L'oeil de Crazy Bug : Retreat

Publié le par lefilmdujour

L'oeil de Crazy Bug : Retreat
Carl Tibbetts, 2011, film sorti directement en DVD
Premier film de son auteur, Retreat se classe résolument dans la lignée des huis clos paranoïaques où un personnage extérieur au passé mystérieux (voire douteux) vient s’immiscer dans l’intimité d’un couple en crise. On pensera bien évidemment au Couteau dans l’eau, premier long métrage de Roman Polanski, et on n’aura pas tort, le film étant explicitement cité par Carl Tibbetts dans les bonus du DVD (si ma mémoire, qui commence à me faire défaut, est bonne). Le réalisateur y glisse toutefois un arrière-plan apocalyptique, histoire de renforcer la tension nerveuse d’un spectateur désormais habitué à ce genre de plaisanterie (sur et hors écran).
Retreat nous propose donc de suivre un couple au bord de la rupture, bien décidé à renouer des liens passablement distendus en reposant les pieds sur une île déserte au large de l’Écosse où ils avaient connu le bonheur quelques années plus tôt. Complètement isolés du continent, nos deux amis voient bientôt débarquer un militaire blessé leur annonçant qu’un virus de type grippal a décimé la majorité de la population. Quasi hystérique, l’homme les convainc tant bien que mal de se barricader dans la maison pour se protéger des éventuels infectés qui auraient la très mauvaise idée de venir tousser leurs poumons dans le coin… Mais bientôt le doute s’installe sur les véritables intentions et motivations de l’intrus.
Carl Tibbetts mène bien son affaire, soutenu qu’il est par l’excellent acteur qu’est Jamie Bell, « bon gars » (le gamin danseur de Billy Elliott et le silhouette du Tintin de Spielberg, c’était lui) désormais mûr pour des rôles plus complexes et plus tordus, à l’instar de celui qu’il tient dans Retreat (Jamie Bell était également parfait en esclave pas très franc du collier dans le récent Aigle de la neuvième légion). Du coup, les deux autres protagonistes, joués par Cillian Murphy et Thandie Newton, sont un peu en retrait et s’apparentent à des faire-valoir de luxe. On regrettera également que Carl Tibbetts n’ait pas poussé jusqu’au bout les ambiguïtés des relations entre les trois personnages. Dans l’état, le film reste néanmoins fort prenant et procure son lot de renversements de situations inattendus, le twist final s'avérant d'ailleurs peu prévisible.
Crazy Bug
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