La pépée du jour n°16 : Zsa Zsa Gabor (1917-2016)
"Je n'ai jamais aimé un homme après une rupture au point de lui rendre ses diamants". Cette phrase frappée au coin du bon sens, c'est à Zsa Zsa Gabor qu'on la doit. Décédée en 2016 à l'âge vénérable de 99 ans, Zsa Zsa était le prototype de la « célébrité », des décennies avant l’arrivée des stars en toc de la téléréalité.
D’origine hongroise, de son vrai nom Sári Gabor, elle était surtout connue pour ses mariages à répétition, ses réparties à l’emporte-pièce, son goût des bijoux, ses décolletés plongeants et ses « apparitions » dans son propre rôle.
Celle qui se pensait la prochaine sur la liste de la Faucheuse après le décès de son amie Elizabeth Taylor, collectionneuse elle aussi de multiples maris, aura finalement survécu près de six ans à la dernière star hollywoodienne du grand écran.
Bien évidemment Zsa Zsa Gabor, cinématographiquement parlant, n’arrive pas à la cheville de l’héroïne de La Chatte sur un toit brûlant. Débarquée de sa Hongrie natale à Hollywood au début des années 1940 sur les talons de sa sœur Eva Gabor ("inoubliable" dans la série TV Les Arpents verts) et auréolée du titre fort envié de Miss Hongrie 1936, Zsa Zsa Gabor fait une première apparition éclair sur pellicule dix ans plus tard dans Les rois de la couture (Le Roy, 1952).
Suivront une vingtaine de films parfaitement oubliables jusqu’à la fin des années 1960 à l’exception de Moulin-Rouge (1952) de John Huston (où elle joue Jane Avril, célèbre danseuse du cabaret parisien) et La Soif du mal (1957) d’Orson Welles où elle incarne la propriétaire d’un club de strip-tease… Parfaitement cosmopolite, Zsa Zsa Gabor donne aussi la réplique à Daniel Gélin dans Sang et lumières (1953) de Georges Rouquier et à Fernandel dans L’Ennemi public n°1 (1953) de Henri Verneuil.
Dès le début des années 1960, la vie mouvementée de l’actrice hors écran, largement commentée par les gazettes, est telle qu’elle peut apparaître sous son propre nom dans de multiples films au cinéma et à la télévision comme dans Pépé (1960) de George Sidney ou Le Valet de carreau (1967) de Don Taylor. On la verra encore en tant que Zsa Zsa Gabor herself dans Freddy 3 – Les griffes du cauchemar (1987) de Chuck Russell, Y a-t-il un flic pour sauver le président ? (1991) de David Zucker, Les Allumés de Beverly Hills (1993) de Penelope Spheeris ou Les Nouvelles aventures de la famille Brady (1996) de Arlene Sanford (sa dernière apparition sur grand écran).
Zsa Zsa Gabor s’était mariée neuf fois et notamment avec Conrad Hilton, le fondateur de la célèbre chaîne hôtelière dont l’un des fils (Conrad Hilton Jr.) fut le premier mari d’Elizabeth Taylor, ainsi qu’avec l’acteur britannique George Sanders (photo ci-contre), qui épousera seize ans plus tard la 3e sœur Gabor, en l’occurrence Magda Gabor, avant de se donner la mort en 1972…
Son dernier mari, épousé en 1986 et vrai-faux "héritier" de la famille Von Anhalt, a un moment été soupçonné de séquestrer son épouse Zsa Zsa (qui était sa septième épouse !).
Partiellement paralysée en 2002 suite à un accident de la route, l’actrice avait été atteinte en 2005 d’un AVC et ne se déplaçait plus qu’en chaise roulante. Elle avait été amputée d’une jambe en 2011 et de mauvaises langues avaient persiflé qu’elle s’en irait « par morceaux ». Finalement, c’est une crise cardiaque qui a emporté Zsa Zsa Gabor, un mois et demi avant son 100e anniversaire…
Dans ses mémoires, Roger Moore, qui fut l'un des James Bond sur grand écran, a écrit à propos de Zsa Zsa Gabor : "J'ai accompagné Zsa Zsa à une de ces premières et au dîner qui a suivi. Elle était d'une beauté exquise, bien qu'un peu large au niveau du derrière, voyez-vous." Un bien bel hommage...