Le Film du jour n°62 : Une maîtresse dans les bras, une femme sur le dos

Publié le par lefilmdujour

Titre original : A touch of class

Un film américain de Melvin FRANK (1973) avec George Segal, Glenda Jackson, Paul Sorvino...

"Une maîtresse dans les bras, une femme sur le dos"... Voilà la triste condition du mâle occidental d'âge mur, oserions-nous écrire si nous n'avions pas peur de généraliser à outrance... Ce que nous ne ferons pas...

En dépit de son titre rigolo et misogyne, Une maîtresse dans les bras, une femme sur le dos est à ranger sur l'étagère des comédies plutôt haut de gamme. Le film obtint même une nomination aux Oscars dans la catégorie Meilleur film (ce n'est pas une référence, me direz-vous, mais quand même). L’œuvre valut aussi l'Oscar de meilleure actrice à la Britannique Glenda Jackson en 1973. Quant à son réalisateur Melvin Frank (1917-1988), il est surtout connu pour avoir cosigné avec son compère Norman Panama deux comédies assez enlevées avec le comique américain Danny Kaye : Un grain de folie (1954) et Le bouffon du roi (1956). Dans ces deux longs métrages, Danny Kaye se livre à sa spécialité que sont les mots à double sens débités à vitesse ultrarapide.

Une bonne comédie de Melvin Frank et Norman Panama avec le comique Danny Kaye (image : www.cinaff.com)

Par contre, les films de Melvin Frank avec Bob Hope, autre comique américain, sont passablement poussifs pour ne pas dire médiocres (Si j'épousais ma femme, 1956 ; Voulez-vous pécher avec moi ? 1960). Idem pour ceux mettant en scène une Gina Lollobrigida dont la poitrine commençait à ne plus faire rêver (Étranges compagnons de lit, 1965 ; Buona Sera, Mrs. Campbell, 1968).

Par contre, Le prisonnier de la deuxième avenue (1974), avec Jack Lemmon et Ann Bancroft, est à voir. Tiré d'une pièce de Neil Simon, ce film traite, sur le mode de la comédie, de l'aliénation de l'être humain dans les grandes villes américaines, New York en l'occurrence.

Le prisonnier de la deuxième avenue (1974), une perle dans la filmographie du réalisateur Melvin Frank

Une maîtresse dans les bras, une femme sur le dos, l'histoire : Steve, un Américain heureux en ménage, vit à Londres. Un beau jour, son regard croise celui de Vicky, une Anglaise divorcée, et... c'est l'attirance sexuelle immédiate (eh oui, ces choses-là arrivent, chère madame !). Ils se retrouvent tous les deux à Marbella pour se livrer à la folie des sens. De retour dans la capitale britannique, ils poursuivent tranquillement cette liaison qui, à leurs yeux, n'existe que pour satisfaire leurs pulsions. Un beau jour (oui, je me répète...), Steve, qui aime pourtant sa femme et ses enfants, se rend compte qu'il est tombé amoureux de Vicky... Bataille sous un crâne en perspective !

Glenda Jackson

"Pharmacienne plus intéressée par les planches que par les bocaux" (dixit l'historien du cinéma Jean Tulard), l'actrice britannique Glenda Jackson est née en 1936 dans un milieu populaire. Elle est repérée par le grand metteur en scène Peter Brook qui lui confie le rôle de Charlotte Corday dans son Marat-Sade (1967).

Mais c'est le réalisateur Ken Russell qui va la consacrer grande comédienne dans Love (1969), inspiré du Women in love de D.H. Lawrence. Glenda Jackson décrochera d'ailleurs en 1970 son premier Oscar de meilleure actrice pour sa prestation dans ce film qui narre les relations passionnelles entre deux sœurs et deux jeunes gens. Point culminant du film : la lutte acharnée à mains nues des deux hommes (Alan Bates et Oliver Reed), tout aussi nus, devant le feu de bois brûlant dans une cheminée, l'un d'eux expliquant à l'autre que seul l'amour d'un autre homme pourra lui permettre de surmonter ses difficultés psychologiques... Ken Russell fera également appel à Glenda Jackson pour Music Lovers (1970), où elle joue l'épouse nymphomane d'un Tchaïkovski (Richard Chamberlain) qui n'en peut mais...

Vanessa Redgrave et Glenda Jackson dans Mary Stuart, reine d'Ecosse (Jarrott, 1971)

L'actrice est également remarquable en Elizabeth Ire dans Marie Stuart, reine d’Écosse (Jarrott, 1971), géniale dans le rôle titre d'Une Anglaise romantique (1975) de Joseph Losey, et fabuleuse dans Incroyable Sarah (Fleischer, 1976), où elle interprète Sarah Bernhardt. Excellente, elle l'est aussi, dans le tout aussi excellent Un dimanche comme les autres (Schlesinger, 1971), film qui compte les mésaventures d'un jeune décorateur (Murray Head), aimé à la fois par un homme (Peter Finch) et par une femme (Glenda Jackson) qui, tous deux, connaissent l'existence de "l'autre" mais ne veulent pas le partager (une situation... délicate).

Après 1976, la carrière cinématographique de Glenda Jackson marque le pas et elle y met un terme en 1988 pour se consacrer à la politique (elle travaillera pour la télévision jusqu'en 1994). En 1992, elle est élue députée au parlement britannique dans le camp travailliste.

Publié dans Titres rigolos

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