé, le regard qui tue. Qu’est-ce qu’on demande de plus à une actrice ?
Pardon Gena Rowlands, mais le centre de gravité du (possiblement) meilleur film du monde c’est Lynn Carlin, pas toi. Point barre !
Bon, ça, c’est dit. Revenons à Dead of Night. Il s’agit effectivement du premier film traitant du traumatisme d’après-guerre chez les anciens du Vietnam. C’est devenu depuis un genre à part entière (Rambo, Né un 4 juillet, Forrest Gump, Jardins de pierre… la liste est longue). Andy, notre revenant que d’aucuns croyaient mort, n’est pas causant. Et de plus en plus inquiétant. Il tue le chien avec une seule main et trucide nuitamment de pauvres bougres dont il s’injecte le sang pour se régénérer. Un zombie « draculéen » en somme.
On voudrait bien mettre au crédit du film d’avoir suscité un genre, mais disons-le tout net : hors la présence des époux Forst, il n’a aucun intérêt.
Ce soir, je me remets Faces.
Fab Free