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La piqure de Sal Obscur : Les inconnus dans la ville
Publié le
par lefilmdujour
Richard Fleischer, 1955
Encore une réussite à mettre au crédit de l'excellent Richard Fleischer ! Tout juste sorti de l'épuisant tournage de Vingt mille lieues sous les mers pour les studios Disney, l'homme réalise avec Les inconnus dans la ville un policier à l'action resserrée et tendue. Ici pas de guimauve et de bons sentiments, mais des turpitudes et du sang.
La caméra suit plusieurs habitants d'une petite ville minière où trois bandits se préparent à attaquer la banque. Le réalisateur campe en quelques scènes bien croquées une dizaine de personnages pas forcément liés les uns aux autres mais dont les destins vont se croiser à l'heure H. La caméra incisive de Richard Fleischer suit ainsi un ingénieur (un Victor Mature vieillissant) qui n'est pas le héros que son fils aîné voudrait qu'il soit, le directeur de la banque, homme timide secrètement amoureux de l'infirmière de la mine et voyeur à ses heures, le fils alcoolique du directeur de la mine, délaissé par sa femme nymphomane, une employée de la bibliothèque qui vole le sac d'une cliente pour boucler une fin de mois difficile, un père de famille amish (Ernest Borgnine, parfait) adepte de la non-violence mais prêt à embrocher les criminels, etc.
Le scénario est diablement bien mené et on suit avec intérêt les fils qui se tissent petit à petit entre les différents protagonistes. Parmi les trois bandits, on reconnaîtra un Lee Marvin alors débutant. En tueur sadique et enrhumé, il est déjà remarquable.
Bon film noir au suspense habilement mené, Les inconnus dans la ville garantit une heure et demie de fine psychologie et d'action haletante.