L'oeil de Crazy Bug : Madhouse

Publié le par lefilmdujour

L'oeil de Crazy Bug : Madhouse
Jim Clark, 1974
Le concept de l’œuvre cinématographique dont l'action s'articule autour du tournage d'un film a été plusieurs fois exploité, tant dans des longs métrages dits "d'auteur" (La nuit américaine, Le mépris) que dans des bandes d'épouvante (Scream 3). Cette mise en abyme filmique - qui consiste à reproduire au sein de l’œuvre le sujet même de cette œuvre - est au cœur même de Madhouse.
Nous y suivons les déboires d'un dénommé Paul Toombes, interprète sur grand écran du personnage de l'affreux Doctor Death, "héros" machiavélique de films d'épouvante gothique. Or voilà-t-y pas que, le soir de ses fiançailles, l'acteur découvre sa promise salement décapitée. Le choc est rude et l'homme sombre dans une dépression qui le conduit dans un hôpital psychiatrique. Quelque temps plus tard, de nouveau sur pieds, Paul Toombes est embauché pour reprendre le rôle qui l'a rendu célèbre dans une série TV britannique. Or voilà-t-y pas que s'enchaînent les crimes, ressemblant étrangement à ceux commis dans les propres films de l'acteur.
La mise en abyme est d'autant plus troublante que c'est Vincent Price himself qui joue Paul Toombes, un Vincent Price effectivement interprète de bon nombre de films d'épouvante et, surtout, acteur principal des films de Roger Corman inspirés des romans d'Edgar Allan Poe. Madhouse fait à cet égard largement appel à des extraits d’œuvres gravées dans les esprits des amateurs comme La chambre des tortures, La malédiction d'Arkham, L'empire de la terreur ou Le corbeau.
Essentiellement connu pour ses activités de monteur, Jim Clark, le réalisateur de Madhouse, n'a malheureusement pas les moyens de ses ambitions. Et, malgré tout le talent de Vincent Price, flanqué ici d'une autre légende des films d'épouvante (Peter Cushing en l'occurrence), le film est poussif et, qui plus est, affecté d'une progression dramatique erratique. Le spectateur, qui n'a nul besoin d'avoir usé ses caleçons sur les bancs de Polytechnique pour deviner qui est le véritable auteur des méfaits, a notamment du mal à comprendre l'utilité de certains personnages.
Malgré un final grand-guignolesque assez réussi, Madhouse est donc une petite déception, mesurée à l'aune ce ce qu'aurait pu (et dû) être ce film à la gloire de Vincent Price. Et ce d'autant que les crimes perpétrés par un étrange tueur aux gants noirs et au masque de tête de mort, ne sont guère mis en valeur (pourtant les filles, elles hurlent, elles hurlent...). Bref, Madhouse est un film à réserver aux aficionados de Vincent Price, dont votre serviteur fait évidemment partie.
Crazy Bug
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