Diane Keaton (1946-2025)

Compagne et égérie de Woody Allen dans les années 1970, actrice qui a su à cette époque imposer un jeu et un look inimitables, l’actrice américaine Diane Keaton, de son vrai nom Diane Hall (un patronyme que l'on retrouvera dans Annie... Hall, et non, ce n'est pas une coïncidence), est décédée le 11 octobre 2025 à l’âge de 79 ans. On se souviendra qu’elle remplaça dans le cœur du réalisateur binoclard new-yorkais, Louise Lasser, une autre actrice (voir La Bible ne fait pas le moine).

Woody Allen et Diane Keaton dans Annie Hall (1977)

C'est en 1971 que Keaton et Allen tournent pour la première fois ensemble dans Tombe les filles et tais-toi de Herbert Ross, adaptation cinématographique de la pièce écrite pour Broadway par Woody Allen. Normal, ce dernier avait engagé Diane Keaton en 1968 pour les représentations théâtrales !

Dès 1973, la jeune femme, dont la relation avec Woody Allen s’achève en 1974, enchaîne les rôles dans les longs métrages de son mentor : Woody et les robots (1973), Guerre et amour (1974), Annie Hall (1977) (film pour lequel elle décroche l'Oscar de la meilleure actrice), Intérieurs (1978) et Manhattan (1979). Pendant la période Mia Farrow de Woody Allen, Diane Keaton fera néanmoins une apparition dans Radio Days (1987) avant de faire son grand retour comme partenaire à plein temps dans l'hilarant Meurtre mystérieux à Manhattan (1992).

Dans les années 1970, l’actrice est aussi célébrée pour son interprétation de la deuxième épouse de Michael Corleone (Al Pacino) dans Le Parrain (1971) (photo ci-contre) et Le Parrain II (1974), rôle qu’elle reprendra dans Le Parrain III (1990) de Francis Coppola. Évidemment, le reste de la filmographie de Diane Keaton fait un peu pâle figure par rapport à tous ces monuments du septième art...

Richard Gere et Diane Keaton dans A la recherche de M.Goodbar (1977) 

La jeune femme démontre néanmoins de réels talents dramatiques dans A la recherche de M. Goodbar (1977), très bon film de Richard Brooks où elle interprète une jeune femme, éducatrice le jour et pilier de bars mal famés la nuit. (Tout ça finit très mal et le rôle perturba profondément l'actrice.)

La comédienne est également excellente dans Reds (1981) (nomination à l'Oscar à la clé), le film de Warren Beatty où elle endosse la personnalité de Louise Bryant, la compagne du journaliste américain de gauche John Reed, celui-là même qui écrivit le fameux reportage sur la révolution bolchévique ("Dix jours qui ébranlèrent le monde").

On aime aussi beaucoup Diane Keaton dans Crimes du cœur (1986) de Bruce Beresford, histoire de trois sœurs et de leurs démêlés avec les hommes. (Jessica Lange et Sissy Spacek interprètent les deux autres frangines, photo ci-dessus.) Elle est également la copine de l'espiègle Goldie Hawn et de la tonitruante Bette Midler dans Le Club des ex (H. Wilson, 1996) et s'avère très drôle dans Baby Boom (Shyer, 1987) où elle incarne une femme d'affaires carriériste qui se retrouve du jour au lendemain avec un bébé de treize mois dans les bras.

En 1986, Diane Keaton est passée à la réalisation. Après le documentaire Heaven (1986), elle signe Les Liens du souvenir (1994) avec Andie MacDowell et John Turturro, et Raccroche ! (1999) avec Meg Ryan et elle-même.

Puis Diane Keaton, toujours aussi charmante, séduit Jack Nicholson dans Tout peut arriver (Meyers, 2003) (quatrième nomination à l'Oscar, après une troisième pour Simple Secrets, 1996, de Jerry Zaks, où elle joue la sœur de Meryl Streep). Elle donne la réplique à Sarah Jessica Parker dans Esprit de famille (Bezucha, 2005), joue les présentatrices de matinales télé aux côtés de Harrison Ford dans Morning Glory (Mitchell, 2010), incarne l'ex-épouse de Robert de Niro dans Un grand mariage (Zackham, 2012).

Diane Keaton a aussi partagé avec Michael Douglas l'affiche de Ainsi va la vie (2013) de Rob Reiner et celle du Book Club (Holderman, 2017) avec Jane Fonda, Candice Bergen et Mary Steenburgen. A la télévision, on a pu voir l'actrice dans la minisérie The Young Pope (2016) avec Jude Law.

En 2017, Woody Allen avait remis à Diane Keaton le Life Achievement Award de l'American Film Institute qui entendait ainsi honorer une actrice « non conformiste, iconoclaste et excentrique »