La piqure de Sal Obscur : Mammy

Publié le par lefilmdujour

La piqure de Sal Obscur : Mammy
Jean Stelli, 1950
Avec Mammy, l’increvable Gaby Morlay, déjà star du grand écran dans les années 1920, retrouve son réalisateur fétiche du Voile bleu (1942), plus gros succès du cinéma français sous l’Occupation et œuvrette sentimentaliste, pétainiste et lacrymale comme on n’en fait plus. Tourné presque dix ans plus tard, Mammy tente assez maladroitement de marier le mélo (une fois de plus) avec le film noir…
Gaby Morlay y incarne une grand-mère aveugle mariée à un médecin légiste (Pierre Larquey). Le couple s’est occupé de leur petit-fils orphelin, mais l’ingrat a mal tourné et s'est envolé outre-Atlantique pour mener une petite carrière de malfrat. Quelques années plus tard, l’enfant prodigue annonce son retour au bercail au bras d’une dulcinée. Mammy ne se sent plus de joie, tout heureuse de retrouver le jeune homme qu’elle espère repenti. Son époux apprend fortuitement que l’avion qui devait ramener le petit-fils en France a disparu corps et biens dans l’Atlantique Nord. Pour ne pas porter un coup fatal à Mammy qui, pour ne rien arranger, a le cœur fragile, son mari décide donc de lui cacher la vérité et de substituer au voyou trépassé et à sa belle un jeune couple qui vient de frôler la mort après un suicide raté. Mammy sera-t-elle dupe ? Et si le petit-fils, en fin de compte, n’avait pas embarqué dans l’avion écrasé ? Le suspense est à son comble… Non, pas vraiment, en fait.
Tourné sans imagination et plombé par le sur-jeu de Gaby Morlay (excellente actrice dans bien d’autres films, revoir Un revenant de Christian-Jaque ou Les amants du pont Saint-Jean de Henri Decoin tournés à peu près à la même époque), Mammy est une œuvre médiocre à laquelle même le spectateur le moins intransigeant ne croit pas une seule seconde.
A noter quand même la présence charmante de la belle Françoise Arnoul, alors âgée de 19 ans, à l’aube de sa carrière d’actrice. Un an plus tôt, la jeune fille avait marqué les esprits avec un rôle de garce quelque peu déshabillé dans L’épave de Willy Rozier. Mammy malheureusement ne mange pas de ce pain-là. Aux côtés de Philippe Lemaire qu’elle avait déjà croisé dans Nous irons à Paris (1949) de Jean Boyer, Françoise Arnoul interprète ici la jeune femme de substitution bien sous tous rapports. Dispensable donc.
Sal Obscur
Le film est disponible en DVD chez René Chateau Vidéo
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