La pépée du jour n°1 : Belinda Lee (1935-1961)

Publié le par lefilmdujour

La pépée du jour n°1 : Belinda Lee (1935-1961)
Destin météorique au frontispice du cinéma que celui de la magnifique Belinda Lee, actrice britannique décédée tragiquement à seulement 25 ans… non sans avoir défrayé la chronique comme toute pépée qui se respecte !
Splendide blonde aux yeux verts (selon la description de Jean Tulard dans son Dictionnaire des acteurs), Belinda Lee naît le 15 juin 1935 en Angleterre. C’est en 1953 qu’elle démarre, toute jeunette encore, sa carrière cinématographique. Les studios britanniques Rank veulent alors en faire une starlette qui puisse tenir la dragée haute à ses concurrentes hollywoodiennes.
La pépée du jour n°1 : Belinda Lee (1935-1961)

Belinda Lee fut élue Miss Deep Ocean 1954 par les marins américains. On comprend sans mal pourquoi !

Mais la perfide Albion ne vaut pas la Californie et Belinda Lee enchaîne les films qui peinent à acquérir une aura internationale (Rendez-vous avec Callaghan, Saunders, 1954 ; Des pas dans le brouillard, Lubin, 1955 ; Faux policiers, Donner, 1956 ; In ze pocket, Carstairs, 1957 ; Le prisonnier du temple, Hurst, 1957, etc.). La jeune actrice réussit néanmoins à se faire remarquer par les spectateurs mâles, ce qui n’est guère difficile, la dame étant loin de figurer dans les rangs fortement pourvus des laiderons.
Les gars de la Marine américaine l’élisent Miss Deep Ocean 1954, c'est tout dire ! Et on la compare même à Marilyn Monroe et à Jayne Mansfield, ce qui n'est pas un vain compliment... tout du moins sur l'échelle particulièrement extensible des blondes peroxydées à forte poitrine. Jamais en retard d'une jolie fille à distribuer dans leurs films, les producteurs italiens l’accueillent d'ailleurs à bras ouverts dès le milieu des années 50.
La pépée du jour n°1 : Belinda Lee (1935-1961)

Belinda Lee prête sans problème ses traits à Aphrodite dans ce péplum de 1957 (image : www.peplums.info)

Étiquetée "sexy", Belinda Lee revêt en deux temps trois mouvements la jupette de la déesse Aphrodite (Aphrodite, déesse de l'amour, Cerchio & Tourjansky, 1957), la robe de Lucrèce Borgia (Les nuits de Lucrèce Borgia, Grieco, 1959) et la tunique de l'impératrice Messaline (Messaline, Cottafavi, 1959). Elle joue aussi aux côtés d'Alberto Sordi et Renato Salvatori dans Profession : mari (1959), comédie un tantinet plus "sérieuse" de Francesco Rosi (tout du moins si l’on considère les péplums comme de la roupie de sansonnet).
Malheureusement la jeune femme n'est pas très sage (avec un physique comme ça, on le serait à moins...) et la vie privée de Belinda Lee défraie la chronique. Alors mariée à Cornel Lucas, photographe attitré des studios Rank, l’actrice vit une aventure sans lendemain en 1957 avec l'ex-roi d’Égypte Farouk (qui avait déjà accroché à son tableau de chasse les comédiennes Maria Felix et Rita Hayworth).
Dans la foulée, elle se lance dans une passion amoureuse et tapageuse avec le prince italien Filippo Orsini, pourtant déjà doté d'une épouse en bonne et due forme (ce qui n'est pas forcément un handicap pour la gaudriole, vous me direz...). Le scandale est à la hauteur du titre nobiliaire du monsieur et le pape, qui n'a apparemment rien d'autre à faire, va même jusqu’à s'en mêler. Pie XII voue aux gémonies les deux tourtereaux et interdit de Vatican le noble transalpin !
La pépée du jour n°1 : Belinda Lee (1935-1961)

Belinda Lee est décédée à seulement 25 ans (image : allposters.com)

Belinda Lee finit quand même par divorcer de Cornel Lucas en 1959... Mais c’est pour tomber dans les bras du journaliste et play-boy Gualtiero Jacopetti qui deviendra célèbre comme spécialiste des mondo-movies, ces pseudos-documentaires à sensations fortes et aux sujets scabreux (Mondo Cane, 1961 ; La femme à travers le monde, 1962 ; L'incroyable vérité, 1963 ; Les négriers, 1972 ; Mondo candido, 1975).
Tout en occupant quelques rôles dans des films français (Les dragueurs, Mocky, 1959 ; Ce corps tant désiré, Saslavsky, 1959) et allemands (Le port des illusions et L'amour, c'est mon métier, tous deux réalisés en 1960 par Rudolf Jugert), Belinda Lee continue parallèlement sa carrière italienne en pointant aux génériques de films à plus ou moins grand spectacle et plus ou moins fauchés comme Marie des Iles (Combret, 1959), Constantin le Grand (de Felice, 1960, avec Cornel Wilde) et L'esclave du pharaon (Ricci & Rapper, 1960). On la retrouve aussi aux côtés de Marcello Mastroianni et Vittorio Gassman dans Les joyeux fantômes (Pietrangeli, 1960) et face à Gabriele Ferzetti dans l'excellent film de guerre La longue nuit de 43 (Vancini, 1960), long métrage au néoréalisme tardif.
Le destin avait toutefois décidé que le parcours de Belinda Lee s’achèverait au cours de sa vingt-sixième année… Le 12 mars 1961, alors qu'elle accompagne Gualtiero Jacopetti sur le tournage de Mondo Cane en Californie, elle trouve la mort dans un accident de voiture (à 160 km/h...). Son compagnon est sévèrement blessé aux jambes, tandis que le chauffeur s'en tire avec des bobos superficiels. Jacopetti a longtemps survécu à sa fiancée : il est décédé le 17 août 2011 à l'âge de 91 ans. Il y a quelques années, il avait été interviewé pour les besoins des bonus visibles sur le DVD de Mondo Cane, disponible chez NEO Publishing.
Ci-dessous, Belinda Lee et... Benny Hill dans Who done it ? (Dearden, 1956) :

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